Il est temps de moucher la Tornade

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A mon réveil, le dimanche matin, j'avais la tête des mauvais jours et je n'avais toujours pas digéré le départ de Matt du Starlite. Il me fallait à tout prix évacuer cette énergie négative avant de rejoindre mon poste de travail le lendemain au risque de perdre la tête lorsque l'occasion me serait donné de faire face à mon collègue.

Dévalant mes escaliers à toute bringue, je me laissais porter par le vent, ne ressentant pas la moindre douleur dans mes muscles et cela malgré plusieurs kilomètres de footing dans Central Park. Soudain, alors que je ralentissais, cherchant un lieu où me restaurer avant de rentrer chez moi, un crissement de pneu attira mon attention à quelques pas de la.

Le chauffard roulant des mécaniques à 11 h du matin dans sa Lamborghini rouge, vêtu, pour le peu que je puisse en voir, d'une chemise satinée dévoilant un torse lisse...
Quel cliché...,
Mais...,
Un petit instant...,
Ce visage...,
C'était...,
C'était un cadeau du ciel,
C'était un punching-ball vivant,
C'était Daryl!

Lui bien entendu n'avait absolument pas conscience de mon identité et je me réjouissais intérieurement d'arroser, l'arroseur.

Se sentant dévisager d'une façon qui n'avait probablement rien d'enviable, il m'apostropha :

Daryl : Salut ma Douce, Une petite balade ?

Lenny : Vraiment ? Tu me ferais l'honneur de me raccompagner ? dis-je en me parant de mon plus beau sourire, imitant la voix nasillarde des filles légères qu'il avait surement pour habitude de mettre dans son lit en un claquement de doigt !
Y compris celles avec lesquelles il avait trahi mon amie.

Daryl : J'en serais ravi, le cuir de ma voiture semble se languir de ton corps de rêve !

Lenny : Quelle émotion, si je m'attendais à pareille offre... terminais-je dans un timbre aussi aigu que caricatural pendant qu'il se contorsionnait déjà pour ouvrir la portière, ne voyant pas mon visage se ternir avant que je ne reprenne fermement : 

Lenny : Tu n'as rien trouvé de mieux alors ?

Daryl : Je te demande pardon ?

En plein dans le mile :

Lenny : Vraiment... C'est pitoyable ! TU es pitoyable !

Daryl : Pourtant il s'agit d'une technique qui à déjà fais ses preuves, ô combien !

Lenny : Remballe ton argumentaire Daryl, ça ne prend pas avec moi !

Il était temps de se délecter de cette mine ahurie : 

Daryl : Excuse-moi mais... On se connait ?

Lui, juste à point. Moi, Saignante.

Lenny : Surtout ne t'excuse pas. Dans ta bouche ça sonne comme une insulte !

Daryl : Oh ! Féroce en plus de ça.

Lenny : En ce qui me concerne je te connais, davantage de réputation d'ailleurs !

Daryl : Et à qui ai-je l'honneur ?

Lenny : Tu le sauras bien assez tôt, encore que je ne suis pas sûre d'avoir envie, ni besoin de recroiser ton chemin à l'avenir ! 

Daryl : C'est une grossière erreur ma douce. Tu peux me croire, je ne recueille que peu de plaintes pour mes divers talents !

Lenny : Que tu crois... Le problème d'un égo surdimensionné c'est qu'il entache autant ta vision périphérique que ton sens moral mais, une conduite irréprochable, ce n'est pas ce qui fais tourner le monde, Hein Daryl... ? Le business par contre... C'est tout autre chose !

Son coeur contre le mien : is it love MattOù les histoires vivent. Découvrez maintenant