- Bon, tu te décides à choisir ou je dois le faire à ta place ?
Erine fixait depuis plusieurs minutes la liste des parfums disponibles à la petite boutique de glace, n'arrivant pas à faire son choix.
- Ce n'est pourtant pas une question difficile, souffla Claude, tu préfères quoi en parfum ?
- Laisse-moi donc choisir !
En réalité, jamais le palais d'Erine n'avait touché des glaces banales avec des parfums aussi communs que ceux proposés. Ca avait toujours été des gouts particuliers, originaux et autres.
- Si tu ne sais pas quoi choisir prend du chocolat, c'est une valeur sûre. Ou alors de la vanille.
- Je vais prendre de la pistache et stracciatella !
Elle ignorait si cela lui plairait, mais c'était par pur esprit de contradiction avec Claude. Elle n'avait pas envie que les autres lui dictent ses choix.
- Voila pour vous mademoiselle, sourit le vendeur.
- Je vous remercie.
Elle prit le cornet et déposa le billet sur le comptoir, avant de se tourner vers Claude.
- Viens, on va s'asseoir pour manger, ça sera plus confortable.
N'attendant même pas la réponse, il prit le petit chemin pour se rendre à un banc et s'asseoir dessus. Il commença ensuite à lécher avec gourmandise sa glace, s'en mettant un peu partout sur les coins des lèvres au passage.
- Tu es un véritable enfant, soupira Erine en le voyant agir ainsi.
- Et toi pas assez, rétorqua-t-il pour se défendre, tu as véritablement un balais dans le cul pour faire simple.
- Pardon ??
Cette remarque piqua au vif la jeune femme, qui faillit exploser son cornet entre ses doigts. La pointe de ses cheveux aurait presque pu rougir de colère autant que son visage.
- Roh ne fait pas cette tête là et vient manger ta glace ! Je dis que tu devrais te détendre un peu, ça ne te ferait pas de mal.
- Je ne vois pas comment des remarques aussi déplacées pour m'aider à me détendre.
- Tu ne te gênes pas pour en lâcher à tout bout de champ toi pourtant, remarqua Claude en haussant ses épaules et mangeant toujours sa glace. Tu m'as déjà traité de pauvre et limite de déchets, donc bon, je peux bien dire que tu te balades avec un balai dans le cul.
Erine fut incapable de dire quelque chose face à cet argument, et serra son poing de libre avant de s'asseoir rageusement à l'autre bout du banc pour manger sa glace. Bien entendu, elle avait un bien piètre gout par rapport aux glaces de marques qu'elle mangeait habituellement, mais cela sembla plutôt la réchauffer que la refroidir. Cette sensation lui était étrangement familière, de manger une glace de pauvre assis dans une rue tout à fait banale.
« Grand-mère ? Je peux avoir une glace ? Elles ont l'air trop bonnes !
- D'accord ma chérie, quelle gout est ce que tu veux ?
- Hum....pistache !!
- Très bien, va t'asseoir là bas et je reviens avec, d'accord ?
- Merci grand-mère ! »
- Ta glace est en train de fondre, elle va coller sur tes vêtements de luxe ensuite !
- Hein ?
Il fallut quelques secondes à Erine pour reprendre pied avec la réalité et constater que Claude disait vrai. Sa glace était en train de s'échapper de son cornet.
- Merde !
Elle se dépêcha de laper le plus possible de liquide avant qu'il ne vienne sur son uniforme, venant en même temps en mettre sur ses joues et son nez.
- Rah ! A cause de toi j'en ai partout ! geignit-elle.
- De ma faute ?? s'offusqua son camarade, c'est surtout grâce à moi que tu n'en as pas partout ! Tu devrais apprendre à dire merci, ça ne t'étoufferait pas tu sais.
Erine l'ignora royalement et continua de s'affairer à manger son dessert.
Une fois terminée, elle essuya ses doigts avec la petite serviette fournis et la jeta dans la poubelle la plus proche.
- Bien, je vais rentrer. Je ne compte pas rester ici plus longtemps que nécessaire.
Claude fit la même chose qu'elle avant de sortir son portable et tapoter rapidement quelque chose dessus. Erine comprit qu'il était en train de l'ignorer et se détourna avec un petit « humpf » de contrariété.
- Dit, fit-il alors qu'elle allait partir, ça va dans ta vie en ce moment ?
La question figea Erine, qui eu du mal à y croire. Est-ce qu'il était en train...de s'inquiéter pour elle ? Ou alors ne faisait-il que chercher une raison pour se moquer et ricaner ?
- Ma vie se porte à merveille, je ne vois pas pourquoi cela t'intéresse subitement.
- Hum, le fait que tu dormes en cours de soutien peut être. Ca veut bien dire que tu dors mal. Tu es peut être une pimbêche mais tu es sérieuse dans tes études, on peut pas te retirer ça.
- Merci du compliment, fit-elle acerbe.
- Et puis, continua-t-il avec un ton et un air sérieux qui ne lui ressemblait pas, quand je t'ai réveillé, tu avais les yeux brillants, tu voulais pleurer.
Erine se tourna vers lui, elle n'aurait pas cru qu'il serait aussi observateur. Cela l'étonnait sincèrement.
- Tu sais, j'ai un portable, et je suis du genre à ne pas beaucoup dormir la nuit.
Un froncement de sourcil se dessina sur le visage d'Erine, qui commençait à voir où il voulait en venir.
- Tu me demandes de t'appeler en pleine nuit si je venais à faire des cauchemars ? ricana-t-elle.
- J'ai jamais parlé de cauchemars, mais ouais pourquoi pas. Tu as pas d'amis, et tout garder pour soi c'est jamais hyper sain.
- Je n'ai pas besoin de ta pitié ou de ton soutien.
- Je suis rien de tout ça, juste une oreille attentive si tu as besoin de te plaindre comme la princesse que tu es. J'en ai rien à battre de tes problèmes, mais j'aimerais que tu t'endormes plus quand j'expliques des trucs. C'est barbant.
- Dommage pour toi. Je te paye déjà assez chers comme ça, tu peux bien supporter une petite sieste de temps en temps, annonça-t-elle hautainement. Sur ce, bonne soirée.
Concluant sur ces paroles elle prit le chemin du retour. Chemin qui lui paru bien long car elle avait oubliée de contacter sa limousine. Bon, au moins, elle allait perdre les calories apportées par cette glace de faible zone.
Une fois chez elle, Erine s'assit à son bureau et ressortit toutes ses notes sur le japonais, révisant encore un peu avant de prendre son dîner. Petit à petit, elle commençait à comprendre les bases, le vocabulaire, et faisait même des recherches de son propre côté pour ne pas prendre de retard et pouvoir bientôt pavaner comme elle savait si bien le faire. Foi d'Erine Kibo, elle parlerait très bientôt le japonais de manière courante.
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Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]
FanfictionErine Kibo est une riche héritière française. Depuis sa plus tendre enfance, elle vit dans le luxe et la richesse. Rien ne lui a jamais été refusée, ses parents répondant à chacunes de ses demandes sans rechigner. Désormais, elle est une véritable...