Son coeur contre le mien : is it love Matt

Rendez-vous nocturne

Tout en me dirigeant vers les ascenseurs, esseulée, intriguée et dévorée par une culpabilité naissante, j'entendis soudain un rire tapageur, suivi d'un bruit de talons résonner à notre étage. Relevant mon visage pour en déterminer l'origine, je crus chanceler en voyant ma DRH, Cassidy, partiellement débraillée, me rejoindre sur ses talons de 12. Le karma n'avait pas tardé à me rattraper au point que j'envisageais de me laisser glisser sur 42 étages plutôt que de soutenir la moindre conversation avec elle durant quelques minutes.

Cassidy : J'ai été ravie d'apprendre que vous nous quittiez Mademoiselle Smith !

Lenny : Je vous demande pardon ?

Cassidy : Et bien, Vous n'êtes pas sans savoir que les informations circulent vite dans des entreprises tel que Carter Corp.

Lenny : Pas encore assez semble-t-il puisque je ne sais absolument pas à quoi vous faites allusions.

Cassidy : Oui, il est clair que le professionnalisme n'est en rien votre tasse de thé. Nous l'avons tous remarqué mais Monsieur Ortega s'étant plaint, il me semble logique de vous rendre votre liberté et de me charger, personnellement..., de trouver quelqu'un de plus compétents pour l'assister dans ses formidables projets.

Lenny : Je crains que vous ne pensiez détenir des révélations sur notre binôme qui ne sont en réalité que pures allégations Mademoiselle Sparkle.

Cassidy : Votre optimisme serait touchant s'il ne révélait pas de vous une si grande naïveté mais je comprends votre besoin de vous mentir, le temps d'assurer vos fonctions jusqu'au terme de votre préavis sans doute ! Dit-elle clôturant cette houleuse conversation tout en quittant cet espace clos dans lequel je manquais d'oxygène.

Matt saurait me dire de quoi il en retournait mais il me fallait en référer à ma grande copine avant de le rejoindre. Elle qui était en première ligne, connaissait tous les ragots de la Carter Corp et après un silence interminable, à la suite de l'énonciation des faits, Lisa me certifia qu'elle n'avait rien entendu de la sorte. 

En revanche, elle craignait que cette exécrable personne nous servant de supérieure et sortie échevelée d'une entrevue dans ce qui m'avait semblé être le bureau de Gabriel, ait pu fournir un quelconque service en nature dans l'espoir d'atteindre ses objectifs. N'ayant pas d'autre choix que d'attendre une annonce officielle, j'avais donc opté pour la politique de l'autruche. Un licenciement à l'amiable ne serait pas forcément le pire des scénarios selon la conclusion qui serait donné à ma soirée en compagnie de Matt.

21H59 : N'ayant pas eu besoin de réfléchir à deux fois à son invitation impromptue, je patientais devant l'immeuble dont le rez-de-chaussée paraissait accueillir un local commercial dissimulé derrière des vitres sans tain, mais dans la bruine nocturne et dans un quartier peu recommandable, je commençais à craindre une confrontation dont les larmes ne pourraient me sauver. Me munissant de mon portable, je fis un SMS à mon "ami" :

"Je suis à l'adresse que tu m'as indiquée, ne tarde pas trop s'il te plait. Lenny".

.... : La porte était ouverte. Il te suffisait de la pousser ! Dit une voix derrière moi.

Lenny : Oh Matt tu m'as fichue une peur bleue !

Matt : A 10 kilomètres alentours, c'est toi qui a les crocs les plus acérés alors j'aurais tendance à croire que tu ne crains rien. Rentre maintenant.

Préférant ignorer cette pique, surement bien méritée et faisant de mon mieux pour habituer ma vision à l'obscurité, je m'entendis lui dire :

Lenny : Où sommes-nous exactement ?