Sur la route qui me ramenait à la maison, je ne pouvais m'empêcher de regarder dans mon rétroviseur pour y voir la silhouette du motard qui me suivait à bonne distance, inquiet que je croise un individu à qui il serait venu l'idée de jouer les troubles fêtes. " Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer !" Lui avais-je dit en quittant la salle après qu'il m'ait gratifié d'un sourire qui aurait pu être tenu responsable de la fonte des glaces.
" Je ne te laisse pas rentrer seule, il est quasiment 2 heures du matin et puis ça ne me fait pas faire un détour conséquent. Rappelle-toi, je suis toujours attendu par le grand manitou " M'avait-il répondu, un brin autoritaire, avant de clore la discussion par un ultime et fougueux baiser qui avait fait taire mon envie de contre-argumenter durant un court instant.
Je m'étais pourtant très vite emparé de la moindre seconde à ma disposition pour réfléchir à divers stratagèmes dans le but de le convaincre de me suivre bien au-delà du parking. J'avais tellement attendu ce rapprochement entre nous qu'il n'était plus question de prétexter une quelconque forme de sagesse ou de timidité. Cependant mes nombreuses supplications, de même que la moue boudeuse que j'affichais avec toute la conviction qui m'était donné, n'avait donné lieu qu'à un échec monumental.
Par gain de temps ou par peur de mon pouvoir de persuasion et des différentes tortures que je pouvais lui infliger pour achever de lui faire entendre raison, il n'avait tout simplement pas ôté son casque, ni n'avait quitté l'assise de son bolide, se contentant d'un clin d'oeil et de cette simple phrase : "T'en fais pas Princesse, on a tout le temps devant nous pour réaliser les choses qui traînent dans un coin de ta petite tête bien faite !"
Les sourcils froncés de contrariété et de frustration, subissant ma punition, je m'étais donc résigné à suivre ses consignes, bon gré, mal gré. J'étais rentré, avait verrouillé ma porte, allumé la lumière de mon appartement et alors qu'un bruit de moteur semblait rugir quelques mètres en contrebas, je m'étais précipité à la fenêtre pour le voir partir sur son engin, appréciant de sentir enfin mon souffle se réguler.
Regagnant mon lit pour tenter de trouver le sommeil, mon esprit, quant à lui, semblait déterminé à m'en empêcher. Je ressentais une réelle jubilation à l'idée de m'être livrée, exposant l'intégralité de ma vie à celui que je ne croyais être qu'un ami et me laissant vide de toute énergie. J'apprivoisais la sensation de me pleinement revigorée par un désir inespéré mais parallèlement à cela, j'étais pétrifiée par la tournure que Matt souhaiterait, ou non, donner à notre relation. Allait-il fuir ? Allait-il assumer ? J'avais reproché à son frère, Daryl, de ne pas être conventionnel mais une petite voix dans ma tête semblait me dire que la ressemblance des jumeaux ne se cantonnait pas uniquement au physique.
J'avais encore les jambes en coton au souvenir de l'endroit où elles avaient trouvées repos quelques minutes auparavant. J'avais encore les mains tremblantes au prétexte d'avoir apprécié à leurs justes valeurs, les plus infimes recoins de sa peau sucré auxquels il m'avait laissé accès toutefois le clou de cette soirée était de loin, la pureté de l'emprise qu'il avait sur moi, la douceur de son empreinte.
Du premier effleurement, à la dernière caresse, il avait couronné son oeuvre de succès en me marquant au fer rouge, en m'offrant le sentiment de lui appartenir. Je le savais, quelque soit l'issue de cette soirée, Matt Ortega m'était plus indispensable que le sang qui coulait dans mes veines et sur cette délicieuse pensée, Morphée m'avait emmener avec volupté, m'emportant dans un monde parallèle, un monde où plus rien ne faisait peur.
Au petit matin en revanche, plus dure avait été la chute et tandis que mon réveil résonnait bruyamment, mon premier réflexe avait été de cacher ma tête sous l'oreiller pour amoindrir le son strident émis par la machine infernale que je ne parvenais pas atteindre tant mon agitation nocturne m'avait propulsé à l'opposé du lit. Il ne m'avait été donné que 3 heures pour récupérer et tout en me dirigeant vers la salle de bain, j'avais pu apercevoir dans le miroir qui trônait au milieu du couloir, les cernes bleutés qui entouraient mes yeux. Il va y avoir du boulot !
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Son coeur contre le mien : is it love Matt
RomanceDepuis toujours Lenny a connu pas mal de déconvenues mais suite à un évènement tragique, la vie lui donne une nouvelle chance de tout recommencer... Un travail de choix, Une amie formidable, Un groupe de copains, Un homme faisant battre son cœur...