Chapitre 4

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Il avait fallut qu'elle tombe sur lui, ce personnage qui arborait un sourire narquois et supérieur qui avait le don de la mettre hors d'elle. Pendant un bref instant, elle se demanda si Kokuchu n'était pas l'instigateur de tout cela, mais cette supposition sonnait beaucoup théorie du complot, donc elle préféra mettre sur le coup du hasard.

- Je ne pensais pas voir une petite bourge arriver dans une banale école publique dit donc !

- Et moi, je ne m'attendais pas à tomber dans un établissement aussi mal fréquenté et emplis de prolétaires.

- Bah qu'est ce que tu branles là alors ?

Refusant de perdre la face devant ce jeune homme impertinent, Erine renvoya magistralement sa longue crinière blanche en arrière alors qu'elle lui sortait un sublime mensonge :

- Dans ma grande bonté, je me suis dit que cela serait une bonne expérience de me glisser dans la peau de gens pauvres tels que vous. Ne va pas croire que je vous accorde la moindre importance, ceci est à but purement expérimental.

- Ouais, si tu le dis, mais ton expérience va tourner court si tu trainasse, se moqua-t-il, les cours vont débuter. Moi je m'en fous, mais toi tu devrais peut être faire bonne impression, « princesse ».

Prononçant ce dernier mot d'une manière accentué, il déguerpit rapidement pour pénétrer dans l'établissement. Se renfrognant, Erine prit la même direction, cherchant tout d'abord à s'orienter pour trouver son chemin. Elle arriva, par miracle, à se rendre au secrétariat où on lui expliqua les formalités et les papiers à remplir pour pouvoir finaliser son inscription. Etant donné qu'elle ne maitrisait pas encore le japonais, la moitié des informations était un véritable charabia à ses oreilles.

C'est avec un air las et déjà blasé qu'elle écouta tout sans broncher, espérant que son cerveau s'endorme le temps que finisse le blabla incessant de la secrétaire. Une fois son vœu exaucé, elle rangea les papiers dans son sac de classe –chic et cher- et on l'a guida à son tout premier cour. Erine déprimait d'avance, car après tout, cela ne faisait qu'une semaine qu'elle vivait au Japon, et sa maitrise de la langue était loin d'être parfaite. Comment diable allait-elle faire pour suivre un cours dont elle comprendrait un quart des mots ? Au pire, elle n'aurait qu'à faire semblant d'écouter, ou jouer sur son inexpérience de langage. Mais cette dernière option ne lui plaisait guère, elle refusait de se rendre ridicule face à tout ces gens. Après tout, elle avait un ego et un orgueil à entretenir.

- Voici donc votre salle de classe.

Elle s'arrêta devant, et attendit qu'il ouvre la porte. Elle n'allait tout de même pas s'abaisser à faire cela ! Fort heureusement, il entra le premier et elle pu suivre le mouvement.

C'est ainsi qu'elle se retrouva face à une vingtaine de tête totalement inconnues, sauf une.

- Oh ! Quel hasard tient !

La tête de tulipe, le karma s'acharnait vraiment sur elle.

- Un problème monsieur Beacons ? questionna le professeur en japonais.

En effet, l'élève s'étant exprimé en français, il n'avait pas du saisir un traitre mot de ses paroles.

- Rien professeur, veuillez m'excuser, ricana légèrement le concerné en fixant Erine avec ses yeux dorés.

Si ça n'avait tenu qu'à elle, la jeune femme n'aurait pas hésité à répliquer. Mais elle avait décidé que ce n'était guère le moment, et que répondre ne ferait que la ridiculiser. Et puis, si on venait à se rendre compte qu'elle avait le moindre lien avec ce gus, sa réputation serait entachée.

- Présentez vous donc à la classe, mademoiselle, demanda le professeur.

Erine comprit qu'il s'adressait à elle, et il lui fut difficile de ne pas faire les gros yeux. Elle avait cru comprendre le mot « présentation ». Est-ce qu'elle allait devoir parler devant tout le monde ? C'était une blague ?

Devant son manque de réaction, l'accompagnateur se tourna vers le professeur du cours.

- Mademoiselle Kibo est d'origine Française, elle ne maitrise pas totalement notre langue pour le moment.

Des murmures vinrent parcourir la classe en même temps, ce qui ne plus pas à Erine, qui sentait que cela la concernait directement. Pour se calmer, elle pratiqua une méthode de respiration, sinon elle savait que sa colère prendrait le pas. Et, exploser en public était une très mauvaise idée.

- Vous pouvez allez vous asseoir, lui dit alors l'accompagnateur dans un français très médiocre, mais pas assez pour qu'Erine ne comprenne pas.

Elle se contenta d'un mouvement sec et hautain de la tête avant de quitter le devant de la scène et aller s'asseoir. Elle trouva une place libre, seule, ce qui l'arrangea grandement. Hors de question qu'elle passe ses journées assise à côté d'un inconnu, pauvre qui plus est.

C'est donc ainsi que débuta sa première journée en classe, la première de toute sa vie en plus. Quelle ne fut pas sa douleur de voir qu'elle ne comprenait rien, peinait à suivre, et que tout le monde semblait le remarquer. Ou alors elle était juste totalement paranoïaque, allez savoir. En tout cas, elle allait devoir travailler sérieusement son japonais, son père l'avait mis au pied du mur, ne lui laissant aucun autre choix que celui-ci. Et, si elle vouait pouvoir profiter un strict minimum de sa vie, il était vitale qu'elle parle cette fichue lange.

- Quelle idée d'avoir un alphabet différent et des dessins comme lettres aussi !

Elle se plaignait dans son coin, et sentit un regard peser sur elle. Sans surprise, c'était une nouvelle fois le rouquin à la tulipe, qui avait toujours ce fameux sourire énervant. Bien sur, il comprenait ce qu'elle disait, et ça devait bien l'éclater de voir qu'elle galérait un mort.

- Un jour, je lui ferais bouffer ses cheveux avec de la mayonnaise, marmonna-t-elle assez bas pour qu'il n'entende pas.

A la fin de journée, alors qu'elle se sentait vidée de toute énergie vitale, on l'intercepta à la sortie du lycée.

- Eh ! La princesse ! Attend deux secondes !

- Un, deux, c'est bon j'ai assez attendu.

Il roula des yeux et se plaça devant elle de façon à barrer son chemin. Erine était si fatiguée qu'elle n'eu même pas la force de lui cracher dessus avec une parole venimeuse comme elle savait si bien le faire.

- Dit moi, tu es une sacrée merdre en japonais on dirait !

- Et toi tu es une merde tout court, c'est triste non ?

Le roux grimaça devant cette remarque vexante, mais le sourire habituel revint bien vite sur son visage.

- Ecoute donc ma proposition, je parle bien le français, alors ça te dirait que je te donne des cours de japonais ? 

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant