𝐚𝐬 𝐚𝐧𝐠𝐞𝐥𝐬。𝐬𝐤𝐳

Fourthy-second

Jisung prenait le bus, pour se rendre chez Minho. Il n'avait que très peu dormi de la nuit, d'une part parce que ses meilleurs amis avaient passés la nuit chez lui et qu'ils s'étaient amusés à se chamailler et à regarder des films, d'autre part parce que Minho l'avait invité à passer l'après-midi chez lui la veille.

Ses deux amis l'avaient aidé à choisir sa tenue du lendemain et Hyunjin lui avait appris des techniques de dragues assez... "Particulières" selon Changbin.

Le blondinet ne comptait pas utiliser ces âneries, il se souvenait bien que la dernière fois qu'il en avait usé, Minho s'était moqué de lui. Seulement, peut-être qu'elles resteraient dans un coin de sa tête...

Il connaissait bien les arrêts de bus qui le dirigeait vers celui dont il pensait sans cesse. Il se les répétait mentalement, encore et encore, par peur d'oublier, encore et encore. Et parfois, il vérifiait qu'il était bien dans le bon bus et dans la bonne direction.

Ils étaient censés se retrouver à l'arrêt de bus le plus proche de chez Minho. Et, Jisung, à son habitude, entremêlait ses doigts entre eux. Maintenant qu'il était dans le bus, il craignait que rien ne soit plus réel. C'était une crainte qu'il considérait comme idiote car il pouvait relire les messages de Minho et il savait pertinemment qu'il ne rêvait pas. Il doutait constamment quand il était seul, parce qu'il était seul et que du moins, il se sentait seul.

Il ne pouvait s'empêcher de se demandait si au fond, il n'avait pas tout mal compris, s'il n'était simplement pas qu'un boulet qui ne comprenait pas les signaux d'une personne qui n'en peut plus de lui, ou s'il n'espérait pas pour rien. Continuellement.

Jisung était lucide et comprenait que toute ces interrogations étaient fausses et qu'elles n'étaient que de simple inquiétude, mais au final, il doutait de lui-même.

L'arrêt arriva plus rapidement que prévu, entre hâte et inquiétude, Jisung ne faisait que tripoter ses habitués doigts. Pitié, qu'il ne rêve pas...

- Jisung ! S'empressa de crier une voix très enthousiaste dès qu'elle vue le garçon.

Ce dernier se mit à sourire, tendrement, et à cet instant, il se fit une réflexion : il détestait ressentir, mais putain qu'il était reconnaissant d'en être capable à cet instant.

- Minho, répondit-il pour imiter son ami une fois descendu du bus, simplement heureux d'enfin le voir.

- Jisung, répéta-t-il une nouvelle fois plus bas comme s'il essayait de mémoriser quelque chose.

- Bon, je te suis, hein...

Jisung Interrompu leur moment de béatitude : il commençait à prendre l'habitude de ces longs moments où tout deux flottaient ailleurs, comme expirant de la présence de l'autre.

- Oh oui ! Tu vas voir, quelque chose nous y attend ! Je peux ?

Jisung acquiesça et Minho lui prit la main, c'est vrai qu'habituellement, ils le faisaient plus naturellement, mais cela leur demandait tellement d'efforts que demander était en fin de compte l'option la plus simple. D'autant plus que Minho se doutait bien que son cher ami ne lui refuserait pas un contact physique...

Là, on pouvait observer dans de jolies rues pleines d'histoire, deux garçons épris l'un de l'autre, dont les rougissements et les regards discrets et maladroits rythmaient leurs battements. Cela ressemblait à une idylle, leur idylle. Mais tout est plus simple quand rien n'est sérieux, quand on a aucune responsabilité envers une autre personne et que nos actions peuvent être méprises, quand on a encore le droit de faire marche arrière. Là, main dans la main, entre la peur du rejet et l'euphorie d'aimer, ces deux garçons ne connaissent rien des responsabilités qu'ils ont l'un envers l'autre.