Chapitre 9 : Semaine au domaine Malfoy (Partie 1)

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Chapitre 9 : Semaine au domaine Malfoy (Partie 1)

"Au fond, le vert n'a pas tant que ça de nuances à ma connaissance. Quatre seulement. Je suis certaine qu'il en existe plus en réalité, mais je n'ai été confrontée qu'à ses quatre là. Le vert feuille, l'anis, le kaki et le vert jade. Mon favori est sûrement le vert feuille puisqu'il symbolise l'un des plus beaux sentiments que la nature humaine ait créée. L'espoir. Cette émotion qui nous rappelle de ne jamais abandonner, de ne jamais sombrer dans le désespoir le plus total. C'est un sentiment que je retrouve souvent dans les liens. Tout le monde a de l'espoir au fond de lui, même le plus malheureux des hommes. L'espoir qu'un jour notre vie soit meilleure.

Les trois autres nuances de vert, quant à elles, sont différentes. Le vert jade n'est pas pour moi une couleur aussi négative que cela, mais elle n'est pas positive pour autant. Cette nuance apparaît quand une personne a besoin d'aide. Une aide qu'elle n'ose prononcer à voix haute. Une aide dont personne ne pourrait se douter tant elle le refoule intérieurement. La première fois que j'ai compris ce que pouvait signifier le vert jade, je n'ai pas su comment agir. Devais-je vraiment l'aider ou non ? Après tout, si elle ne demandait pas de l'aide à haute voix, c'est qu'il devait y avoir une raison, non ? Alors, je ne suis pas intervenue. Pas la première fois. Mais lorsque j'ai été de nouveau confronté à la situation, ça a été plus fort que moi. Et j'ai compris.

S'ils ne demandaient pas d'aide, c'était par peur ou par fierté. Peur des conséquences ou fierté en raison de leur réputation. Mais ce sont des personnes dans le besoin. Véritablement. Ce qui ne demande aucune aide sont souvent ce qui en ont le plus besoin. Il faut que tu sois attentif si jamais tu rencontres cette nuance, car souvent, nier son existence peut avoir de grandes conséquences. Je le sais mieux que quiconque.

La première personne, s'est suicidée. Elle n'a pas supporté les problèmes qui pesaient sur son cœur et elle est partie rejoindre les étoiles. Chaque jour je culpabilise, je me dis que j'aurais pu l'aider, mais je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait et jamais je ne pourrais rattraper mon erreur. Je m'en veux, terriblement. Mince, ce n'est pas simple d'en parler, même par écriture. Désolé à toi qui lis ces lignes, l'encre bave à cause de mes larmes. Et je me dis que les autres verts ne sont pas plus joyeux, hélas.

Le vert anis s'apparente à l'envie. C'est un sentiment vague, qui peut signifier plusieurs choses, je sais. Cela peut-être une simple envie de posséder ou d'avoir quelque chose mais ce n'est pas le cas ici. Si je devais comparer cette envie, je dirais qu'elle ressemble à une forme de jalousie. Cette couleur apparaît lorsqu'on envie quelqu'un, on le jalouse. Cependant, il y a plusieurs degrés, ici aussi. Parfois, ça va être simplement "oh il a de la chance, j'aimerais être à sa place", une petite pensée, sans réelle conséquence mais cette envie peut parfois prendre des proportions telles que la personne en vient à faire d'horribles choses à celui qu'elle jalouse. Je l'ai vécu et crois-moi, l'envie peut transformer même le meilleur des êtres en un monstre sans pitié. C'est ce qui s'est passé avec mon âme sœur...

Et puis, on a le vert kaki. Le dégoût à l'état pur. Peut-être que si une couleur devait me caractériser, ce serait celle-là. J'ai du dégoût pour ce monde, pour cette hypocrisie omniprésente, pour tous ces sentiments négatifs dont l'homme est constitué... Désolé, je m'emballe. Je crois que je vais m'arrêter ici. La prochaine couleur est le noir. Même si ce n'est pas une vraie couleur. Je me rends compte qu'à reporter sans cesse l'écriture de ces dernières nuances, je n'ai au final gardé que les pires pour la fin. Désolé...

Je suis désolée, pardon..."

Harry ferma brusquement le journal. Il avait l'intention de lire les dernières pages pour compléter les couleurs qu'il lui manquait, notamment le noir, mais il n'en avait plus la force. La douleur, sa douleur est tellement visible à travers ses mots qu'il sentait son cœur se briser au fur et à mesure de sa lecture. Ce don... On aurait dit qu'il l'avait fait plus souffrir qu'autre chose. N'aurait-il pas mieux été pour elle qu'elle reste dans le déni ? Harry ne savait pas... Il était effrayé par les découvertes qu'il pourrait faire à cause de ce pouvoir. Effrayé par le don lui-même. Il repensa à l'épisode avec Millicent et ses doigts se mirent à trembler aussitôt. Il n'en avait parlé à aucun de ses amis, il n'en avait pas eu le courage. Par peur sûrement. Que penseraient-ils de lui s'ils savaient qu'il avait brisé psychologiquement une de leurs camarades ? Ils seraient terrifiés par lui, comme il l'était par lui-même. C'était une certitude.

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