On s'est oublié en bas

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Lazer — Rentrez vous avez rien à faire ici

Il parlait tout vite, ça se voyait qu'il stressait au fond. Je réalise difficilement ce qu'il vient de me dire, et je me dirige en courant vers Nabil qui sortait de son bâtiment, énervé, et qui marchait vers sa voiture.

— Nabil attends moi !

Il me regarde et fronce encore plus les sourcils. Il est hors de question que je laisse Moha à l'hôpital sans savoir ce qu'il a.

— Emmène moi à l'hôpital

Nabil — Rentre chez toi il est tard

— Non non et non emmène moi à l'hôpital tout de suite

Étrangement il cède, de toute façon j'aurais forcé jusqu'à la mort pour qu'il m'emmène. J'espère vraiment que Moha n'a rien de grave, parce que je vais me sentir coupable. Fallait que je le surveille et je l'ai laissé, j'suis vraiment trop conne. Le jour de ses dix huit ans en plus. Je monte derrière après que Nabil me prévienne que Casper et son frère, Sabri, viennent aussi. C'est très vite que Casper arrive, grave énervé en tirant son frère par l'oreille. Ce dernier s'assoit à côté de moi, plutôt gêné. Connard tout ça c'est de ta faute.

Casper — Zebi je m'absente un après midi et voilà c'que mon frère il fait, vie de ma mère que si il a quelque chose de grave c'est toi qui paye sale merde, j'espère tu vivras mal toute ta vie sombre merde que tu es

Sabri — Mais je...

Casper — FERME TA GUEULE P'TIT CON

Durant tout le trajet il l'insultait, ce qui est légitime. Je pense que si j'avais un cross et un frère et que celui-ci l'aurait prit en scred avec son pote et que son pote aurait fait un accident avec, j'aurais été très en colère. On arrive à l'hôpital, en silence cette fois. On demande des nouvelles de Moha et ils nous mettent en attente. Donc on attend, dans la salle d'attente (logique) de cet endroit miteux.

Casper et son frère étaient assis un peu plus loin et moi j'étais avec Nabil à mes côtés. Il devait être un peu plus de 21h et je commençais à perdre patience et surtout à être fatiguée.

— Tu penses il a quelque chose de grave ?

Nabil — J'sais pas, mais vas-y c'est un guerrier j'me fais pas de soucis

Quelle idée de demander indirectement à Nabil de me réconforter aussi. Il a l'air trop calme et passif, comme si tout était normal. Peut être qu'il a l'habitude ? Peut être qu'il s'en fout ? Peut être que c'est son moyen pour ne pas perdre la tête ? Je sais pas, je le comprendrais jamais de toute façon. Lazer arrive quelques temps après ainsi que sa clique de gars bizarres là. Ils étaient tous là pour Moha, donc Moha meurs pas s'il te plaît. Rien qu'à l'idée qu'il puisse mourir, ça me fait flipper. Si il meurt rien ne sera comme avant... Moha je l'aime trop, c'est mon petit con préféré, tout gentil, tout hnine. Alors il ne peut pas crever wesh c'est pas possible. L'attente est longue et ça rend fou, personne pour nous dire quoique ce soit. On se demande tous si on nous a pas oublié. On assiste à un silence calme mais pesant. Tous réunis à se regarder dans le blanc des yeux un par un, avec tous un petit espoir que Moha n'ait rien. À force d'attendre je me suis endormie.

[...]

J'ouvre mes yeux en sentant de l'agitation, je remarque que j'étais posé sur l'épaule de Nabil. Je me lève d'un coup, grave la honte.

Je vois un médecin en train de parler à la mère de Moha qui a dû nous rejoindre lorsque je dormais paisiblement sur la belle épaule de Nabil. N'importe quoi, vraiment... elle va le raconter à ma mère ça va être n'importe quoi putain ! C'est pas le plus important pour le moment, je vais aussi chez la mère de Moha et le médecin accompagnée de Nabil qui me suit dans mon élan. La mère de Moha, Khadija, est toute pâle mais elle ne pleure pas. Je vous ai déjà dit que c'était une femme forte, une battante.