Chapitre 21

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Tic tac – tic tac – tic tac

Chaque seconde semblait durer une minute. Il fixait son horloge murale avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas. Il n'était que 21h, il avait mangé et essayait de trouver le sommeil. Se coucher tôt n'était pas du tout dans ses habitudes, mais tel un enfant attendant le jour de noël, il voulait arriver le plus rapidement possible au lendemain. Il voulait revoir Erine, lui parler, lui expliquer, s'excuser, et savoir ce qu'elle avait à lui dire.

- Rah c'est insoutenable !

Il roula sur son matelas, les nerfs en boules et le cœur battant. Il n'avait pu se voiler la face très longtemps, et même un ado bête avait pu comprendre. Son amour pour Erine en étant gosse n'avait jamais disparu, et encore maintenant il continuait de brûler doucement dans son cœur. Bien sur, le feu était devenu une petite étincelle, devenant plus faible au fil du temps. Mais la revoir aussi subitement avait été comme jeter de l'huile sur cette petite étincelle, la faisant flamber et jaillir de nouveau dans tout son être. Dès l'instant où il avait posé ses yeux sur elle, il avait sentit ce sentiment chaud naitre au creux de son cœur, se répandre dans son corps tout entier et le submerger.

Il ne pouvait pas attendre. Il avait assez attendu comme ça. Sautant de son lit, il attrapa ses chaussures et se précipita dehors, la lune et les étoiles commençant à scintiller dans les cieux. Il ne savait pas s'il trouverait porte close, mais il se devait d'essayer. Il couru à en perdre haleine, jusqu'à cette grande demeure dans laquelle elle avait résidé un moment en étant lycéenne. Il s'arrêta devant le grand portail et fixa l'interrupteur pour communiquer avec l'intérieur de la maison. Il appuya dessus et attendit quelques secondes. Un grésillement lui répondit de prime abord, avant qu'une voix ne suive.

- Bonsoir, que puis-je pour vous ?

- Je voudrais parler à Erine, s'il vous plait.

- De la part de qui ?

- Claude Beacons.

- Très bien.

Le portail s'ébranla et ouvrit ses portes, lui permettant d'entrer et de se diriger vers les escaliers menant à l'entrée. Avant qu'il ne puisse frapper, un homme vint lui ouvrir, d'âge mur.

- Bonsoir jeune homme ! Ravi de vous voir ! Elle ne vous attend pas mais sera surprise !

- Pardon ?

Il n'était même pas allez la prévenir ? Qu'est ce que cela voulait dire ?

- Kokuchu ! Puis je savoir qui vient sonner à une heure aussi tardive !

- Un ami pour vous mademoiselle ! Je m'en vais vous laisser pour ne pas perturber ce moment.

Comme une fleur, Kokuchu disparu rapidement derrière une porte, laissant Claude dans le vestibule.

- Claude ? Puis-je savoir ce que tu fais là ?

Il tourna la tête vers elle et tout mot qu'il aurait voulu prononcer se bloqua dans sa gorge. Erine était vêtue d'une robe de chambre légère, faite dans un tissu qu'il ne connaissait pas et qui était aussi blanche que sa chevelure.

- Alors, répond moi.

- Euh je, c'est-à-dire que-

- Attend, ne reste pas ici, suis moi.

Elle se tourna dans les escaliers et les remonta rapidement, suivis par Claude qui se demandait où elle allait. A sa grande surprise, ils arrivèrent dans une chambre, certainement sa chambre.

- Nous serons plus à l'aise ici, déclara-t-elle en venant s'asseoir sur le lit. Maintenant tu peux continuer.

- Eh bien, je ne pouvais pas attendre d'être à demain. J'ai tant de choses à te dire Erine ! Je voulais te présenter mes excuses, t'expliquer, te dire pourquoi j'ai agis aussi stupidement !

Elle le stoppa en levant une main devant elle, le regard sévère.

- Je te prie de ne pas t'emballer, cela n'est pas nécessaire. De plus –elle marqua une pause de quelques secondes- cela serait plutôt à moi de m'excuser. A cette époque, je me comportais comme une princesse, traitant mal les autres mais espérant recevoir de la gentillesse en retour. Je n'avais rien compris à la vie et je pensais avoir raison. Je pensais que mes actes étaient justifiés car je portais un nom important. Je pensais avoir tout les droits. J'ai cru aussi que prouver ma valeur à ma mère m'aiderait à me sentir mieux, et que je devais m'éloigner de toi. Je ne pouvais pas me laisser distraire. Mais au final, je n'ai jamais réussi, et il m'a fallut du temps pour comprendre que malgré tout mes efforts, ma mère ne me montrerait que du mépris. Je ne serais jamais la femme idéale à ses yeux. Mais le temps que je comprenne cela, que je puisse avoir un point de vue plus mature, il était trop tard.

Claude resta pantois, Erine venait de lui présenter des excuses, il n'en revenait pas. Elle assumait ce qu'elle avait fait, consciente de ses erreurs, et s'expliquait calmement à lui. En cinq ans elle avait changé, muris, devenant une véritable femme.

- Erine, ce qui a été fait ne pourra être défait. Tout cela fait partie de notre vie, de notre passé et on ne peut plus rien y faire. Mais si tu es là aujourd'hui, n'est ce pas car tu as la volonté de faire bouger l'avenir ?

Elle eu un léger sourire et passa une main dans ses cheveux, geste simple qui pourtant furent des décharges pour le jeune homme.

- Je ne comptais pas revenir au japon, n'y même te revoir à la base. Puis, ma mère m'a annoncée vouloir me fiancer à un homme de renom. Cela nous donnerait la possibilité d'étendre notre pouvoir et notre richesse. Et c'est à ce moment que j'ai agis.

- Tu es venu là juste pour éviter les fiançailles ? Ne suis donc encore qu'un jouet pour toi ?

- Oh Claude, tu me déçois, gloussa-t-elle, après tout ce que je viens de te dire tu penses ça de moi ? A l'époque, tu avais compris avant moi ce qui me rongeait.

Elle descendit du lit, réduisant la distance qui les séparait à presque rien. Elle devait lever la tête pour le regarder dans les yeux, et lui faisait en sorte de soutenir son regard pour ne pas glisser sur sa poitrine.

- Il y a cinq ans, tu m'as demandé ce que tu représentais à mes yeux, tu te souviens ?

- Oui, comment pourrais je oublier, tu ne m'as jamais répondu en plus.

- C'est vrai, je refusais d'admettre la vérité. Elle était trop lourde à avaler. Mais maintenant j'ai grandis. Je n'ai plus peur. Et toi, est ce que tu as peur ?

- Je suis peut être en couple tu sais ! Tu me dis ce genre de chose en revenant comme une fleur dans ma vie, mais ça ne se passe pas aussi facilement !

- Si tu avais une petite amie, tu ne serais pas là. Et si tu ne ressens absolument plus rien, si le petit garçon que tu étais a tiré un trait sur la petite fille, prouve le moi.

- Et comment je dois te prouver un truc comme-

Il se tut subitement quand les lèvres d'Erine se plaquèrent sur les siennes et qu'il sentit leur deux corps collé l'un à l'autre. La flamme brûla de plus belle, irradiant dans tout son corps, et il ne se posa plus aucune question. Il en avait marre de réfléchir, il était temps d'agir. Alors il la poussa vers le lit, l'embrassant, la caressant, lui faisant l'amour. Les gestes valaient mieux que mille paroles. 

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant