Chapitre trente-huit

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!! CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne!!


Je me réveille en ne sentant plus aucun poids sur moi, rien ne s'accroche à ma taille et je ne sens pas non plus de souffle dans mon cou. J'ouvre les yeux pour vérifier si Louis n'est pas à côté de moi, mais non, il ne se trouve plus dans le lit. Il n'y a aucune trace de son passage sur les draps, il s'est levé sans me prévenir de quoi que ce soit. Ses chaussures sont cependant restées contre le mur signe qu'il ne doit pas être bien loin. Je me lève à mon tour en l'appelant, comment ai-je fais pour ne pas me réveiller? J'aurais dû le sentir bouger et l'entendre marcher sur le sol, je ne comprends pas. J'étais dans un sommeil trop profond. Je ne reçois aucune réponse, je ferme les yeux pour me concentrer sur le moindre bruit qui pourrait m'aider. Il n'y a personne dans le couloir ce qui me facilite la tâche. J'entends des sortes de petits bruits provenant de la salle de bain, mon humain se trouverait-il à l'intérieur? Je colle mon oreille contre la porte de la pièce, j'entends maintenant une faible respiration à l'intérieur.

- Louis? Je tente de l'appeler.

J'entends quelque chose tomber, je commence à m'inquiéter. Que fait-il là-dedans? Il devrait être en train de dormir, il n'est que sept heures du matin. Il ne se réveille jamais avant neuf ou dix heures.

- Ouvre-moi Lou'.

J'attends quelques secondes pour le laisser s'approcher de la porte, mais il ne bouge pas d'un poil. Sa respiration s'accélère juste. Après quelques secondes, j'entends qu'il murmure quelque chose. Il parle tout bas, mais c'est raté. Je comprends absolument tout. Je me mets directement à frapper durement sur le bout de bois en lui ordonnant de m'ouvrir. Il se traite encore de merde et n'arrête pas de répéter qu'il mérite de mourir pour tout ce qu'il a fait. Une odeur de sang se dégage soudainement, mes yeux s'écarquillent et mes crocs sortent automatiquement. Il est en train de se faire du mal et je ne peux absolument pas laisser passer ça. Comme m'a dit Florian hier, il a besoin de moi. Je le préviens que s'il se trouve derrière la porte, il doit absolument se retirer parce que je vais la défoncer. Je prends un peu d'élan avant de donner un gros coup d'épaule sur le bois, ouvrant directement le passage grâce à ma force surnaturelle. Mon regard se dirige instinctivement en direction de la douche, le rideau est tiré alors qu'il ne l'est d'habitude jamais. Louis doit être derrière ce dernier. Je tire d'un coup sec le rideau de douche, ne pouvant plus tenir. Mon humain est recroquevillé contre le mur avec une lame de rasoir entre les mains. Il la lâche dès qu'il me voit et se protège avec ses avant-bras. On peut voir sur son bras droit une longue entaille à l'horizontale, il y en a seulement une.

- Ne me fra-frappez pas, je vous en supplie, il sanglote en cachant sa tête entre ses genoux.

Même si je suis très en colère contre lui pour ce qu'il vient de faire, je ne lèverai pas la main sur lui. À la place, je pars chercher une serviette dans un des placards pour la maintenir contre sa blessure. Je mords mon poignet pour lui donner mon sang, il cicatrisera ainsi beaucoup plus vite. On entend que les pleurs de Louis dans la salle de bain, je ne parle pas. Je ne sais pas quoi dire. Je reste calme en essayant de trouver les mots pour expliquer ce que je ressens, mais je n'y arrive pas. J'ai envie de lui hurler dessus en lui disant de ne plus jamais se faire de mal et d'un autre côté, j'ai envie de le serrer dans mes bras en le réconfortant. Je dois le remettre dans le droit chemin. Il ne doit pas mourir. Je pense pouvoir être le seul à lui faire comprendre cela ainsi que Carole et Giorgio, ils sont tous les deux importants aux yeux de Louis.

- Est-ce qu-que vous ê-êtes fâché contre m-moi? Me demande mon humain.

Je relève la tête, je l'avais baissée parce que le voir dans cet état me fait beaucoup trop de mal. Qu'aurait-il fait si je n'étais pas intervenu? Aurait-il continué jusqu'au point de mourir? Je ne peux imaginer une telle scène. C'est beaucoup trop douloureux. Je secoue légèrement la tête pour répondre à sa question, ma colère s'est envolée en le voyant pleurer. Je veux comprendre pourquoi il a fait ça. Il essuie ses yeux en me racontant tout. Il pensait qu'en mourant, cela serait équitable pour les morts qu'il a soi-disant provoquées. Mais lorsqu'il a fait sa première entaille, il a tout de suite regretté. Il s'est révélé être trop lâche pour pouvoir continuer. Je hoche la tête, je n'arrive pas à dire un mot. Je suis trop perturbé par ses aveux. Je prends la lame dans mes mains pour la plier en deux et la jeter à l'autre bout de la pièce, je retirerai dorénavant tout objet coupant de la salle de bain.

The Time Of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant