Chapitre 3

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Héléna était assise sur son lit, perdue. Elle ne savait que faire, sa vie était dépourvue de sens depuis qu'elle avait cessé d'espérer un amour réciproque de la part d'Antoine.
Elle n'avait plus aucun but.

Ses cheveux noir ébène retombaient devant ses yeux clairs et ses genoux étaient repliés contre sa poitrine. Son dos courbé traduisait sa lassitude.

Elle caressait continuellement son chat qui ronronnait tendrement. L'animal était en fait une femelle et s'appelait Pernille, et Héléna en était la maîtresse depuis longtemps.

La silhouette de la princesse tressaillit lorsque des coups furent toqués à sa porte. Elle avait pourtant ordonné que l'on la laisse seule, le temps du bal...

- Je ne désire voir personne, articula la jeune femme.

- Ouvrez les portes, résonna la voix claire de la reine dans les grands couloirs du château.

Les gardes exécutèrent cet ordre sans plus de discussion et les portes de la chambre d'Héléna s'ouvrirent sur la souveraine du royaume.

Héléna jeta un faible regard à sa mère, cessant de caresser la petite chatte.

- Qu'attendez-vous pour vous préparer ? murmura la reine en s'approchant de sa fille.

Cette dernière se leva à contre-cœur et soupira tout en lissant les plis de sa robe :

- Il me semblait pourtant avoir été claire, dit-elle en contournant son lit pour faire face à sa mère, je n'irai pas.

- Et pourquoi cela ? demanda la reine, les sourcils relevés.

La jeune princesse observa sa mère, ses beaux cheveux blonds soyeux, ses bijoux scintillants accordés à la couleur crème de sa robe, son décolleté soulignant parfaitement et décemment sa mince poitrine, ses lèvres roses formant le léger sourire en coin qu'elle réservait uniquement à ses enfants et enfin, son allure, sa belle allure de souveraine...

Plus elle la détaillait, plus elle se rendait compte qu'elle était différente de sa mère.
Chaque enfant idéalise ses parents et tente un peu plus de leur ressembler chaque jour. Mais Héléna, elle, voyait en sa mère, la perfection incarnée. Et quand elle se comparait à elle, elle comprenait qu'elle n'avait rien à voir avec le physique que possédait la reine; elle en venait souvent même à la jalouser.
La jeune princesse était seulement attristée de ne pas être aussi belle et imposante que la souveraine... De ne pas être parfaite. Héléna cherchait toujours plus et n'était jamais satisfaite du résultat qu'elle obtenait, quoiqu'il soit plutôt bon dans tout ce qu'elle entreprenait.

Elle se reprit lentement, cessant d'observer sa mère d'un regard aussi insistant :

- Je ne suis pas comme vous... ou comme Astrid, soupira-t-elle amèrement. Ces soirées ne m'intéressent pas et les robes et les colliers de perles ne sont pas ma seule préoccupation.

Sa mère sourit, digérant ses paroles si insultantes. Dieu, qu'elle était habituée à ses remarques désobligeantes et blessantes. De toute évidence, elle devait faire avec. Tout le château devait faire avec.

- Je voudrais, ma chère fille, commença-t-elle en souriant toujours aussi tendrement, que vous me fassiez plaisir pour cette fois et que vous vous rendiez à ce bal. Cela doit faire plusieurs mois que l'on ne vous a pas vue danser, et je dois dire que l'idée de vous savoir seule dans vos appartements tandis que le château est en fête m'attriste profondément.

- Mère, je suis certaine que je n'intéresse personne qui soit présent ce soir.

- Vous m'intéressez, moi, dit la souveraine. Cela ne suffit donc pas ?

La Promesse Éternelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant