Chapitre sept

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Point de vue d'Harry.

Mes crocs sont plantés dans la jugulaire de Louis et je ressens cette sensation de plaisir en le mordant, exactement comme la dernière fois. Son sang est absolument délicieux, jamais auparavant je n'en avais goûté un aussi bon. Je ne réfléchis à rien et je continue à boire. Mon corps se rapproche du sien, ma tête bouge dans son cou pour enfoncer mes crocs plus profondément dans sa chair. Mes mains sont sur le mur, les griffes sorties. J'évite de les poser sur les hanches de l'humain au sang délicieux pour éviter de lui faire plus de mal. Je ne me contrôle plus, toute envie de me décoller de lui est partie il y a quelques minutes. Louis crie à en perdre la voix, c'est un petit peu assourdissant à la longue. Il bouge beaucoup lui aussi, son bassin se frotte contre le mien sans même qu'il ne s'en rende compte. Je lâche un petit grognement en exerçant une pression avec ma mâchoire. Soudainement, le petit humain ne crie plus. A-t-il enfin fini ou n'a-t-il plus de souffle ?

Je n'arrive vraiment plus à m'arrêter, le liquide rouge qui coule dans ses veines m'obsède. Je me sens tellement bien avec son sang coulant dans ma gorge. Je sens une masse se poser sur mon épaule gauche. Est-ce sa tête ? Plus aucune pression ne se fait ressentir contre mon bassin. Je dois vérifier qu'il va bien, mais je suis beaucoup trop obsédé par mon besoin de me nourrir. Je sers les poings en sortant brutalement mes canines de son cou, je me demande comment j'ai pu y arriver. J'essuie mon menton rapidement à l'aide de ma main. Mon premier réflexe est de me baisser pour appuyer ma tête contre son cœur et de me concentrer sur les battements de ce dernier. Le cœur de Louis bat très lentement et ses yeux sont fermés. 

Je me recule légèrement pour voir son corps entier. Mauvaise idée. Je le rattrape de justesse avant qu'il ne s'écroule sur le sol comme un vulgaire chiffon. Il s'est évanoui. Je m'accroupis pour le déposé doucement sur le sol. Je ramène son torse vers moi en le prenant par ses épaules. Il me paraît tellement fragile dans cet état, bien plus que lorsqu'il est conscient. Mes yeux se posent sur la blessure à son œil gauche et une rage m'envahit. Je ressens de la colère pour cet Aurélien, esclave que j'ai oublié au fil du temps. Pourquoi a-t-il frappé Louis ? Pourquoi faire mal à un être comme lui ? Je suis à peu près sûr qu'il ne le méritait pas. Ma main effleure doucement son hématome pendant que ma tête se rapproche petit à petit de son visage. Ses traits sont paisibles, il ne doit plus ressentir aucune douleur. Quelques gouttes de sang roulent sur sa peau, elles finissent sur le haut de son torse. 

Je ressens une once de culpabilité en voyant sa main glisser de son pull pour terminer sur le sol, je l'ai mordu beaucoup trop fort. Je regrette de ne pas m'être arrêté avant qu'il ne tombe dans l'inconscience, surtout après la journée qu'il vient de passer. Je sais que je suis dur avec lui, je lui parle sèchement, mais je dois être comme ça envers tous mes esclaves. Je ne peux pas être gentil. Un roi se doit être sérieux et sévère. C'est en pensant cette phrase que je me rends compte que je suis à quelques centimètres de la tête de mon petit humain. Ses lèvres sont entre-ouvertes, j'entends sa faible respiration s'échouer sur mon nez.

Je me relève brusquement et passe mon deuxième bras sous ses genoux. Je le soulève avec précaution. Il ne pèse absolument rien, je ne peux même pas dire qu'il est lourd. Bien que le fait d'être un vampire me donne une force surnaturelle, je suis certain que j'arriverais à le soulever sans problème en étant humain. Des questions se bousculent dans ma tête : mange-t-il ? Depuis combien de temps est-il aussi mince ? Est-ce que son ancien maître le nourrissait de façon convenable ?

Je pose doucement Louis sur le lit et le couvre avec l'épaisse couverture. Je m'étonne moi-même à être aussi doux. Cela ne me ressemble pas. D'habitude, j'aurais laissé l'esclave s'écrouler sur le sol et je serais parti sans le moindre remord. Après tout, ce n'est qu'un humain. Mais je ne peux pas agir comme ça avec Louis. Je me sentirais beaucoup trop coupable. Eh oui, les vampires peuvent ressentir les émotions comme la culpabilité, par exemple. Nous sommes peut-être des monstres, mais nous possédons tous des sentiments.

The Time Of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant