The Time Of Our Lives

Chapitre treize

❗️CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne

Je ne sais pas quoi lui répondre. Je l'ai sauvé parce que je ressentais le besoin de le faire, je ne voulais pas le perdre. Je me lève de la chaise pour m'approcher de lui, ses yeux ne me quittent pas pendant que je marche. Je m'accroupis à sa hauteur en souriant tendrement, il baisse la tête en ramenant ses bras vers son torse. Je relève sa tête en posant deux doigts sous son menton, ses yeux bleus me fascinent. Il n'a pas supporté m'entendre dire qu'il était mort et c'est tout à fait compréhensible.

- J'ai rattrapé ma connerie, voilà pourquoi tu es ici, je murmure en caressant sa joue.

Je pars ensuite me rasseoir sur ma chaise en voyant mon cuisinier arriver. Giorgio dépose le repas de Louis sur la table et ce dernier commence à manger sans aucune conviction. Il n'a pas l'air d'avoir très faim à ce que je vois. Je l'encourage doucement à bien se nourrir, il doit reprendre des forces. Je veux pouvoir le mordre sans pour autant m'inquiéter pour sa santé. Ce soir, il dormira dans la pièce où j'ai l'habitude de le mordre. Il a besoin de confort. De plus, je pense que de le faire dormir dans sa chambre n'est pas une très bonne idée. Cela lui rappellerait de mauvais souvenirs encore trop frais dans son cerveau. 

Je sais que mon comportement va énormément changer dans le bon sens. Seulement envers lui. Si je me mets à traiter tous mes esclaves comme je le fais avec Louis, je ne serai pas respecté. Bon, je serai quand même assez dur. S'il enfreint les règles, je me devrai de le punir. C'est comme ça et cela ne changera pas, même pour lui. Mais je veux dire que, par exemple, il changera de vêtements un peu plus souvent. C'est un bon début je trouve.

Mon petit humain finit son repas en essuyant quelques larmes qui ont réussi à franchir la barrière de ses yeux. Dois-je le prendre dans mes bras ? Non. Il aurait peur. Maintenant, à chaque contact, il aura peur que je le frappe ou le mordre. Comment est-ce que j'ai fait mon compte pour qu'il soit autant brisé ? Il était déjà tellement fragile à son arrivée au château et j'ai empiré cela. J'ai accumulé les morsures et les coups en à peine une soirée. J'ai merdé, c'est vrai. Mais normalement, je ne devrais même pas m'en faire pour cette petite histoire. Seulement, et c'est ça le problème, je culpabilise. Louis a un effet dingue sur moi. 

Une idée me vient en tête, je vais lui apprendre à danser maintenant. Cela le rendra peut-être de meilleure humeur, qui sait. Je devrai, par contre, faire attention à ne pas le brusquer comme m'a dit Carole. Je ne vais en aucun cas lui crier dessus parce qu'il se trompe souvent de pas, je vais être très doux et lui apprendre correctement sans lui faire peur.

Point de vue de Louis.

Je suis complètement sous le choc. Mon maître m'a réellement tué pour ensuite me ramener à la vie. Je suis resté endormi pendant trois jours, trois putains de jours. J'ai l'impression que j'ai dormi seulement quelques heures tellement je suis fatigué physiquement et émotionnellement. Je ne suis heureusement pas devenu un vampire, je n'aurais pas pu supporter être un monstre comme le roi. Le pire dans toute cette histoire, c'est que je n'ai rien senti de différent lorsque mon cœur à arrêter de battre. C'était la même sensation que de s'endormir. La douleur était tellement insupportable que j'ai laissé mon corps s'éteindre. Je ne me suis pas battu, à quoi cela servait ? Je n'ai plus envie de servir ce vampire qui a de véritables pulsions colériques. Je veux rejoindre ma mère. Je ne comprends pas pourquoi il m'a réanimé. Il m'a dit avoir voulu rattraper sa connerie. Il regrette donc ? Il ne fait que me mordre, je ne suis pas important dans sa vie. D'autres personnes doivent avoir un meilleur sang que le mien dans ce château. Tout est si confus, j'ai l'impression que je vais finir par exploser.

Je craque devant le roi avant de manger, je laisse mes larmes couler librement. Son regard exprime de la culpabilité, ou alors de la pitié. Il a pitié de moi. J'ai faim, mais je n'arrive pas à manger. C'est comme si j'avais une boule au fond de ma gorge qui m'empêchait d'avaler quoi que ce soit. Je mange quand même quelques bouchées en essayant de calmer mes sanglots. La phrase du roi ne cesse de se rejouer dans ma tête. Il faut que je trouve un moyen de m'enfuir d'ici le plus vite possible. Le mieux serait avant la réception pour éviter de me taper la honte devant une centaine de vampires. D'ailleurs, pourquoi ne pas avoir choisi une femme pour danser avec lui ? Il ne sera sûrement pas bien vu avec un esclave au bras, un humain qui est, en plus, un homme. Je ne comprends pas son choix.