Chapitre 48

2K 163 148
                                        

Izuku entendit la porte d'entrée claquer, et se redressa dans son tas de couverture soigneusement agencé.

Katsuki entra dans la chambre.

-Tu l'as toujours pas fait? interrogea-t-il d'un ton froid.

Izuku secoua la tête, et le blond jeta deux sacs plastiques sur le lit vide.

-Je vais dormir dans une autre chambre, lâcha-t-il séchement avant de refermer la porte.

-Attends! plaida Izuku en sortant précipitemment de son nid.

Il sentit la douleur pulser dans sa cheville, mais il arrêta tout de même le blond.

-Encore un mensonge à avouer? demanda cyniquement son mari.

Izuku déglutit, et lui passa devant pour aller dans la chambre où Katsuki voulait dormir.
Il en sortit sa valise, et la ramena dans la chambre où il comptait dormir.

Il entra dans la chambre, et déballa les couvertures que Katsuki lui avait acheté.
Certes, il était enceint, et il avait forcément envie de faire un nid, mais ce n'était pas de couvertures dont il avait envie actuellement.

Il avait juste besoin de chaleur humaine.
Il déploya les deux couvertures que le blond avait acheté et s'installa dans son nid une fois de plus.

Il n'en avait pas bougé de la journée, et l'odeur de son lié commençait à partir.

Il posa sa tête contre le mur, et soupira.
Il savait que Katsuki allait mal réagir, mais il n'avait même pas tenté d'avoir des explications.

Quand il était petit, il ne le savait que depuis très peu de temps, que sa mère n'avait pas abandonné son Oméga volontairement.
Son père lui avait fait du chantage affectif : soit elle abandonnait son Oméga, soit il vendait Izuku au marché des esclaves.

Inko avait cédé, et recueuilli Ari pour le chérir plus que tout lorsque son Oméga était mort.

Izuku essuya une larme.

Au début, il avait dit à Katsuki qu'il n'était pas fertile, pour qu'il le rejette, et qu'Izuku puissa abandonner cette idée de mariage.

Après, Izuku n'avait rien dit, encore traumatisé à cause de ce qui était arrivé à Ari.

Et si le même shéma se reproduisait avec Katsuki?
S'il se mettait à détester cet enfant, et qu'il veuille le violer, le tuer lorsqu'il serait plus grand?

Izuku se leva, le regard vide.

Il marcha au milieu des couvertures, défaisant sans faire exprès son nid, celui que Katsuki lui avait demandé de défaire.

Il se dirigea vers la chambre du blond, et le trouva en train de se changer.

-On t'as jamais appris à frapper avant d'entrer? demanda le blond, glacial.

Izuku haussa les épaules, ironique.

-Ça va, on est mariés, et je t'ai déjà vu nu, dit-il en reprenant ses mots.

-Qu'est-c'tu veux? demanda-t-il en termianant de se changer.

-Est-ce que tu veux cet enfant? demanda Izuku en caressant son ventre en guise de précision.

-Ce que je voudrais, c'est que t'arrêtes de me mentir.
Je sais maintenant qui est ce Ari. Rien de plus. Pourquoi détestes-tu les Alphas? Je n'en sais rien.
Ne me mens pas! prévint Katsuki alors qu'Izuku ouvrait la bouche.
Les simples actes de ton père ne peuvent pas conduire à une telle haine évers les Alphas!!!
Je te connais, je sais que tu ne généraliserais pas un Alpha au reste des Alphas!

Izuku vint s'asseoir au bord du lit du blond.

-Actuellement, j'ai dix neuf ans. J'ai passé un an de ma vie en état quasi possi-relationnel.

-Hein?

-C'est un état où tu peux pas bouger. Rien du tout. On te nourrit par un tuyau, et on sait pas vraiment si t'es en vie.
Je ne me souviens de rien de cette période.
Ma mère dit que je mangeais, que je dormais, que j'étais autonome, mais que je n'avais aucune réaction humaine.
Un peu comme un pantin ou un robot.
Après avoir tué mon père, après l'enterrement d'Ari, ma mère a cherché un beau-père pour moi.
Tous des Alphas. Chacun a essayé de me violer. Au troisième, paraîtrait que j'ai craqué, et quand il est parti je suis devenu comme ça.

Katsuki cligna des yeux.

-Je suis peut-être parfois impulsif, mais je ne suis pas comme ça.

Izuku haussa les épaules.

-Bonne nuit, lança-t-il avant de sortir de la chambre.

Il retourna dans l'autre chambre, et refit un tas diforme avec les couvertures.
Il s'y logea avec bonheur, et Moon vint se rouler en boule contre son torse en ronronnant.

. . .

Izuku entra dans le bureau de Katsuki sur le pointe des pieds, et se dirigea vers le fauteuil, qui était dos au bureau.

-BOUH!!! s'écria-t-il en sautant sur le fauteuil.

La roulette glissa, et Izuku put voir qu'il n'y avait personne dans le fauteuil.

-Bah il est où? s'interrogea-t-il.

Il sortit du bureau, et courut clopin-clopan à travers tous les étages.
Il arriva à un étage inférieur, essouflé.

Il trouva un distributeur de boissons, et fit la queue pour en prendre.
Une fois devant, il chercha du regard ce qu'il pourrait boire.

Il ne pouvait pas boire d'Irish coffee, ça c'était certain.
Pouvait-il seulement boire du café dans son état?

Il abandonne et se tourna vers les couloirs pour repartir à la recherche de son lié.

-Vous voulez de l'eau? lui proposa gentiment un Bêta.

Il but le verre qu'on lui tendait, reconnaissant.

. . .

-Où est-ce que tu étais? interrogea Katsuki une nouvelle fois en aidant Izuku à poser sur le canapé.

Il haussa les épaules et regarda ailleurs, laissant involontairement Katsuki sentir qu'il était triste.
Katsuki s'assit à côté de lui et lui massa la nuque, le surprenant.

-Pourquoi tu veux pas me dire où t'étais? Je ne me fâcherais pas, promit-il.

Izuku se retourna vers lui, tremblant et les larmes aux yeux.
Un sourire tremblant oranit ses lèvres séches.

-Parce-que je le sais pas moi-même.

………………………………………………………
969 mots.

Vous savez ce que c'est? Ça coûte 70 euros le litre. Personne ne voit? Pas grave.

Vos avis?

Bye bye mes chous~😘

Je t'aime, moi non plus!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant