Chapitre 6

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- Les suffixes sont très importants dans la langue japonaise, ils permettent d'instaurer une notion de respect. Ils varient selon les personnes à qui l'on s'adresse, la différence d'âge entre aussi en jeu. Il faut aussi prendre en compte-

Erine n'écoutait déjà plus, elle avait décrochée depuis un moment des explications barbantes de Kokuchu. Il se transformait en robot dès qu'il s'agissait de donner des cours, et devenait ennuyeux à mourir. Et, pendant ces moments rasant, Erine repensait aux paroles que lui avait dites Claude. Et à chaque fois, elle devenait furieuse, serrant les poings et crispant sa mâchoire. Il l'avait comparé à un oiseau en cage qui se cassait la gueule. Déjà, les oiseaux c'étaient cons, elle ne supportait pas une telle comparaison ! Une femme comme elle devrait plutôt être comparée à un animal majestueux et puissant, comme une lionne peut être ? Ou un cygne ! Oui, le cygne ce n'était pas trop mal, et ça allait avec la couleur de ses cheveux en plus. Mais, mis à part cette outrageuse et disgracieuse comparaison, elle restait bloquée dessus. Il avait dit qu'elle n'était pas libre. C'était faux ! Depuis toute petite, elle avait toujours eu ce qu'elle désirait, fait ce qu'elle désirait, le monde était à ses pieds.

- Il dit vraiment que des conneries celui là !

Kokuchu se stoppa, et Erine se rendit compte qu'elle venait de s'exprimer à voix haute. Merde, il devait croire qu'elle parlait de lui. Quoique, ce n'était pas tout à fait faux en un sens.

- Que venez-vous de dire ? Désirez vous que je sois plus monotone encore ?

- Nan, je vais retourner dans ma chambre !

Elle se leva, laissant en plan toutes ces affaires, avant de retourner dans sa chambre sans se retourner, malgré les appels de Kokuchu pour qu'elle revienne. Mais en fille têtue et arrogante qu'elle était, Erine refusa d'obéir et s'enferma entre ses quatre murs, pour ronger ses idées noires.

- Sors de ma tête !

Mine de rien, elle ne faisait que penser aux paroles de Claude, avec cette stupide comparaison. Et, à chaque fois, elle ressentait ce fort besoin de le frapper. Heureusement qu'il n'était pas devant ses yeux sinon il aurait été déformé à vie.

- Fait chier, je vais dormir puisque c'est comme ça !

Décidant de sauter son dîner, elle se coucha et ramena la couette sur elle. Au moins elle ne prendrait pas de poids supplémentaire si elle ne mangeait pas.

« Maman ! Maman !

- Erine, je suis occupée pas maintenant.

- Mais j'ai fais un dessin ! Regarde !

La femme se tourna vers la petite fille de 4 ans, fixant à peine le dessins dessiné rapidement avec du pastel.

- Je suis occupée, Erine !

Une voix forte, puis des petits morceaux de papiers. Le dessin se déchirait, tombant au sol tristement, ne représentant plus rien. Le bruit des talons haut qui claque, puis une porte qui se ferme brutalement, tandis que la solitude étreint son petit corps, et que quelques larmes roulent sur ses joues. »

Un sursaut, provoqué par le réveil qui s'était activé à côté de son lit. D'un geste machinal elle le coupa, se redressant sur son lit en frottant ses yeux endormis.

- Je vais mettre du maquillage pour cacher ça, marmonna-t-elle en se levant.

Elle avait mal dormi, certainement à cause de cet abruti de Claude. Tout était de sa faute, s'il n'était pas aussi chiant elle n'aurait pas à endurer cela. En plus, elle venait à en faire des rêves étranges. Son souvenir était flou, mais ça lui avait vaguement rappelé quelque chose...dans son enfance peut être ?

- Impossible, j'ai jamais eu de problèmes. Ce n'était qu'un pauvre cauchemar.

Elle ouvrit sa trousse à maquillage et commença à soigneusement s'en mettre sur le visage, pour masquer ses cernes et autres petites imperfections qu'elle ne supportait pas. Elle aurait tant rêvé être parfaite ! Bon, une touche de maquillage et c'était le cas, mais tout de même.

- Alors ! Tu as réfléchie ou pas ?

Erine venait à peine de poser les pieds dans sa salle que ce sadique roux venait de lui sauter dessus.

- Et pourquoi diable est ce que j'y aurais réfléchis ? Je.ne.suis.pas.intéressée !

- Pffff, ma proposition ne tiendra pas éternellement tu sais !

- Tant mieux, j'espère qu'elle va vite expirer !

Elle s'avança dans la salle et alla s'asseoir à sa place. Il lui prenait réellement la tête celui là. Elle devait lui dire comment pour qu'il comprenne qu'elle ne voulait pas de ses cours ? Elle avait déjà fort à faire avec Kokuchu ! Alors, si elle devait se mettre à supporter les deux à la fois, elle ne pourrait jamais tenir.

« Un oiseau en cage ne sait pas voler »

Encore. Ces mots continuaient de tourner dans son esprit, la tourmentant et lui donnant des idées noires. Elle savait voler, à la perfection même ! Mais, est ce que voler dans sa propre cage était réellement crédible ? Au final, elle avait beau clamer être libre, elle faisait ce que ses parents ordonnaient, sans avoir son mot à dire. Elle avait du partir au Japon, supporter Kokuchu, atterrir dans un pitoyable lycée public. Et tout ça sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit. Elle avait eu beau crier et taper des pieds, ses paroles s'étaient perdues dans le vide. Encore une fois. Est-ce que quelqu'un l'avait déjà écouté ne serait qu'une fois dans sa vie ?

« Maman, maman ! »

Elle plissa les yeux et posa une main sur son front. Qu'est ce que c'était que ça ? Un débris de son rêve étrange ? Franchement, comme si elle avait besoin de ça.

« Je viens peut être d'un taudis, mais moi au moins, je sais voler tout seul. Et toi, peux tu en dire autant ? »

Erine baissa les yeux vers sa table, fixant la feuille blanche qui allait devoir lui servir à prendre des notes. En faite, elle venait d'avoir une idée. Peut être que cela n'avait aucun sens, qu'elle se tirait une balle dans le pied, mais elle se devait d'essayer.

- Eh, le casse couille de service.

Elle harponna Claude à la sortie de la classe, arborant toujours son air suffisant et clairement supérieur.

- Hum ? Qu'est ce que tu veux ?

- Ta stupide offre bon marché là, elle tient toujours ?

Il y eu un léger battement, avant qu'il ne comprenne et se mette à sourire.

- Tu as changé d'avis princesse ? Tu veux finalement de mes cours ?

- Ne te fais pas d'idée, j'accepte dans le simple et unique but d'être en contradiction avec mes parents, que cela reste gravé dans ton esprit ! Une fois que je n'aurais plus besoin de tes services, tu pourras disparaitre de ma vue et de ma vie.

Il haussa simplement les épaules, ne semblant pas déranger plus que cela par cette demande.

- Le temps que tu me payes, je m'en moque.

- Bien, alors marché conclu. 

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant