Un pas en avant ...

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Arrivée dehors, essayant de faire le plein d'air dont je semblais manquer tant je m'étais dévoilé, mettant à mal notre relation pour de bon en m'étant cru si libre de pouvoir tout lui avouer et ne prenant pas encore pleinement conscience des conséquences qu'aurait cet aveu, y compris dans le cadre professionnel, je fus surprise par le crachin qui s'était mis à tomber.

Cherchant nerveusement mes clés de voiture dans ma poche, en vain, je fus frappé par un bruit fulgurant sorti tout droit des tréfonds de ma mémoire. En effet, en ôtant ma veste, je m'étais laisser distraire un quart de seconde par un tintement au sol et n'y ayant pas prêté attention, je pouvais désormais me féliciter de cette grossière erreur. Inéluctablement, mon trousseau était sous un banc de la salle et la perspective d'une nouvelle confrontation me faisait froid dans le dos.

Il me fallait attendre un peu... Un peu plus... Toujours plus... Attendre d'être prête à entendre sa voix me demander les raisons de ma présence, plusieurs dizaines de minutes après l'avoir quitté. Attendre d'être prête à affronter son regard empli de compassion.

Mon coeur martyrisé était en opposition complète avec ma raison et j'avais pleinement conscience que derrière cette porte se cachait un type bien mais il était tellement plus facile de lui en vouloir, de le caricaturer. D'en faire un personnage cruel, un lâche ou un goujat. Il était tellement plus facile de le détester et cela, même si je le savais, sans doute, aussi désolé que moi de la tournure que prenait les événements.

Le froid en était venu à cristalliser mes mains et mes yeux n'avaient pas trouvé mieux à faire que de se perdre dans les étoiles, s'accrochant aux merveilleuses constellations dont s'était paré le ciel, parlant à ma mère, lui répétant inlassablement "j'aurais tellement voulu que ce soit lui...", essayant de trouver une réponse divine à cette volonté de le faire mien, essayant d'oublier ce besoin viscéral que j'avais de lui appartenir.

N'ayant plus la force de repousser l'échéance du retour à la maison et tout en me donnant une impulsion faiblarde, je fus surprise de constater qu'à quelques mètres de là, dissimulé par un brouillard naissant, un homme, dissimulé sous un boléro crème orné d'un ruban noir, s'approchait à la lenteur d'un guépard, méprisant sa proie.

Désormais plus effaré que je n'étais effrayé, me tapant sur les doigts pour ne pas avoir immédiatement pris mes responsabilités, j'observais mon lot.

Deux Ortega pour le prix d'un, qui dit mieux ?

Daryl : Salut Ma Douce, toi ici... ?

Lenny : Oui, moi ici et qu'est-ce que cela peut bien te faire Daryl ?

Daryl : Il t'arrive parfois d'être aimable jeune fille ? Dit-il de façon rhétorique, me faisant fulminer, avant de continuer : Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Matt ?

Lenny : Rien qui ne te regardes en réalité ! Mais... Attend une seconde... Comment sais-tu que je suis une amie de Matt ? Ce mot, « amie », m'écorchais les cordes vocales.

Daryl : Tout d'abord il s'agit d'un lieu qui lui appartient, un lieu qui à cette heure-ci est supposé être fermé depuis un bon bout de temps, tu avoueras que c'est une sacrée piste et d'autre part, Je t'ai vu dans cette boite !

Lenny : Je ne l'aurais pas cru à voir ta réaction le lendemain à Central Park !

Daryl : Je tenais une fichue gueule de bois et ne le prend pas mal mais la robe noire te sied bien mieux que le jogging du dimanche !

Lenny : Tu parles d'un scoop....

Daryl : Et puis... Il se pourrait que j'ai fait des recherches...

Son coeur contre le mien : is it love MattOù les histoires vivent. Découvrez maintenant