Chapitre trente-et-un

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CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne ❗️

Je regarde l'aiguille de ma montre avancer doucement grâce à un brin de lumière. Dans moins d'une minute, c'est mon anniversaire. La semaine est passée assez vite, le roi n'a plus reçu d'invités depuis la dernière fois. Il m'a encore battu parce que j'avais renversé mon verre sur sa chemise sans le faire exprès et encore pour d'autres raisons que j'ignore. C'était en plus la seule fois où il a mangé à mes côtés. Il m'a hurlé dessus en me disant qu'elle coûtait très chère, mais je ne pense pas que l'argent lui manque, il n'aurait pas dû en faire tout un plat. J'aurais pu être un esclave parfait, lui montrer que je sais me tenir correctement, mais j'ai encore tout gâché. J'ai perdu mes moyens à cause du stress. Il m'a encore insulté de moins que rien et j'en passe... Il trouve tous les jours de nouvelles insultes qui me déchirent le cœur à chaque fois. Pourquoi ne peut-il pas voir que je l'aime ? Je ne sais pas s'il m'insulte sous le coup de la colère ou non, il a l'air de réfléchir à ses mots à chaque fois. Carole est elle aussi au courant de mon anniversaire, je pense que Giorgio lui a passé le mot. S'entendent-ils bien tous les deux ? Je ne les ai encore jamais vus parler ensemble. 

Trois, deux, un... Minuit. Nous sommes le vingt-quatre décembre, le jour de mon anniversaire. Je suis officiellement majeur, je suis un adulte. Je fais un vœu en regardant le ciel, quelques étoiles se trouvent dans ce dernier. C'est magnifique. Je rêve de dormir à la belle étoile un jour, être dans une tente en compagnie d'une personne que j'aime. Cela doit être magique. Nous passerions toute la nuit à se raconter des histoires ainsi que des anecdotes et nous ne verrions même pas le temps passé. Je souris bêtement sur mon matelas, je me sens différent. Comme si passer de dix-sept ans à dix-huit ans changeait une personne. Je ne suis pas fatigué, je ne saurai sûrement pas dormir cette nuit. On dirait un gamin qui sait que sa mère a organisé une fête surprise pour lui cette après-midi avec tous ses amis. Mon anniversaire m'a toujours rendu joyeux depuis que je suis tout petit. Je me demande si mon maître est au courant, si Carole lui a dit. Cela ne m'étonnerait pas d'elle, au fil du temps j'ai appris que mon infirmière préférée ne sait pas garder un secret, sauf dans les situations extrêmes. S'il est au courant, je ne pense pas que cela va changer quelque chose à mon comportement. Je n'ai que dix-huit ans, ce n'est pas comme si je fêtais mes mille ans avec un aspect d'un adolescent non plus. Il y a quelques minutes, j'ai souhaité que le roi m'embrasse aujourd'hui. Oui, j'ai l'air d'un garçon amoureux qui est en dispute avec son petit copain ou alors qui est secrètement amoureux de quelqu'un. Je sais que j'ai l'air ridicule, je m'en rends compte chaque instant de ma vie. J'ai été habitué à ce qu'il prenne soin de moi, qu'il me prenne dans ses bras et m'embrasse. Je n'aime pas voir ses yeux noirs lorsque son poing s'abat contre ma joue, je déteste par-dessus tout l'entendre dire que je jouais avec lui. Mes yeux se ferment après une bonne heure à penser au gâteau de Giorgio, je suis sûr qu'il sera succulent. Ma petite nuit est calme, il ne pleut pas dehors.

- Joyeux anniversaire Lou !

Je sursaute en ouvrant les yeux, Carole se trouve juste à côté de moi et me prend directement dans ses bras. Je suis complètement à l'Ouest, je mets du temps avant de répondre à son étreinte. Elle a l'air toute excitée de savoir que je vieillis.

- Alors, comment c'est d'avoir dix-huit ans ?

Je ris à sa question, elle doit être âgée de plusieurs centaines d'années et elle me demande ce que ça fait d'avoir juste dix-huit ans. C'est plutôt à moi de lui poser cette question. J'avoue me sentir plus mûr, plus "homme". Comme si une barbe avait soudainement poussée cette nuit sur mon menton. Je prends ma douche le sourire aux lèvres, je chantonne quelques chansons en faisant semblant de crier. La bouteille de shampooing me sert de micro, cela fait longtemps que je ne me suis plus autant amusé. Mon anniversaire est décidément mon moment préféré de l'année. J'ai l'impression que rien ne pourra enlever ma bonne humeur tellement je suis heureux. Je fouille un petit peu dans les tiroirs de la salle de bain, cherchant quelque chose qui ressemble à du gel. Ma mèche pousse sur mon front et je ne vais bientôt plus rien voir. J'essaie de me souvenir des gestes de la coiffeuse lorsqu'elle m'avait coiffé, cela ne peut pas être compliqué. Je trempe doucement mes doigts dans la substance transparente, c'est froid et ça colle. Je passe ensuite mes doigts dans ma mèche en la relevant, je répète l'opération plusieurs fois jusqu'à être satisfait du résultat. Je souris à mon reflet dans le miroir, je me trouve beau malgré le peu de graisse sur mon visage et mes blessures. 

The Time Of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant