𝐚𝐬 𝐚𝐧𝐠𝐞𝐥𝐬。𝐬𝐤𝐳

Thirteeth

Hyunjin et Changbin avaient attendu comme chaque matin le bus de Jisung avec qui ils faisaient le chemin du lycée.

Les rues étaient remplis d'élèves, une journée banale semblait débuter dans la vie de ces jeunes lycéens.

Les rires et les blagues fusaient, tout trois semblaient se trouver particulièrement de bonne humeur.

- Donc, j'ai prévu d'aller au musée ce week-end, finissait de raconter Changbin.

- Ah mais ça me rappelle que j'avais un exposé à préparer ! Et pas un faux, fit Hyunjin sarcastiquement en cognant du coude celui de Jisung.

- Je vois pas de quoi tu parles, répondit ce dernier en sifflotant. Tiens, il se passe quoi là-bas ? Dit-il en pointant une foule de lycéens tous entourant quelque chose.

Les trois garçons continuèrent leur route, toujours en discutant, tous l'air amusé.

- Ils s'embrassent ! Criait une fille qui vint perturber le calme chez les jeunes garçons.

Hyunjin semblait piqué de curiosité, contrairement aux deux autres qui contournaient le monde.

Il s'approchait donc doucement de la petite foule. Et ils écoutaient deux élèves de sa classe discuter à côté de lui.

- Mais si Jeno regarde, je t'assure que c'est vrai ! Fit une voix féminine.

- Mais depuis quand il est gay lui, Yeeun ? Lui répondit son ami.

Hyunjin fut encore plus curieux, alors il s'approcha doucement : son sang se glaça.

Il se retourna, avançant vers ses amis.

- Bah t'as vu quoi Hyunjin ? Rigolait Changbin en voyant son ami arriver.

- Rien. C'était pas important, fit Hyunjin froidement, qui commençait à avancer vite.

Changbin et Jisung ne se posèrent pas plus de questions et voulurent le rattraper.

- J'arrive pas à croire que Félix embrassait Seungmin, fit la voix de Jeno qui était à quelques pas, parlant encore à son amie.

Changbin s'était arrêté.

- C'était pas sympa de me traiter de menteuse, fit-elle en dépassant les trois garçons, sans leur prêter attention.

Les trois ne bougeaient plus. Chacun savait.

Après quelques secondes, Changbin se mit à avancer.

- Ça me rappelle quand même vachement quelque chose, fit-il simplement, en avançant, tête légèrement abaissée, vers le lycée, ne laissant transparaître aucun sentiment.

Jisung se mit à hésiter : Hyunjin ne bougeait pas, devait-il rester avec lui ?

Alors, en se tournant, il croisa le regard de Minho, qui se trouvait plus loin, les deux partageaient un sentiment commun : ils étaient perdus.

Jisung prit une décision : Hyunjin avait un mental plus faible que celui de Changbin.

Il s'approcha de son ami, en attendant simplement que ce dernier veuille bouger, il ne regardait personne et peut-être que personne ne le regardait aussi.

Ce jour qui lui paraissait si beau, le ramenait à ses anciennes peines.

Quand Hyunjin se décida à partir, Jisung marchait juste derrière lui : il était présent pour lui.

Il savait que Changbin était celui qui devait être consolé, mais il avait déjà connu cette situation auparavant.

Arrivé devant sa salle de classe, presque remplie, Hyunjin se tourna et émit un faible sourire à Jisung, qui essayait de cacher son inquiétude.

Quand Hyunjin se tourna pour y entrer, Jisung l'arrêta pour lui dire quelques mots :

- Hyunjin, ça a jamais été de ta faute, crois moi, dit-il bien qu'il avait du mal à ne pas craquer en disant ces mots.

- Jisung. Merci, répondit-il d'une voix faible.

Le blondinet se tourna pour se rendre dans sa classe, il ne savait que penser : cette histoire entre Félix et Seungmin n'avait rien de clair, il se pouvait certainement que ce soit un quiproquo. Cependant, le mal était fait, cela avait ravivé des vieux souvenirs à chacun des garçons.

Jisung savait que ce n'était plus qu'à Changbin de décider comment il devait agir, que ce n'était pas ses affaires.

Jisung savait que c'était à Hyunjin de comprendre qu'au fond, il n'avait rien d'un coupable, mais c'était un conflit qui opposait Hyunjin et sa propre personne et non celle de Jisung.

Alors Jisung était là, derrière eux, prêt à les relever s'ils tombaient, prêt à les soutenir, toujours présent.

Et quand le cours eut commencé et que Jisung se mit à regarder la fenêtre, il vit de fameuses gouttes d'eau tomber.

Puis, regardant la place à côté de la sienne, il ne pouvait voir que du vide.