Chapitre 30

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Peut être qu'au final ce qui touchait Jeongin n'était rien de si grave puisqu'il avait pu finir l'année correctement, sans retourner si souvent que ça à l'infirmerie. Pourtant, ça n'empêchait pas sa mère et encore moins Hyunjin de le surveiller de près, sachant pertinemment que quelque chose ne tournait pas rond avec la santé du jeune homme.

Alors, en ce mardi matin de vacances d'été, ce fut avec son aîné que le noiraud se rendu à l'hôpital pour voir ce même médecin qu'il connaissait si bien depuis son enfance. Il avait arrêté se compter les visites qu'il avait pu faire en compagnie de ses parents jusqu'à sa rentrée au collège. Il connaissait encore par cœur les couloirs, refusant même l'accompagnant d'une des infirmières. En remarquant cela Hyunjin eut un petit sourire triste. Si ce dernier ne savait rien de ce qu'il pouvait se passer avec le jeune homme, ça ne l'avait pas empêché de comprendre très vite que son cadet avait toujours eut une santé des plus fragiles.

Après avoir bifurqué dans un énièmes couloirs, le noiraud se stoppa devant une porte, se retournant vers son aîné, toujours le même sourire lumineux peignant délicatement ses lèvres rosées.

— Tu peux attendre ici, ça ne devrait pas prendre longtemps.

Le châtain hocha simplement la tête, observant son cadet toquer à la porte de la salle, puis de disparaître derrière la porte. Il profita de l'absence du plus jeune pour souffler, il espérait vraiment que rien de trop grave touchait le cadet et qu'il s'agissait juste d'un petit coup de moue du au relâchement de tout le stress qu'il avait pu ressentir durant ces derniers mois. Hyunjin resta ainsi une bonne dizaine de minutes avant que la porte ne s'ouvre de nouveau, le faisant quasiment bondir de sa chaise. Et alors qu'il s'attendait à ne voir que Jeongin, un homme d'un certain âge sortit à ses côtés.

— On va devoir bouger dans l'espace de radiologie, c'est toujours bon pour toi ou tu veux rester ici et que je te rejoigne une fois fini ?

— Non, bien sûr que je t'accompagne !

Le cadet rigola, de même que l'adulte à ses côtés avant que le trio ne prenne la route de nouveau à travers les divers corridors aussi blancs les uns que les autres. Il fallait d'ailleurs avouer que l'aîné des deux garçons ne trouvait cet endroit en rien rassurant, il avait plus l'impression que ces lieux étaient un labyrinthe qu'autre chose. Cependant il resta silencieux, venant doucement attraper la main de son camarade, regard fixé sur l'adulte marchant devant eux. Après quelques minutes de marche, le cadet abandonna de nouveau le châtain en disparaissant derrière la porte d'une salle.

Or, cette fois ce ne fut qu'après une vingtaine de minutes que le noiraud apparut de nouveau, toujours sourire sur les lèvres en regardant son aîné. Entre ses doigts se trouvait ce qui semblait être le contre rendu de son rendez-vous, laissant perplexe le plus vieux ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux du plus jeune qui ricana avant de le rassurer:

— T'inquiètes pas, c'est rien de grave, juste quelques rechutes, ça va vite remonter !

— J'espère...

— Je vais faire attention et me reposer correctement, t'inquiètes pas pour rien Hyunjin.

Le noiraud vînt attraper les mains du plus vieux entre les siennes souriant pleinement dans l'optique de le rassurer complètement.

— Je m'inquiètes pas pour rien, c'est ta santé... c'est pas un truc en l'air...

— Je sais, mais j'ai l'habitude. Tu n'as vraiment pas à t'inquiéter. C'est la dernière chose que je souhaiterais...

— Je sais. Bon, je t'offre une glace pour fêter le début des vacances, ça te dit ?

— T'es le meilleur !

Hyunjin rigola face au sourire enfantin du cadet avant de lui attraper de nouveau la main, puis de se laisser guider jusqu'à la sortie du bâtiment. Dehors le soleil était déjà bien élevé dans le ciel, quelques nuages se frayant un chemin ici et là rendant le tout plus vivant. La météo était quant à elle clémente pour un mois de juillet évitant une canicule précoce pour l'année et laissant les personnes sortir sans risquer une isolation non désirée. Les deux camarades avaient donc profité de ce temps agréable pour se rendre jusqu'à glacier à pieds, ne se lâchant pas la main de tout le trajet, laissant notamment Jeongin sourire face à se geste.

En effet, depuis quelques semaines son aîné se montrait bien plus entreprenant, laissant valser toutes les inquiétudes fondées sur les commentaires idiots des gens n'ayant pas évolué avec la société. Il préférait bien entendu profiter des moments en compagnie de son noiraud plutôt que de toujours s'inquiéter de tout, du monde et de ses avis idiots et infondés. Et avoir réalisé cette chose pourtant futile lui avait également fait le plus grand bien, retrouvant enfin la complicité qu'ils avaient pu avoir enfants.

Après avoir reçu leurs cônes sucrés, les deux garçons s'étaient alors rendus sur le chemin piéton bordant la rivière Han, s'arrêtant notamment dans un petit parc tranquille, dont un petit lac venait donné au lieu un réel sentiment d'apaisement. Ils s'étaient ainsi posés sur le gazon, écoutant simplement les rires de quelques garnements jouant non loins, dans l'air de jeu voisine au parc.

— Je suis vraiment content tu sais, lança soudainement le châtain.

— Content de ?

— D'avoir enfin retrouvé la complicité qu'on pouvait avoir enfants. Ça m'a manqué.

— Moi aussi, sourit tendrement le cadet.

— Au final.. il n'y aurait pas eu toute cette histoire de marques, je serais sûrement resté avec les mêmes idées idiotes en tête juste par peurs d'être rejeté et moqué.

— Tu sais... je pense que tu t'en serais quand même rendu compte à un moment donné. Je veux dire que tu te faisais du mal tout seul par ce biais. Même si tu te caches derrière ta carapace de gosse capricieux, il est simple de deviner qu'en réalité tu peux être facilement effrayé des autres.

— Ah...

— Après, c'est très sûrement parce que je te connais depuis qu'on est enfant que je peux faire ce constat aussi facilement. Mais y'a rien de péjoratif dans ce que je dis, au contraire, ça peut être une force d'être sensible. Puis sensible, c'est souvent un mot trouvé péjoratif pour les gens, mais en réalité moi je trouve ça très beau.

— Tu crois ?

— Ouais, je l'ai lu dans une histoire. La sensibilité peut être une force très utile, faut pas se laisser berner par les préjugés.

— Ah oui, je crois que je vois de quoi tu parles.

Ils s'échangèrent un sourire taquin avant de ricaner bêtement entre eux.

— Mais merci d'être aussi compréhensif sur tout...

— C'est normal, si on apprend pas à essayer de comprendre les personnes auxquelles on tient, même si parfois elles nous paraissent plus qu'agaçantes, on arrive pas à faire bouger les choses.

— C'est vrai.

Et encore une fois ils échangèrent un sourire taquin et rempli d'amour. Après tout, pourquoi ce soucier du monde lorsqu'on peut en créer un encore plus beau rien qu'à deux ?

𝐑𝐞𝐥𝐚𝐭𝐞𝐝 𝐓𝐨 𝐔 : нчυпıпOù les histoires vivent. Découvrez maintenant