Chapitre dix-neuf

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❗️CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne

Je relève la tête et regarde le roi sans vraiment savoir quoi lui répondre. Qu'attend-il de ma part ? Que je lui réponde que je suis sien ? Le même débat qu'hier commence à l'intérieur de moi. Je reste donc silencieux en lui faisant un petit sourire, sourire qu'il me rend. Son menton se pose délicatement sur le haut de mon crâne, il embrasse mes cheveux en me tenant fermement contre lui. Ma tête est posée contre son torse, je peux sentir ses muscles sous son fin t-shirt. Je me sens en sécurité contre lui, ses bras imposants me donnent l'impression d'être protégé contre tout et n'importe quoi. Nous devons bien rester cinq bonnes minutes dans la même position, je n'ai pas envie de partir.

- Retourne faire tes corvées, Louis.

Je hoche la tête en me reculant doucement, cela devait bien arriver. J'ai tout de suite plus froid en ne sentant plus ses bras autour de moi. Je traîne des pieds pour aller jusqu'à la porte, je n'ai franchement pas envie de retourner nettoyer. Il me reste encore trois pièces si ma mémoire est bonne et il ne me reste plus que deux heures, je dois absolument me grouiller pour ne pas être en retard. J'ai bien vu comment réagit mon maître face à ceux-ci... Le sang du vampire ne m'a pas tellement réveillé, il m'a juste donné un peu de force pour deux heures maximum.

C'est reparti, je change les draps et je dépoussière. Pourquoi est-ce que je ne porte pas une tenue de femme de ménage si je ne fais que ça ? Je m'ennuie tellement, c'est insoutenable. Il est maintenant dix-sept heures et je n'ai pas fini de nettoyer la deuxième pièce, elle est vraiment en bordel. Que dois-je faire ? Partir sans rien dire ou continuer en faisant attendre mon maître ? La première option me paraît quand même un peu plus raisonnable, avec un peu de chance je ne me ferai pas prendre pendant ma petite fraude. Je sors de la chambre en regardant à gauche et à droite, personne à l'horizon. Ce que je fais est absolument ridicule, mais je joue très gros en faisant ça, je peux être très sévèrement puni.

- Toi, là !

Je me retourne en fermant les yeux, pitié que ce ne soit qu'un esclave et non un des bras droits du roi. Putain de merde. C'est un vampire qui se tient juste devant moi, il n'a pas l'air très heureux. Je sursaute lorsqu'il prend le col de mon pull dans son poing. Va-t-il me frapper ? Je prends quelques secondes pour le détailler, c'est un homme plus grand que moi et très large au niveau des épaules. Il me fait peur. Ce disciple est chauve et il a des tatouages de serpents qui recouvrent son crâne, mon dieu c'est quoi ce bordel ?

- Montre-moi la dernière pièce que tu as nettoyée, tu m'as l'air bien pressé de rentrer au bâtiment des esclaves.

Au bâtiment des esclaves ? Je n'ose pas lui dire que je loge ici, si l'on peut dire ça comme cela. Il ne me croirait sûrement pas pour couronner le tout. Mes mains tremblent et je bafouille quelque chose qui ressemble à un "pas de problème".  Je marche lentement en redoutant la réaction du gars baraqué à côté de moi. Peut-il punir les esclaves ? Je n'ai pas très envie de le savoir, en fait. Je lui montre ce que j'ai nettoyé en descendant mes manches sur mes poignets. Ses sourcils se froncent et il me regarde ensuite d'un regard noir.

- C'est tout ? Tu as vu comment c'est ? Tu trouves ça propre et rangé, toi ? Me dit-il en me prenant le bras.

- J-Je n'ai p-pas eu le temps d-de tout nettoyer, je réponds en bégayant.

- Est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre ?

Il me fait violemment sortir de la pièce, je tombe sur le tapis du couloir. Je le regarde apeuré en me reculant, qu'est-ce qu'il compte faire ? Ce con me reprend le bras et me relève en me criant dessus, nous marchons (courons presque vu sa vitesse de marche) et nous arrivons à l'étage. Tout ceci n'indique rien de bon. Je n'ai pas vu le roi m'attendre au début des escaliers, où est-il putain ? Il aurait pu dire au vampire que je n'ai pas pu faire mes corvées une bonne partie de l'après-midi parce que j'étais avec lui, il aurait pu me sauver d'une punition. Nous arrivons, le vampire tatoué et moi, devant une vieille porte en bois au fond d'un couloir. Il ouvre cette dernière et appuie sur un interrupteur sur le mur du couloir, une petite ampoule s'allume dans la pièce. Je fronce les sourcils, il n'y a absolument rien à l'intérieur, elle est vide. Je cherche ne serait-ce qu'un tout petit meuble ou un matelas, mais je ne trouve rien. Il n'y a pas de fenêtre, juste la lampe et la lumière du couloir qui nous éclairent. Je suis en plein milieu de la petite pièce avec le vampire se trouvant devant moi. Avec cette luminosité, il paraît encore plus grand qu'il y a quelques minutes. La porte est encore entrouverte et j'en profite pour courir le plus vite possible dehors. J'ai à peine mis un pied à l'extérieur que mon corps est envoyé contre le mur de fond. Je retombe sur le sol comme un vulgaire sac, j'ai beaucoup de mal à respirer à cause du choc. Je tiens mon ventre en toussant, ma respiration ressemble à celle d'une vieille personne qui agonise.

The Time Of Our LivesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant