Chapitre 19

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Elle tenait son coussin de sa main libre, l'autre tenant le portable qui sonnait joyeusement dans le vide. Cela faisait trois fois désormais qu'elle essayait de joindre Claude, en vain. Il ne prenait pas la peine de décrocher. Peut être faisait-il cela pour lui rendre la monnaie de sa pièce ? Après tout elle avait agis exactement de la même manière quelques weekends auparavant, laissé sonner le portable en le regardant. Si elle laissait un message, il y avait de grandes chances pour qu'il ne réponde pas non plus.

Au bout du cinquième appel sans réponses elle abandonna et souffla. Elle s'acharnait certainement pour rien, tout cela n'avait aucun sens. Oubliant l'idée de le joindre elle retourna vaquer à ses révisions et études, l'image de Claude disparaissant de son esprit au moins jusqu'à la fin de journée. Et alors qu'elle touchait à sa fin et que le soleil commençait doucement à décliner, un éclair de génie traversa Erine, qui se surprit elle-même.

- Bien sur ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé avant !

Encore une fois, elle venait de passer du coq à l'âme, passant du japonais à Claude –ce crétin refusant de quitter son cerveau- elle sourit et ouvrit son ordinateur pour chercher l'information qu'elle cherchait.

- Orphelinat du soleil...

Claude lui avait déjà dit y vivre, et un orphelinat devait bien se trouver sur le génialissime Google Map. S'il ne répondait pas au téléphone, alors elle viendrait le voir en personne. Bien sur, elle faisait cela dans le seul et unique but d'obtenir réponses à ses questions et non pas pour s'assurer qu'il allait bien.

- Bingo !

Son écran venait d'afficher l'adresse qu'elle recherchait, lui permettant de localiser l'habitation de Claude. Elle la rentra dans son portable et se leva, saisissant son manteau et se ruant hors de sa chambre.

- Demander au chauffeur de se préparer tout de suite ! ordonna-t-elle en croisant Kokuchu, je sors en ville !

- Très bien mademoiselle, sourit-il, cela sera fait.

Erine sortit de la maison et après quelques minutes d'attente, la limousine s'arrêta devant elle et un majordome vint lui ouvrir pour qu'elle s'installe.

- Allez à cette adresse !

Elle déposa son portable à l'avant et s'assit en croisant ses jambes, Claude allait regretter de ne pas avoir répondu à ses appels.

Au bout d'une quinzaine de minutes passées sur la route, le chauffeur se stoppa devant un établissement de taille raisonnable, qui ressemblait à une école primaire. Erine était un peu sceptique et se demanda s'il n'y avait pas erreur sur la destination. Pourtant, en regardant son portable, elle ne pu que confirmer qu'ils étaient bel et bien au bon endroit.

- Bien, attendez-moi là !

Elle sortit du véhicule et avança vers le bâtiment. Il y avait une cours, quelques jeux que l'on pouvait retrouver dans les parcs, un bac à sable, balançoires et autres. Des rires et quelques cris de plaisirs vinrent alors à Erine et elle s'arrêta en ne se trouvant plus qu'à quelques mètres de l'entrée. Curieuse elle se détourna de sa route et suivit les cris, pour arriver à un grand terrain d'herbe. Il y avait des enfants et des adolescents qui courraient dessus, tapant dans un ballon rond blanc et noir.

- Par ici ! Fais la passe ! Fais la passe !

- Je vais marquer attend !

Erine les observa faire, Claude avait eu le même ballon sous le bras quand elle l'avait surpris dans la cours de sa demeure. Ils étaient en train de jouer au football.

- Soyez plus rapide ! Ne laisser pas l'adversaire vous prendre le ballon !

Erine reconnue cette voix, avant même de voir la personne physiquement. Très rapidement son regard glissa sur le côté du terrain et atterrit sur un adolescent roux.

- Il va donc parfaitement bien, siffla-t-elle à voix basse entre ses dents.

La colère coula lentement dans son corps, qui commença à se mouvoir sans qu'elle ne le veuille. Depuis deux semaines il n'avait pas mis les pieds en classe. Il n'avait pas répondu à ses appels. Très bien, elle avait fait la même chose, mais pendant une journée seulement. Elle ne lui pardonnerait pas son égoïsme !

- Claude ? C'est qui ? demanda alors un plus jeune en voyant Erine s'approcher.

Le jeune homme eu à peine le temps de se retourner qu'un coup de poing assez violent s'abattit sur sa joue et le fit tituber en arrière avant qu'il ne trébuche et tombe sur les fesses.

- Espèce d'enfoiré ! Tu te portes parfaitement bien ! Je peux t'assurer que tu vas m'entendre !

- Erine ?? s'étonna-t-il, mais qu'est ce que tu fais ici ??

Elle le saisit par le col, les yeux brillants de colères.

- Je viens te voir espèce de crétin écervelé ! Tu me balances des choses dans la gueule et tu disparais ensuite pendant une semaine ? Tu crois que ça se passe aussi facilement que ça peut être ?? Tu ne donnes plus aucunes nouvelles pendant deux semaines et tu es juste ici en train de t'amuser comme un gros branleur ?? Je vais défoncer ta tête et tu ne pourras plus jamais sourire quand j'en aurais terminé avec toi !

Elle allait le frapper une nouvelle fois quand il fit quelque chose qui l'a prit totalement au dépourvu. Il explosa de rire.

- Je peux savoir ce qui te fait rire ? Il n'y a absolument rien d'hilarant à cette situation !

- Si un peu quand même ! Après tout, tu as beau dire ce que tu veux, tu viens de débarquer chez moi en me hurlant dessus. Donc, ça veut dire que tu étais inquiète, nan ?

Erine resserra sa prise sur son col, elle avait doublement, non triplement même, envie de le frapper.

- Tu as fais exprès de ne plus venir juste pour ça ? Juste pour voir comment j'allais réagir ??

- Hum...peut être bien oui...comme tu ne voulais pas me répondre j'ai fais cette petite expérience. Je voulais voir si mon absence allait t'affecter. Et je constate que oui, ça fait plaisir.

La colère disparue totalement du corps d'Erine, pour laisser place à un profond mépris et dégout. Il avait fait un test, un vulgaire test. Il s'était joué d'elle, observant ses réactions.

- Tu me dégoutes, au plus haut point.

Une goutte glissa sur ses joues, puis deux, venant s'écraser sur le jeune homme toujours au sol. Surpris, il écarquilla les yeux, se rendant compte qu'elle était en train de pleurer.

- Tu sais quoi, disparais de ma vie. 

Un parfum envoûtant [Fanfiction IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant