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Avant

Ce qui est fantastique quand on est une adolescente, fille d'un milliardaire, c'est que rien de grave ne peut vous arriver. Pourquoi ? Parce que l'argent, c'est comme un pansement magique : ça règle tout. Depuis que je suis gamine, l'argent de mon père a réglé toutes mes "petites erreurs". Un prof trop zélé qui veut signaler mes absences ? Hop, un chèque et le problème disparaît. L'école menace de me virer ? Un don généreux, et me voilà soudain la meilleure élève qu'ils n'ont jamais eue. Une nuit en garde à vue pour conduite légèrement trop alcoolisée ? Quelques billets, et me revoilà libre, sans casier. Bref, pour résumer : l'argent, ça aide. Peut-être même trop.

En ce moment, je suis affalée dans le canapé, un œil distrait sur les infos du jour. Comme d'habitude, les Stark font la une. Quand ce n'est pas mon père qui attire l'attention, c'est moi. Quelle surprise.

"On dirait que vous avez encore fait des siennes, Elrin," lance mon garde du corps, l'air mi-amusé, mi-inquiet. "Qu'est-ce que vous pensez que votre père va faire pour gérer ça cette fois ?"

Je lève un sourcil, un sourire sarcastique au coin des lèvres. "Aucune idée. Vu le niveau de gravité, il va probablement s'en foutre. Soit on n'en parlera plus dans deux jours, soit cette affaire sera oubliée. Et si ça traîne, j'aurai fait quelque chose d'encore plus dément pour détourner l'attention. Tu veux m'aider à trouver une idée, peut-être ?"

Le pauvre, il tente une réponse prudente. "Vous savez, votre père est..."

Je l'interromps, en roulant des yeux. "Oui, je sais. 'Extrêmement occupé'. Probablement en train de s'en mettre plein les poches ou de bricoler une nouvelle arme pour tous nous anéantir. Et si je devais parier, je dirais qu'en ce moment, il est dans un bar à draguer une blondinette. Ou peut-être une rouquine. Allez, je mets tout sur la blonde aujourd'hui."

"Non, mademoiselle Stark, ce n'est pas ce que je voulais dire, je-"

Je l'arrête, d'un geste. "T'es pas payé pour me faire un discours moral, pas vrai ? Alors économise ton souffle. Bref, je sors ce soir."

"Et... je dis quoi à votre père ?" Il a l'air légèrement paniqué. C'est mignon, en fait.

Je lâche un petit rire sec. "Ah, t'es vraiment nouveau, toi. Dis-lui la vérité. Que sa fille fait comme lui : elle sort, elle boit, et elle s'amuse. Simple, non ?"

Il bafouille quelque chose, mais j'ai déjà quitté la pièce.

La famille Stark... Enfin, si on peut appeler ça une "famille". Pour être honnête, elle n'a jamais vraiment existé. Mon père m'a fait comprendre très tôt qu'il ne comptait pas jouer à la parfaite figure paternelle. Et moi, de mon côté, je ne suis pas exactement la fille modèle. Tony Stark n'est pas ce qu'on pourrait appeler le père de l'année. Mais bon, c'est comme ça.

Heureusement, il y a des endroits où je peux échapper à ce joyeux chaos. Comme chez Zac Mils, par exemple. Zac, c'est mon seul ami. Enfin, "ami", c'est un peu un grand mot, mais il est celui qui supporte le mieux mes sarcasmes, ce qui est déjà pas mal. Ce soir-là, on était affalés devant un film, comme d'habitude, quand il a soudainement mis sur pause et s'est tourné vers moi, avec ce petit sourire nerveux qui annonce toujours une question.

"Demain soir, John organise une soirée. Il m'a demandé si tu viendrais... Donc tu viendras."

Ah, voilà, il essaye encore de me traîner dans un de ces trucs où les lycéens pensent que boire de la bière tiède et se bécoter dans un coin, c'est l'apogée du fun.

"Il aurait pu me le demander lui-même, tu sais," dis-je en haussant un sourcil.

"Oui, mais tu aurais dit non, parce que les soirées lycéennes, c'est pas ton truc. Mais là, c'est différent. Y'aura des universitaires."

Je le regarde, un sourire en coin. "Ah, je vois... Ça prend tout son sens maintenant. D'accord, laisse-moi deviner. Caroline sera là, pas vrai ? La fameuse Caroline, que tu crèves d'envie d'impressionner mais qui ne te remarque même pas ?"

Il rougit légèrement. Touché.

"Peut-être... Mais c'est pas juste pour ça. C'est une bonne occasion de sortir un peu, tu sais, t'amuser ?"

Je ris doucement. "Allez, Zac, t'es pathétique. Tu veux que je vienne juste pour booster ta popularité, c'est ça ? J'ai une réputation de fouteuse de merde, et toi, t'es le petit geek qui a deux amis : moi, ta meilleure amie, et... je sais même pas qui est l'autre, d'ailleurs. Alors, tu comptes sur ma présence pour que Caroline s'intéresse à toi, c'est bien ça ?"

Il soupire, résigné. "Ouais, si tu veux sauter cette dernière partie, c'est à peu près ça. Si tu viens, j'aurai une chance de lui parler. Peut-être qu'elle m'appréciera, qui sait ?"

Je croise les bras et le fixe. "Zac, je vais pas être méchante, mais cette fille ne s'intéresse qu'à ceux qui ont de l'argent ou une réputation infaillible. Si tu veux lui plaire, t'as intérêt à devenir un peu plus... je sais pas, désirable ? Parce que là, avec ton look de geek de 17 ans encore puceau, t'as pas vraiment tes chances."

Il plisse les yeux. "Elrin, j'ai 17 ans, comme toi, et pour ta gouverne, j'ai déjà eu une copine."

"Ah oui, pardon ! Vous aviez quoi, 11 ans ? C'est mignon, vraiment. Mais bon, c'est moi qui mène, niveau expérience." Je lui adresse un clin d'œil moqueur.

Il me regarde, un mélange d'exaspération et d'amusement sur le visage. "Ouais, peut-être. Mais au moins, j'ai pas une réputation de..."

Je lève la main pour l'arrêter, un sourire narquois aux lèvres. "T'inquiète, je sais ce que tu allais dire. Mais sache que, tant que tu n'as pas goûté à la vraie vie, t'es pas en position de juger. Si un jour tu y arrives, viens m'en reparler. Et si t'as besoin de conseils, je suis là pour toi."

Il secoue la tête en soupirant, un sourire fatigué. "Sérieusement, parfois je me demande comment tu fais pour être à la fois si intelligente et... tellement, toi."

Je ris. "Tu viens de répondre à ta propre question. Je suis juste moi."

Il sourit, sincère cette fois. "Ne change pas, alors. J'aime bien comment t'es."

Je lève un sourcil, surprise par cette petite déclaration. "Eh bien... C'est rare que quelqu'un me dise ça. Merci, Zac. Vraiment."

Il ricane. "Et là, c'est qui le sentimental des deux, hein ?"

Je secoue la tête en riant. "Allez, montre-moi ce que tu comptes mettre à cette fameuse soirée. Et y'a intérêt à ce que ce ne soit pas encore ce vieux t-shirt Star Wars."

SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant