Chapitre vingt-et-un

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❗️CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne

Je suis mort de honte, j'ai failli embrasser mon maître. Je me recule de quelques pas, voulant créer un petit peu d'espace entre lui et moi. J'ai besoin d'air pour éviter de fondre sur place. Comment ai-je pu le voir se rapprocher de moi et ne pas le repousser ? Il n'a pas l'air de vouloir que je m'éloigne puisqu'il me ramène vers lui en passant ses bras autour de moi. Giorgio dépose mon plat en vitesse sur la table avant de repartir dans sa cuisine. Je regarde le roi, il a les sourcils froncés et fixe la porte d'un air mauvais. Est-il en colère contre le cuisinier ? Mon visage rougit encore en l'imaginant m'embrasser si jamais ce dernier n'était pas intervenu. En entendant mon cœur battre plus vite à cette pensée, il tourne son regard vers moi. Ses yeux fixent mes lèvres, je dois trouver une diversion pour le faire revenir sur Terre.

- Maître, il faut que j'aille manger.

Je dis ça en même temps parce que j'ai faim. Au même moment, mon ventre gargouille. Les bruits semblent le ramener à la réalité, il me lâche enfin en soupirant. Cela se voit sur son visage qu'il est déçu. Voulait-il sérieusement m'embrasser ? Peut-être que j'ai du dentifrice autour de la bouche et que ça le dérangeait. Je pars m'installer à table et je commence à manger. J'ai beaucoup de mal à mettre ma nourriture sur ma fourchette avec mes mains bandées, on dirait un petit enfant de trois ans qui apprend à se nourrir seul.

- Est-ce qu'il t'a frappé autre part qu'au visage Louis ? Il brise le silence qui avait pris place dans la pièce.

- Non maître, seulement à la joue.

Il hoche la tête, sa mâchoire se contracte légèrement. Je laisse tomber ma fourchette dans mon assiette sans le faire exprès, j'ai déjà eu beaucoup de mal à la prendre en main. Le vampire se relève un petit peu de sa chaise pour lui-même prendre mon couvert, il prend un peu de purée et me fait signe de manger. Je le regarde en ayant la bouche entrouverte, il ne va quand même pas me nourrir comme l'aurait fait une maman avec son bébé ? J'ai bien l'impression que si. Il me donne donc à manger en souriant bêtement, cette situation semble l'amuser. Je jette des petits coups d'œil autour de moi pour être sûr que personne ne nous voit. Je veux m'enfuir d'ici et m'enterrer six pieds sous terre tellement j'ai honte. La seule raison qui me permet de ne pas refuser de me nourrir, c'est les répétitions cette après-midi. Je dois reprendre des forces pour ne pas refaire un mini-malaise comme la dernière fois. Je me souviens à peu près de la chorégraphie, mais rien de très clair, il s'est passé beaucoup de choses entre-temps.

Je rote discrètement dans mon pull à la fin de mon repas, malheureusement le roi semble l'avoir entendu et se moque de moi en riant. Mes yeux s'agrandissent en l'entendant, son rire est vraiment beau à écouter. Cela doit être la première fois que je l'entends et je n'espère pas la dernière. J'ai d'abord eu peur qu'il me punisse, mais maintenant, je suis rassuré qu'il n'en fasse pas toute une scène. Les vampires ne rotent pas ? Ils ne boivent que du sang, peut-être que non finalement. C'est très perturbant de se poser une question aussi débile que celle-ci. Le roi se lève et je le regarde faire, ses gestes sont tellement gracieux que j'en suis presque jaloux. Personnellement, je serais déjà tombé de ma chaise en prenant un des pieds de la table. Il me tend sa main, exactement comme la fois passée. Je la prends sans hésitation et nous marchons jusqu'à la grande salle. Il marche lentement, pour mon plus grand bonheur, j'ai l'impression que mon ventre va exploser tellement j'ai mangé. Giorgio veut m'engraisser comme jamais.

- La réception est dans un peu moins de deux semaines Louis, jusque-là, nous nous entraînerons à danser. Chaque après-midi, jusqu'aux préparatifs, nous suivrons ce programme. Puis, nous danserons le matin et tu travailleras l'après-midi.

Je hoche la tête en le regardant, il est tellement confiant lorsqu'il parle. Le vampire part dans le fond de la salle et allume la petite machine qui s'y trouve. La musique se répand dans la pièce, elle me pète limite les tympans. Je mets mes mains sur mes oreilles, c'est vraiment beaucoup trop fort pour mon ouïe. Mon maître comprend immédiatement en me voyant faire et baisse le volume. Je sursaute lorsqu'il se tient devant moi en une fraction de seconde, je pense ne jamais m'y habituer. Il place sa main sur la mienne dans les airs sans entrelacer nos doigts, en même temps il ne pourrait pas le faire. Il agrippe presque ma hanche en me fixant, ce qui me fait lâcher un petit cri, pourquoi est-il comme ça ? Son regard me fait un petit peu peur, j'ai l'impression qu'il va me mordre d'une seconde à l'autre. Est-il toujours contrarié par rapport à tout à l'heure ?

The Time Of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant