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POINT DE VU EXTERNE

Soumeya était rentrée, avec un grand sourire scotché sur son visage harmonieux. Elle avait passé une excellente journée, grâce à Nabil qui l'avait fortement égayé. La jeune femme se rendait compte qu'elle y tenait énormément à ce dernier et cela la dérangeait un petit-peu ; elle n'avait jamais aimé l'idée d'être sous l'emprise de quelqu'un. Cependant elle était pourvu de sentiments indénombrables qu'elle ne pouvait contrôler à son égard.

C'est vrai que Nabil avait le don d'exaspérer notre protagoniste à un très haut point de temps à autre, il avait aussi la mauvaise manie de se mettre sur la défensive lorsque Soumeya lui parlait et pire encore, il se renfermait sur lui-même ce qui avait l'habitude de l'agacer. Elle n'avait certes pas choisi le plus facile à vivre, au contraire, elle le trouvait horripilant, incompréhensible, égoïste et parfois inhumain ; c'est vrai qu'il n'a pas été des plus tendres dans ses paroles la plupart du temps et qu'il était d'ailleurs très maladroit ; elle arrivait à passer outre ces mauvais côtés en cherchant maintes excuses et lui trouvait toutes les autres qualités.

Elle voyait en lui un homme qui avait souffert durant son enfance peu commune, qui souffrait toujours un peu sans la présence de son grand-frère et qui pour lors avait du mal à s'exprimer, étant donné son coté introverti. Malgré tout, elle croyait en cette histoire, car étrangement, elle grandissait à travers elle, et prenait en maturité. Nabil lui apportait beaucoup plus que ce qu'on pouvait imaginer, elle avait atteint un haut sommet de patience, et de tolérance grâce à lui. Elle a appris qu'au final, un homme restait un homme. Et puis, la présence de Nabil lui a fait gagner de la repartie, étant donné son caractère bien trempé.

Mais elle ne savait pas tout, car de son côté, Nabil, derrière sa complexité et sa carrure plus ou moins imposante, se cachait secrètement un être qui avait peur, peur d'être trahi et de finir seul pour conséquence. On m'avait déjà baisé auparavant, pourquoi pas une autre fois après tout ? C'est ce qu'il pensait. Donc il préférait jouer le désagréable afin de perdre naturellement les personnes qu'il aimait pour ne pouvoir s'en prendre qu'à lui.

C'est un concept curieux mais qui fonctionnait bien, les filles étaient généralement interessées par son physique avantageux au premier abord, il n'avait pas de problème avec ça, mais sa froideur et son comportement volontairement blessant les faisait toutes fuir, ne restaient que les femmes présentes pour prendre du plaisir avec ce fameux physique plus qu'avantageux sans pour autant prendre la peine de creuser plus profond.

Jusqu'à Soumeya.

Ce n'était pas habituel pour lui qu'une personne reste malgré les crasses qu'il lui avait faites et cela le rendait réticent, il appréciait sa compagnie. C'était improbable qu'un jour il soit attiré par une fille comme elle. Elle ne ressemblait pas à son ex qu'il avait tant chéri, pourtant il était tout autant, si ce n'est plus, attaché à petit ange. Il avait réussi à lui dégoter un certain charme, elle qui lui paraîssait si banale au premier regard.

C'est sa simplicité qui le déconcentrait, il aimait ses petits yeux en amandes qui brillaient lorsqu'ils se croisaient, d'ailleurs il adorait ses yeux qui portaient l'humble couleur noisette, il trouvait amusant lorsqu'elle avait le regard qui fuit quand elle était gênée. Au passage, elle était souvent mal à l'aise, et ça aussi avait le don de le fasciner, il raffolait des grosses joues rougissantes de Soumeya.
Lorsqu'il était en sa compagnie, elle réussissait à lui faire oublier ses soucis. C'est sans doute pour ça qu'il se refusait de la perdre. C'est beaucoup plus sain que l'alcool et le shit, pensait le corso-algérien, mais ça reste une addiction de plus.

Contrairement à son ancienne relation, Soumeya était en effet saine pour lui. Lui qui n'avait jamais connu sa mère, lui qui était habitué aux vicieuses, l'apaisement qu'elle lui apportait était étrange pour lui. Cette sensation qu'il n'avait connu qu'à travers des substances illicites.

On s'est oublié en basOù les histoires vivent. Découvrez maintenant