- Pourquoi n'm'as-tu jamais rien dit ? s'attrista Kaia devant la révélation de Dina sur son incapacité à lire et à écrire.- J'ai terriblement honte de cela, tu sais, ce n'est pas si évident d'avouer une telle chose..., murmura la brune en frottant énergiquement de la vaisselle royale dans une bassine d'eau chaude.
- M'enfin, tu n'es pas la seule analphabète du royaume.
- Au château, je suis certainement la seule...
- Crois-moi quand j'te dis que tu n'es pas la seule ! Si tu savais le nombre de femmes que je connais ici qui n'ont jamais ouvert un livre..., marmonna-t-elle.
Dina cessa ses gestes un court instant le temps de fixer son amie, peinée par ses paroles.
- Il ne suffit pas d'ouvrir un livre pour apprendre à lire, s'enquit-elle froidement.
- Bien sûr, c'n'est pas ce que je voulais dire ! s'empressa de prononcer Kaia.
- Nous n'avons pas tous eu la chance d'avoir des parents lettrés, protesta la brune, se rappelant fortement leurs heures de jeux interrompues car son amie avait un certain temps d'apprentissage par jour avec ses frères ou ses parents.
- Je sais bien, souffla Kaia. Pardonne-moi, Dina, j'voulais pas te faire de peine !
- Ne t'en fais pas, je vais bien, finit par dire cette dernière avec un mince sourire au coin des lèvres.
Elle jeta un rapide coup d'œil vers l'horloge avant d'ajouter :
- Je dois y aller.
- Tu reviens ce soir ? héla la blonde car elle s'en allait déjà.
- Je ne sais pas, lança-t-elle à travers les cuisines avant de monter les étages, franchissant les marches quatre à quatre.
Quelques voix résonnèrent au fond d'un couloir, dont une lui étant parfaitement inconnue. Intriguée, elle s'approcha de l'échos et rencontra la chevelure flamboyante d'une femme, aux côtés de la princesse Erle. Elle fit mine de se concentrer sur autre chose et écouta les quelques mots échangés entre les deux dames. Le nom de Marie-Anne d'Autriche fut prononcé par la blonde. Dina en déduit que la femme rousse était la princesse concernée venant d'Autriche. Mais elle décida d'ignorer cette information qui lui sembla futile, sur le moment, et se dirigea de l'autre côté du couloir.
Elle essuya rapidement ses mains sur son tablier blanc et arrangea sa coiffure sous son couvre-chef en toile immaculée, puis pénétra les appartements du prince héritier après que les gardes lui en aient ouvert les portes.
- Votre Altesse, le salua-t-elle brièvement car ils s'étaient vus le matin même.
Il tourna la tête vers elle et, voyant sa mine rayonnante, ne put s'empêcher d'esquisser un sourire.
- Avez-vous eu le temps de mettre sur papier ce que je vous avais demandé ? marmonna-t-il tendrement.
- Oui, sourit-elle à son tour.
Elle contourna le lit, prenant un tabouret qu'elle plaça à la même hauteur que le matelas et reprit :
- Comment vous portez-vous ?
- Quelques médecins sont passés après votre venue, et je vais apparemment mieux mais mon état reste faible.
- Que sentez-vous, Votre Altesse ?
- Par moment, je ne ressens plus aucune douleur mais parfois, elle revient brutalement et c'est... très douloureux, souffla-t-il. Enfin, montrez-moi votre travail.
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La Promesse Éternelle
Historical FictionHiver 1664. En ces temps, le Royaume de Norvège connaît de belles années. La famille royale jouit d'innombrables richesses. Pas uniquement matérielles car elle compte de nombreux enfants qui certifient la descendance de la famille royale et un aveni...