Chapitre 108 - L'insupportable attente

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Jay : J'emmène ma femme dans la loge. Je lui ordonne de s'asseoir lorsque je constate sa pâleur. Elle ne dit rien et moi non plus. Nous sommes incapables de parler. Nous sommes hébétés par la situation et dévastés par cette affreuse nouvelle. Comment notre fils a - t - il  pu faire cela !!! Je ne comprends pas !!! Je suis inquiet et en colère contre lui car il se met en danger et il met sa mère dans tous ses états pendant sa grossesse !

Pour pouvoir faire quelque chose, je dois me changer. Je récupère, petit à petit, mon apparence d'Henri.

J'observe Lyla dans le miroir pendant que je me démaquille et que j'enlève mes piercings. Elle a le regarde dans le vide mais je lis sur son visage la peur pour son fils. J'essaie de lui parler mais elle est absente. Que se passe - t - il dans sa tête ? La même chose que pour moi ? A savoir la peur, la terreur de savoir notre fils seul dans cette ville immense. Il est intelligent et je sais qu'il peut se débrouiller mais il est si jeune . . . Je l'imagine déambulant des les rues terrorisé loin de nous . . . Je l'imagine mort de faim . . . Je l'imagine se faisant enlever . . . Non Henri, cesse de penser à tout cela. Tu te fais du mal inutilement alors que l'on ne sait rien. Je me suis toujours trop posé de questions . . . Cette situation n'arrange pas ma tendance au questionnement.

Tout d'un coup, je réalise que Lyla parle. Je n'avais pas réalisé tant j'étais perdu dans mes pensées. Mais à qui ? Lyla a appelé le pédopsychiatre pour avoir des conseils. Elle me raconte sa conversation lorsque je sors de la douche.

Je dois sortir du bâtiment au plus vite car j'ai l'impression d'étouffer. Il faut que je vois ce que je peux faire pour retrouver mon fils.

Tom garde Anaé et ma mère est en chemin pour aller retrouver mon père et sa petite - fille.

Je suis perdu . . . Qu'avons - nous fait ? Qu'avons - nous manqué ? Avons - nous été trop dur avec Hugo ?

Lyla me regarde lorsqu'elle constate mon expression. Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle me dit.

Lyla : Henri, nous n'avons rien à nous reprocher. Il est nécessaire qu'Hugo accepte les changements et vive parfois des frustrations. Sa réaction est puérile. Je te concède que pour le moment, je suis inquiète par sa disparition et je me demande où il peut être. Mais sur le fond, je ne lui cèderai rien.

Henri : Je comprend Lyla et je suis étonnée, encore, une fois par sa force de caractère et sa détermination. Je sais qu'elle aime viscéralement son fils et qu'elle ferait n'importe quoi pour lui. Cependant, elle estime que le recrutement de Tom est un atout pour Hugo et elle ne lui laissera pas le choix. Elle déteste par dessus tout les caprices.

Henri : J'aimerais inspecter les rues adjacentes à l'école. Je suis sûr que cela a déjà été fait mais . . .

Lyla : Je suis comme toi, j'en ai besoin aussi.

Henri : J'ai besoin de me sentir utile.

Henri : Nous partons avec Marcus et nous inspectons chaque rue . . . en élargissant le périmètre de manière à ne laisser aucun doute sur le ratissage du quartier. Nous scrutons le moindre détail qui pourrait nous aider, la moindre personne pour savoir si ce n'est pas notre fils. Au bout de plusieurs heures, il nous faut nous rendre à l'évidence . . . Ce n'est pas ainsi que nous allons retrouver Hugo.

Il est temps de rentrer à la maison. Je constate sur mon téléphone plusieurs appels de mon père qui est inquiet par notre absence et par rapport au temps nécessaire pour rentrer depuis le studio. Je le rappelle pour lui dire que nous sommes en route. Lyla est blottie contre moi car elle est malheureuse par la situation. La chair de sa chair a disparu et elle ne sait pas où il est. Tout un flot d'idées lui trotte dans la tête . . . Tout comme pour moi.

Le secret d'HenriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant