Chapitre 38 - "Le mouton s'est échappé de la bergerie"

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Une fois nos moments d'amour terminés, nous descendons dans le salon pour rejoindre nos parents. Ils sont tous les trois en train de jouer au scrabble. Malgré sa mauvaise humeur, mon père a tout de même accepté de ne pas rester dans son coin. Il faut dire que cette défaite est difficile pour tout le monde.

- Valentina, commence mon père d'un ton sérieux sans cesser de regarder son jeu. L'issu du procès ne satisfait personne, tu es sûre de ne pas vouloir montrer ton désaccord à la justice comme te l'autorise la loi ?

- Je ne veux plus parler de ça papa, je refuse en m'asseyant sur le canapé près de Matéo. Même si c'est injuste, je préfère avancer dans ma vie au lieu de m'épuiser dans cette affaire judiciaire.

- Les parents de Laura sont d'accord avec toi, soupire ma mère. Il n'y a plus grand-chose à attendre de la justice.

Je remarque qu'il commence à être un peu tard mais je n'ai pas envie d'entamer un repas car les gourmandises de Maria m'ont bien rempli l'estomac. Les adultes commencent à ranger le plateau de jeu car la partie ne motive plus personne.

- Je crois que nous avons besoin de nous reposer, affirme mon père.

Il a raison, nos mines sont défaites et fatiguées. Je pense que du repos nous permettra de surpasser ce procès humiliant et éreintant. Je quitte mon amant pour me retrouver un peu seule avec moi-même.

***

Aujourd'hui j'ai vraiment besoin de me détendre au contact de la nature. J'ai proposé à Matéo de passer ce moment avec moi. Je sais qu'il fait toujours une chaleur insoutenable dans le centre-ville mais j'ai absolument envie d'aller dans un parc et manger une glace.

- Comment tu te sens cet après-midi ? demande mon amant avec inquiétude.

- Beaucoup mieux que le veille, je le rassure en lui prenant la main. Ce procès est déjà du passé.

Nous passons juste à côté d'un bureau de tabac où la première page du journal régional apparait en gros sur la vitrine. Je reconnais Alex sur la photo entouré de commentaires négatifs sur le procès. Je n'ai pas gagné mais je comprends qu'il y a des personnes qui sont de notre côté. Les coups de fils de monsieur Damas n'ont pas pu endiguer totalement l'affaire.

- Qu'il profite de son heure de gloire, commente Matéo en suivant mon regard. Un jour, il paiera pour ce qu'il a fait car les personnes mauvaises sont toujours punies à un moment donné.

Je hoche la tête pour lui signifier que je suis d'accord avec lui lorsque je vois une voiture noire sur le côté qui roule à la même vitesse que nous. Ce n'est pas vrai, je dois être parano depuis la dernière fois ou bien nous sommes suivit.

- J'ai encore l'impression d'être suivit par cette voiture noire, c'est la même que celle près de chez nous, je fais à Matéo en lui serrant plus fort la main.

- Beaucoup de monde possède cette voiture car ce modèle est un classique, dit-il simplement. Ne t'inquiète pas, personne ne nous suit.

- C'est peut-être un journaliste ? je tente à nouveau.

Mon homme parait agacé par mes hypothèses et m'entraine dans le parc pour ne plus être préoccupé car ce véhicule. Il semble se détendre quand il aperçoit un marchand de glace ambulant.

- Quel parfum veux-tu ? demande-t-il en me souriant franchement.

- Je vais prendre chocolat, je lui indique après réflexion.

- Petite gourmande ! s'exclame-t-il moqueur.

- Je vais m'installer dans l'herbe près du pont du jardin japonais, je lui indique avant de m'éloigner.

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