Son coeur contre le mien : is it love Matt

Un tango avec lui

La première chose qui avait pu franchir la barrière de mes lèvres était ce simple mot :

Lenny : Moi ?

Matt : Oui... Depuis Lana, effectivement tu es la seule pour qui j'ai ressenti autre chose qu'une simple attirance physique mais je reconnais que je ne suis pas en mesure de mettre des mots dessus....

J'avais la nette impression que cet homme face à moi pourtant viril et mur se prenait les pieds dans le tapis à force de vouloir se dépatouiller d'une situation littéralement inextricable.

Lenny : Je... Je ne sais pas quoi dire !

Matt : Tiens, ça me rappelle quelque chose. Dit-il moqueur, faisant référence à cette même réponse qu'il m'avait fait au lendemain de notre premier baiser, de notre affrontement sur le ring ceci dit les circonstances étaient on ne peut plus différentes.

Lenny : Il est 14h45, je crois que nous devrions y aller ! Répondis-je froide, ne trouvant absolument pas la situation amusante.

Me voyant troublée et souhaitant sans nul doute éviter d'entamer une conversation que nous n'aurions pas le loisir de terminer sans lui octroyer un certain laps de temps, il n'avait pas tergiversé et s'était contenté de m'emboiter le pas tandis que je prenais déjà la direction de l'immeuble dans lequel notre rendez-vous professionnel s'annonçait.

Il avait toutefois tâché de porter à ma connaissance diverses informations d'une banalités affligeantes mais mon cerveau repassait en boucles les mots qu'il avait prononcé me laissant tomber dans un gouffre de mutisme. Un gouffre dont je n'arrivais pas à m'extirper.

J'étais touchée qu'il se dévoile mais je n'y étais pas préparée le moins du monde et j'étais effrayée qu'il fasse ce qu'il faisait constamment, un pas en avant, deux en arrière. Tout en serrant la main de Monsieur Davis, j'avais donc ordonné à mon cerveau de bien vouloir s'abstenir de toute vision érotico-romantique ou de toute forme de colère au risque de me faire passer pour une incompétente auprès de mes responsables.

Nous avions visité, avions écouté tout ce qui pouvait constituer les particularités de cette entreprise événementielle gérer par une main de fer dans un gant de velours. L'homme au teint halé, à la crinière ondulée noire de jais et aux yeux plus sombres que l'onyx savait se faire respecter tout en étant extrêmement courtois et renseigné sur chacun de ses employés qu'il s'était appliqué à saluer par leurs prénoms.

Son concept était avant tout chaleureux et familial bien qu'il ait fait fructifier son héritage en une firme digne de ce nom. Nous avions également pris part à une réunion commerciale visant à promouvoir une longue liste d'options destinées à différents types de clientèle et tout en retournant à notre hôtel, les bras chargés de prospectus et la tête bien remplie, nous nous étions installés dans une salle de réunion austère de façon à concilier les informations récoltées afin de mettre bout à bout un solide dossier.

A 22 h passé, nos ventres n'en finissait plus de gargouiller à tour de rôle et d'un geste soudain, Matt ferma l'écran de son ordinateur portable, rangea toutes nos affaires et affirma d'une voix ferme qui ne laissait aucune place à la négociation :

"Je crois qu'on en a assez fait pour aujourd'hui, je t'invite à diner !"

Mon estomac qui, dans ce même laps de temps, avait émis un énième et bruyant gargarisme m'avait contrainte à accepter la proposition mais avant toute chose, il me fallait me défaire de mon t-shirt et de mon jean qui avaient fusionnés avec ma peau sous ce climat tropical.

J'avais donc regagner ma chambre, lui donnant rendez-vous 45 minutes plus tard dans le hall de l'hôtel, avais pris une douche, tracé un trait de crayon noir sous mes yeux, posé mon mascara et travaillé mon teint avant d'enfiler une longue robe portefeuille de couleur verte dans un style résolument bohémien, exposant à la vue de tous mes gambettes que j'avais sublimée par une paire de sandales à talons fleuries dont les brides encerclaient mes chevilles.