Chapitre 3 : Au diable les avertissements !

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Chapitre 3 : Au diable les avertissements !

Harry avait passé le week-end à déprimer dans son lit après les révélations de McGonagall. Ron avait bien essayé de le faire sortir un peu en lui proposant une petite partie de Quidditch avec leur équipe, mais il s'était confronté à un mur de silence. Neville avait aussi tenté sa chance, murmurant à Harry que s'il avait besoin de parler, il était là. Seulement, les avertissements de sa mère emplissait encore son esprit. Il ne savait pas à qui faire confiance. Le regard fixé sur les rideaux clos de son lit, il laissa ses yeux s'égarer sur sa main. Il agita ses doigts et les fils apparurent. Ils étaient bien moins lumineux que dans la grande salle. Certains même avaient disparu. Harry observa le fil rouge accroché à l'un de ses annulaires, puis le bordeaux. Ils étaient les seuls à aborder ces couleurs. L'un des liens se mit à scintiller de plus en plus fortement et les rideaux de son lit furent écartés.

Hermione.

Elle n'avait pas le droit d'être dans le dortoir des garçons. Elle devait vraiment être inquiète pour outrepasser le règlement. Harry ne dit rien, reportant son regard sur le fil qui le liait à son amie. Il abordait toujours ce même rose si singulier. Cela lui rappela un souvenir. Un jour, sa Tante Pétunia lui avait ordonné d'aller acheter des fleurs pour une de ses amies qui venait manger le soir même. Du haut de ses dix ans, Harry n'avait pas su quoi prendre alors il avait choisi au hasard. Il s'était emparé d'un bouquet jaune et s'était dirigé vers la vendeuse qui avait grimacé en voyant la couleur. Elle s'était baissé à son niveau pour lui chuchoter qu'à sa place, elle prendrait des fleurs roses plutôt que jaunes, parce que le jaune avait une connotation plutôt péjorative. Au contraire du rose qui témoignait une affection sincère.

En y repensant, Harry sentit son cœur se serrer. Les liens qu'il partageait avec Ron et Ginny étaient jaunes. Cela voulait-il dire qu'il s'était trompé à leur propos sur toute la ligne ? Qu'en vérité, les deux autres éprouvaient pour lui des sentiments négatifs ? Harry ne voulait pas y penser. Ron était son tout premier ami, son meilleur ami, son presque frère. Il était l'un des seuls garçons à qui il avait accordé sa confiance totale. Il l'aimait, comme il aurait aimé un membre de sa famille. Il ne supporterait pas de savoir que tout ça, il était le seul à le ressentir. Il ferma les yeux douloureusement avant de se rappeler la présence d'Hermione.

Cette dernière s'était assise sur son lit, le fixant sans un mot, patiemment. Sûrement avait-elle dû voir qu'il était perdu dans ses pensées. Quand elle sentit qu'elle avait son attention, Hermione passa une main douce dans les cheveux d'Harry et il profita de la tendresse du geste. La fleuriste lui avait dit que le rose signifiait une affection sincère. Il décida de lui faire confiance sur ce point, au diable les avertissements de sa mère, il avait besoin d'une personne à qui se confier. Alors il raconta tout à Hermione. Le souvenir de sa mère, son nouveau pouvoir, sa conversation avec leur directrice, l'amitié de Snape et de Lily, la cruauté de James. Dire tout ce qu'il avait sur le cœur le soulagea d'un poids mais n'effaça en rien la tristesse et l'incompréhension qu'il ressentait.

Hermione n'avait pas dit un mot durant tout son monologue, se contentant de l'écouter comme le ferait une véritable amie et pour ça, Harry la remercia. Mais il ne s'attendait pas à voir la jeune fille avec les larmes aux yeux.

-Oh bon sang Harry, mais pourquoi as-tu gardé tout ça pour toi ? Je n'imagine pas combien tu as dû te tourmenter...

-Je ne savais pas à qui faire réellement confiance...

La brune s'approcha de lui et déposa un chaste baiser sur son front. Puis elle caressa sa joue, transmettant à travers son regard tout l'amour qu'elle ressentait pour lui. Il avait fait le bon choix, il le sentait. Hermione avait toujours été sincère avec lui. Il contempla avec une certaine fascination le filament qui entourait Hermione. Pendant qu'il parlait, il l'avait vu changer de couleur un nombre incalculable de fois. Mais à présent, il resplendissait de blanc et du même rose qui les liait. Le filament représentait sûrement les sentiments éprouvés à l'instant T qu'avait évoqué McGonagall. Il se laissa aller dans les bras de sa meilleure amie, profitant de la chaleur qu'elle dégageait.

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