Confidences pour confidences

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Depuis mon arrivée dans la grande et belle ville de New-York, j'avais occupé mes premiers week-ends à meubler ainsi qu'à décorer mon appartement avec un mobilier vintage que j'idolâtrais depuis mon plus jeune âge. Il y a encore quelques années, je me chargerais personnellement de leur rénovation, courant les vides-greniers. A présent, je les achetais par manque de temps et Lisa était de si bons conseils qu'elle m'avait accompagné avant que les boutiques d'ameublement ne laissent place aux bijouteries, aux magasins de chaussures, de vêtements, de lingerie et que ces sorties deviennent une tradition.

Un soir, en sortant du centre commercial, le soleil brillait si haut dans le ciel, réchauffant instantanément nos corps, que nous avions privilégiées une marche à pied pour le retour plutôt que de nous entasser dans les rames de métro aux odeurs nauséabondes.

Tout en longeant Central Park, je la regardais furtivement et fus rapidement convaincue que je ne trouverais jamais meilleur moment pour l'interroger à propos de Matt. Cette conversation me brûlait les lèvres et m'ulcérait littéralement tant j'étais en quête d'information que lui-même ne délivrait pas. Surprise par mon brutal silence, mon amie, dotée d'un instinct quasi-surnaturel, s'exclama :

Lisa : Tu vas finir par cracher le morceau ma belle ?

Lenny : De quoi tu parles ?

Lisa : Je te connais, probablement plus que tu ne le soupçonnes, j'ai un sixième sens et là je sais que tu as quelque chose à dire !

Lenny : Ok tu as gagné... Je pensais à Matt. Il est très discret sur sa vie.

Lisa : Oui, elle n'a pas toujours été rose.

Lenny : Tu te crois autorisée à m'en dire plus sans te faire taper sur les doigts ?

Lisa : Eh bien, il a un frère jumeau... Daryl.

A ma grande surprise, elle marqua une pause après avoir prononcé ce prénom d'une intonation que je ne connaissais pas dans sa voix, puis reprit :

Lisa : Ils ont perdu leurs parents très jeunes dans un accident de voiture. Leur grand-mère a obtenu leur garde sans difficulté, mais cette pauvre femme a eue bien du courage pour les supporter ces deux là. Avant même d'avoir atteint leurs majorités ils traînaient et s'entraînaient dans plein de combines, plus louches les unes que les autres, attirés par l'argent facile et les femmes. Jamais l'un sans l'autre. "La Tornade Ortega". J'ai su que Matt avait perdu une personne proche durant cette période, très proche, mais je n'ai jamais eu davantage de détails à ce sujet.

Lenny : Et moi qui croyais avoir un sacré palmarès de galères à mon actif !

Lisa : Il semblerait que tu aies trouvé des adversaires à ta hauteur...

Découvrir que la vie l'avait malmené alors qu'il affichait toujours un sourire si enjoué ne faisait que décupler l'affection que je lui portais. Avant que je n'ai le temps de poursuivre mon interrogatoire, Lisa enchaînait déjà :

Lisa : S'il te plaît Lenny, j'ai toute confiance en toi mais ne lui dis pas que je t'ai raconté... J'aime autant qu'il s'en charge lorsqu'il sera prêt.

Lenny : Je te le promets, en revanche, une dernière question me brûle les lèvres.... A ton sujet... Au vôtre en réalité.

Lisa : Allez vas-y ma grande, pose ta question avant que je ne change d'avis.

Lenny : Le premier jour où nous avons fait connaissance, tu as sous-entendu que rien ne s'était, ni ne se passerait entre vous... Jamais !

Son coeur contre le mien : is it love MattOù les histoires vivent. Découvrez maintenant