Chapitre 17

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Erine quitta la salle de classe, marchant dans les couloirs la tête haute. Elle ne détournait plus les yeux, ayant retrouvé sa fierté d'antan et regardant de haut tout ceux qui osait croiser son regard. Elle était très satisfaite de son évolution et de sa progression, mais il manquait encore la perfection. Actuellement, elle ne pourrait pas refaire face à sa mère si elle ne parlait pas couramment le japonais et se trouvait première de classe. Il fallait du lourd pour qu'elle puisse lui faire face et lui montre qu'elle était capable de faire le nécessaire pour être la meilleure, pour prouver qu'elle n'était pas une moins que rien sans valeur, qu'elle portait fièrement son nom de famille.

- Erine !

Elle s'arrêta en entendant son prénom, juste à la sortie du bâtiment principal. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait. Elle connaissait cette voix maintenant, par cœur même.

- Que veux-tu Claude, demanda-t-elle avec un soupir, je suis pressé et je ne voudrais pas faire attendre mon chauffeur.

- Depuis quand tu te préoccupes de ton chauffeur ? Ne cherche pas des excuses pour me filer entre les doigts.

Erine leva les yeux au ciel et accepta de se tourner vers lui.

- Je dois te demander quelque chose.

- Alors fais vite, je n'ai pas toute la journée devant moi.

- Ca ne représente rien pour toi ?

La jeune fille fut décontenancée par la question, où voulait-il en venir ? S'il n'était pas un peu plus précis elle ne serait pas capable de répondre.

- De quoi est ce que tu parles encore ?

- Je parle des moments passés ensemble. On se voyait tout les soirs pour que je t'apprenne le japonais, on a été mangé une glace ensemble, on a été à la fête foraine, on a passé du temps en classe, toutes ces choses, ça ne veut rien dire pour toi !?

Il était énervé, cela se lisait sur son visage, Erine pouvait presque le sentir dans l'air.

- Répond Erine, ça représentait quelque chose ou bien j'étais juste le gars dont tu te servais pour occuper tes journées et apprendre la langue ? J'étais juste le petit jouet de la princesse que tu es ? Répond !

Erine soupira légèrement, il était oppressant avec ses questions, mais en un sens elle ne pouvait pas lui en vouloir car elle avait eu exactement le même questionnement. C'était étrange de voir qu'ils fonctionnaient un peu de la même manière. Néanmoins, elle ne pouvait pas se permettre de gérer cela, elle devait rester focalisée sur son objectif actuel. Pourtant, en soi, les paroles de Claude lui faisait plaisir, car il était inquiet et se posait des questions sur la relation qu'ils avaient pu développer tout les deux. Si seulement ces événements étaient arrivée plus tôt, elle n'aurait pas eu à être aussi ferme et peste. Quoique, elle avait toujours été peste, cela ne changerait pas grand-chose.

- Je n'ai pas le temps pour ce genre de chose, j'ai des priorités.

- Mais de quelles priorités tu parles bordel ?? D'un seul coup tu te montres distante alors que le weekend juste avant on s'était bien amusés ! Je ne te comprends vraiment pas là !

- Ne cherche pas à comprendre dans ce cas, ça sera tout aussi simple.

Il la fixa quelques secondes, laissant un silence lourd s'installer entre eux. Aucun des deux ne détournait le regard n'y ne prenait la parole. Finalement, Claude avança d'un pas vers elle, le regard ferme mais inquiet à la fois, ce qui donnait une étrange lueur à ses yeux dorés habituellement si sarcastique et taquin.

- Erine, s'il t'arrive un truc, tu peux me le dire tu sais. Ok, j'ai pas répondu à ton appel, je donnais juste des notes à une fille de la classe, c'est tout. Ca arrive de pas répondre merde ! A moins que je sois obligé d'interpréter cela d'une autre manière pour arriver à saisir un peu ton raisonnement.

- Je ne vois pas comment tu pourrais interpréter cela, j'ai été vexée que tu ne sois pas disponible pour me répondre alors que je te fais l'honneur de t'appeler !

- C'est faux, tu as été jalouse !

Erine se figea et serra les poings, qu'est ce qu'il était en train d'insinuer ? Il disait qu'elle serait jalouse ? Impossible, cela entrainerait une cascade d'événements et d'aveux qu'elle n'était pas prête à supporter et assumer.

- Tu dis vraiment n'importe quoi, je n'ai pas à autre jalouse de qui que ce soit, je me tiens déjà au sommet, déclara-t-elle fièrement.

Sur ces paroles elle se détourna de lui et avança vers le grillage du lycée. Elle voulait couper court à cette discussion qui était en train de l'étouffer. Elle voulait prendre la fuite.

- Tu étais bien plus gentille quand tu étais petite !

Erine écarquilla les yeux et se figea net, son corps tournant plus vivement que jamais en direction de Claude. Que venait-il de dire ?

- Pardon ?

Il la regarda avec colère et ne répondit pas. Cette fois ci, ce fut lui qui se détourna pour partir et la laisser sans réponse.

- Claude !

Malgré son appel il ne revint pas et disparu au loin, tel était prit qui croyait prendre, fichu dicton qui prenait tout son sens actuellement.

Frustrée de ne pas comprendre, ou plutôt craignant de comprendre, Erine retourna chez elle crispée et à bout de nerfs. Les dernières paroles de Claude tournaient dans sa tête, comme un refrain de chanson qui refuse de disparaitre et que vous détestez, mais chantez quand même. Cela lui prenait tellement l'esprit qu'elle fut incapable de travailler sur quoi que ce soit et se retrouva dans son lit, en train de marmonner et réfléchir.

« Erine ! Tu es là ?

La petite fille leva la tête de ses devoirs, étalés sur son bureau. Elle semblait fatiguée et arborait un air las et peu chaleureux. Elle ne montra aucune joie en voyant son cousin de génie sur le pas de la porte, au contraire, à cause de lui elle ne cessait de se faire rabaisser par sa mère. Elle n'était donc pas enchantée de le voir.

- Oui, je suis là, marmonna-t-elle, je travaille, mère ne veux pas que je sorte.

- Je m'en doutais, et je me suis dit qu'un peu de compagnie ne te ferait pas de mal !

Erine retint un soupir, ce n'était pas élégant disait sa mère. En tout cas, si c'était la compagnie de son cousin elle préférait de loin rester toute seule.

- C'est un jeune japonais de ton âge, il a été envoyé ici par un de nos partenaires au japon, monsieur Schiller, c'est un peu comme un petit voyage à l'étranger. Il était volontaire pour y participer et nous donner des avis sur des jouets.

- Des jouets ?

- Oui, ton père voudrait lancer une collection de jouet en collaboration avec monsieur Schiller, et rien de mieux qu'un enfant pour tester, tu ne crois pas ?

- Oui, certainement.

Son cousin sourit et se décala pour laisser place à celui qui l'accompagnait.

- Erine, je te présente Claude Beacons ! »

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant