Chapitre 17 : Le Voisinage de Mawario (4)

25 5 5
                                    

   Cela faisait dix minutes que Maeda n'avait pas soufflé. Comme il l'avait ordonné à ses dents, en cas de décès, elles partirent retrouver son fils pour l'informer de la mort de son père.

   Jeda Maeda se trouvait à l'université de Canberra, dans une salle vide pour pouvoir y prendre tranquillement la virginité de sa petite amie. Jeda ne sortait avec elle que depuis la veille mais sa douceur et sa bonté lui formaient un charme qui défaisait naturellement l'appréhension de ses conquêtes. Les préliminaires avaient à peine commencé, aucun vêtement n'avait encore été enlevé. La tenue de Jeda était assez atypique : elle était composée d'une multitude de cravates (bleues pour le haut, rouges pour le bas) cousues entre elles. Les manches créées étaient courtes et un grand décolleté se formait, scindé en deux par une cravate rouge. Le bas était une mini-jupe de cravates. Les formes féminines avantageuses de l'Aborigène étaient sublimées par sa tenue. Les cheveux teints en vert de Jeda descendaient jusqu'à ses cuisses. Il ne les attachaient jamais même si ce n'était pas pratique pour le combat.

   Les dents du père se faufilèrent dans la pièce où se trouvait le fils et s'orientèrent vers Mawario. Les voyant, Jeda rompit avec sa petite-amie, il ne pouvait pas l'impliquer dans sa quête de vengeance.

***

   Le stand de the Flow avait frappé Rumour Has It. Un mince filet de sang jaillissait de la poitrine du Dr Dorf. Le fait qu'il ait un stand expliquait pourquoi il était spécialisé dans l'assassinat des maîtres de l'impulsion : il possédait un pouvoir invisible dont ils ne soupçonnaient pas l'existence. The Flow avait donc l'avantage dans un duel contre Aidia, le psychologue était obligé de se battre jusqu'au bout. Mais son stand frappait sans distinction autour de lui, il était le seul insensible aux micro-ondes. Multiplier le nombre de champignons sur son corps risquait de blesser Aidia et c'était justement ce qu'il voulait éviter. Le stand ennemi se rua à nouveau vers lui et donna une déferlante de coups. Ce n'était pas puissant mais chaque impact provoquait un nouveau jaillissement de sang.

   Le Dr Dorf se souvint des victimes de the Flow. Les membres du gang exterminé étaient vidés de tout, pas que de leur sang. Les fuites créées par ce stand allaient aussi abîmer son cerveau. Il n'avait plus beaucoup de temps.

«-Aidia ! Ces fuites sont très dangereuses ! Tu peux te faire toucher sans le remarquer mais sa portée est faible !
-Merde, je crois qu'elle l'avait déjà compris ! Ça ne sert à rien de la mettre en garde contre Like a Hobo ! Tu es con !
-Je comprends mieux. dit Aidia. La possession d'un stand te donne un avantage certain contre les maîtres de l'impulsion. C'est pour ça que tu es l'assassin des clans.
-Ma petite Aidia… s'étonna le psychologue. Si tu sais ce qu'est un stand, ça veut dire que...»

   Des mains cramoisies sortirent du bras de la lycéenne et l'attrapaient. Cela donnait l'impression qu'elle avait une armure vivante sur son bras. Elle toucha le sol et un chat miniature de la même couleur que les mains sur son bras se dessina.

«-The Unforgiven ! cria-t-elle, comme pour se donner du courage.»

   Le dessin du chat s'anima et courut vers the Flow. Lorsqu'il arriva sous ses pieds, il changea de plan et était désormais dessiné sur les vêtements de Michael. Il grimpa ensuite la jambe de sa cible. Du sang coulait du chat, il était devenu une blessure ambulante. Il continua à grimper, atteignit le torse et s'approchait de plus en plus de la gorge de the Flow. Mais avant le moment fatidique, le manieur de Like a Hobo retira la peau sur lui et le dessin par la même occasion. Il avait aussi enlevé son haut. Le véritable visage de the Flow était visible.

   Pour un Aborigène, sa peau était assez pâle. Il n'avait ni barbe ni cheveux ni sourcils, les poils devaient sûrement gêner pour ses déguisements. De nombreuses balafres parsemaient son visage et son corps était recouvert de cicatrices.

La Baleine de Mawario (Premier Jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant