Chapitre 16

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Amund se leva brusquement et manqua de tomber à terre. Sa mère se précipita vers lui et le secourut avant qu'il n'atteignit le sol.

- Rasseyez-vous, murmura-t-elle, la mâchoire contractée.

Cela faisait quelques dizaines de minutes que les souverains et Amund étaient assis autour de la table habituellement utilisée par les conseillers du roi. Tout aurait pu paraître parfaitement normal si le sujet abordé par ses parents depuis le début de leur entrevue avait quelque peu dévié vers un autre comme dans chaque conversation normale. Seulement, ce n'était pas le cas et la personne évoquée par ses parents se trouvait être la princesse Marie-Anne d'Autriche.
Amund sentait sa patience atteindre ses limites. La terrible nouvelle semblait être sur le point de se concrétiser mais ses parents n'osaient aborder le véritable sujet. Tout se déroulait trop vite pour Amund qui n'assumait guère les responsabilités qui s'abattaient sur sa personne, encore moins après trois semaines de convalescence.

Ainsi, il tenta une seconde fois de se lever pour exprimer son désaccord par rapport à la question qu'il pressentait arriver. Mais la reine déposa sa main contre son épaule, l'incitant à se rassoir. Il avait l'intime conviction que cette entrevue n'aurait d'issue qu'une violente dispute entre chacun et une succession d'arguments plus ou moins défendables. Mais, Amund n'avait pas la force de tout cela, pas encore. Il avait besoin de reprendre ses esprits, de se concentrer sur le royaume et de prendre en compte tout ce que son union avec la princesse pouvait impliquer.

- J'ignore ce que je fais encore ici, lança-t-il en fixant ses parents d'un air las.

- Nous avons convenu, d'un commun accord..., commença la souveraine en lançant un regard entendu à son époux.

- Épargnez-moi ce faux-semblant, je vous prie, la coupa le prince avec désolation. Je ne sais de quel accord vous parlez mais il est évident que je n'y suis pas inclu.

- Vous oubliez à qui vous vous adressez, Amund, déclara froidement le roi qui n'avait pas bougé d'un iota depuis le début de leur réunion. Si votre mère et moi décrétons quelque chose, vous ne pouvez que vous y soumettre. Aussi, il est inutile de préciser que, quoi que vous puissiez dire, nous ne modifierons pas notre décision.

- Le fait que vos propres enfants n'aient guère le droit à la parole s'est clairement fait comprendre lorsque mes sœurs aînées ont quitté le château, chacune folle de rage et d'appréhension, bien qu'elles n'en aient rien montré. Je crois que nous savons tous à peu près à quoi nous en tenir quand il s'agit du mariage, Père.

Alors que ce dernier s'apprêtait à gronder, la souveraine murmura, le visage pâlissant :

- Alors, vous savez.

- Bien sûr que je le sais ! rugit le blond. Mais, et je vous le demande sincèrement, comment vous attendiez-vous à ce que réagisse quand vous avez vécu exactement la même situation et que vous vous trouviez dans la même position que moi ?

- Que vous preniez du recul sur cette situation, tel le sage souverain responsable que vous serez, lança son père.

- Pas de chance, je ne suis pas et ne serai pas un bon gouverneur ! s'exclama Amund amèrement en tapant du poing contre la table pour appuyer ses propos. Pour la simple raison que je chérirai toujours plus ma famille que mon peuple et c'est une chose, Père, que vous n'avez jamais su faire et qui nous a tous, enfant après enfant, laissé une trace plus ou moins visible qui se traduit dans notre manière de nous comporter.

- Croyez-vous réellement que je l'ai fait par choix ?! tonna son père en se levant brutalement.

- Il m'est entièrement égal que vous l'ayez choisi ou non, le fait est que si vous aviez su vous montrer un peu plus tendre, je saurai aujourd'hui, à mon tour, certainement faire les « bons choix ».

La Promesse Éternelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant