Chapitre 2

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- Je refuse de me rendre au Japon ! Je suis très bien là où je suis actuellement !

- Tu n'as pas ton mot à dire, Erine, fit sobrement son paternel, tu iras au Japon que tu le veuilles ou non. Nous avons des origines japonaise de part ta mère, il est important que tu te rendes là bas pour y retrouver tes sources.

- Pfff, foutaises et conneries, vous me cachez juste la vérité. Allez, vous en avez marre de devoir me supporter ? Donc vous m'envoyer à l'autre bout du monde ? Il y a plus astucieux tout de même !

- Tu iras au Japon pour y parfaire ton éducation et découvrir la culture de ta mère, c'est ainsi. Ton cousin, Jiyu et ta cousine Sive s'y sont déjà pliés, je ne vois pas pourquoi tu ferais exception à cette règle.

Erine se mordit la lèvre en croisant ses bras, telle une enfant à qui l'ont venait de retirer un jouet précieux. A bien y réfléchir, elle avait le vague souvenir d'avoir entendu cela quelque part, mais pensant que cela l'épargnerait elle n'y avait prêtée qu'une faible attention –pas du tout même-. De plus, elle était consciente qu'elle ne gagnerait pas ce débat. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait pu tout arracher à son père, mais le faire changer d'avis était quelque chose qui dépassait ses compétences.

- Prépare-toi, tu pars dans quelques jours.

Terminant sur cette phrase, il tourna les talons et laissa sa fille digérer cette rude nouvelle.

- Il fait chier ce vieux con ! laissa-t-elle échapper une fois toute seule, comme si je n'avais que ça à faire de me rendre au Japon moi !

Soufflant fortement par le nez, elle se rendit à sa chambre en tapant fortement sur le sol pour montrer son mécontentement. Autant que tout le monde le sache, pourquoi diable certains seraient heureux alors qu'elle, elle voulait maudire son père et cracher du feu ?

- Il va falloir que je fasse des valises, que je fasse des choix ! Non mais c'est une blague ? Comme si je pouvais me permettre de faire des choix ! Et puis j'ose espérer que Nelson viendra avec moi, il est parfaitement hors de question que je me retrouve sans mon majordome personnel !

Entrant dans sa chambre, continuant de se plaindre, elle sortit de grosses valises noires et énormes qu'elle déposa sur son lit, pouvant accueillir au moins quatre personnes.

- Partir au Japon...pays étranger...autre langue...fait chier... marmonnait-elle en vidant ses placards sans chercher à faire un tri quelconque.

Cela l'énervait plus que tout et impossible de penser à autre chose. Néanmoins, elle n'avait pas le choix, et quelques jours plus tard elle se retrouvait sur le sol japonais. En plus de cela, elle n'avait pas pu emmener Nelson avec elle ! Heureusement que son père lui avait promis un remplaçant sur place, sinon il aurait été hors de question qu'elle ne puisse pas emmener Nelson.

- Mademoiselle Kibo, fit alors un homme qui se présenta devant elle.

- C'est bien moi, confirma Erine en venant plisser son nez, et vous êtes ?

- Je suis Kokuchu, votre guide et majordome pour la durée de votre séjour dame Kibo.

- Hum, vous avez un accent étrange, votre français laisse à désirer.

- Je parlerais ainsi le temps que vous vous familiarisiez avec le Japonais.

- Pardon ? C'est une mauvaise blague ? Vous me demandez de m'abaisser à apprendre votre langue ? Alors que vous pouvez parler la mienne ? Je ne vais pas perdre plus de temps que cela !

- J'ai reçu des ordres très clairs de la part de votre père, dame Kibo, vous devez apprendre le japonais, que cela vous plaise ou non.

- Humpf ! Ce n'est pas vous qui allez me donner des ordres !

- En effet, avoua Kokuchu, mais ce ne sont pas les miens, ce sont ceux de votre père. Vous pouvez ne pas vous y plier, mais cela ne regarde que vous.

- Vous feriez le mouchard ? demanda Erine en fronçant ses sourcils blancs.

- Votre père me paye, pas vous. Et, si vous voulez bien me suivre, je vais vous guider jusqu'à la voiture, pour vous emmener à votre demeure.

Erine préféra ne pas continuer cette discussion, de toute façon elle se savait dans le vrai et rien ne changerait sa vision des choses.

Quittant l'aéroport, accompagné de son nombre exorbitant de valise, elle fit le trajet jusqu'à sa nouvelle demeure sur le sol japonais. Elle espérait au moins que cela serait convenable, et qu'elle ne devrait pas se contenter d'un mouchoir de poche. Il ne manquerait plus que ça !

Cependant, elle fut plutôt satisfaite de voir que sa nouvelle villa était habitable. En temps normal elle aurait réclamé plus grand, mais bon, étant en terre inconnue elle pouvait faire un petit effort.

- Mouais, on va dire que ça ira pour un court séjour. Faites donc monter mes valises dans ma chambre ! Je dois m'installer !

Pendant que les serviteurs de la maison s'occupaient de cela, Erine entreprit de faire un petit tour de la propriété pour voir où elle allait devoir vivre pendant quelques semaines. Quelle ne fut pas sa mauvaise surprise de sentir l'odeur des fleurs.

- Oh non encore ces fichues fleurs !

Elle attrapa un mouchoir et éternua avec force au même moment, dans un « atchoum » pas totalement gracieux ni féminin.

- Saloperie ! Je vais demander à ce que l'on coupe tout cela ! C'est réellement insupportable !

Un nouveau « atchoum » lui échappa, et un petit rire qui n'était pas le sien parvint à ses oreilles.

- Bah dit donc ! J'ai déjà vu plus délicat comme manière d'éternuer !

Erine se redresse, comme piqué au vif. Qui donc venait d'oser faire une remarque désobligeante à son égard ? Tournant la tête, elle vit qui était le responsable mesquin de cela. Un jeune homme de son âge, avec des cheveux roux qui formait une ridicule tulipe, encore une fleur.

- Puis je savoir ce que vous faites ici ? fit-elle sèchement, c'est une propriété privée !

- Rohlala, calme-toi dit donc ! Je vais où je veux et quand je veux !

- Cela pourrait être lourd de conséquences, je vais faire quérir le personnel compétent pour vous expulser !

Il explosa d'un grand rire, ses yeux jaunes pétillant de malice et de rébellion.

- Mais elle cause bien en plus la fille de riche ! Je me tire, ne t'en fais pas !

Et ne traînant pas, il partit en courant de la propriété, tenant un ballon rond sous son bras.

- Pfff, quel goujat ! Vivement que je ne croise plus ce genre de personne ! Pauvre gueux. 

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant