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Deux hommes été en grande discussion avec ma directrice. Ils étaient tout deux vêtus de costards noirs ce qu'ils les rendaient assez impressionnants. Je distinguais une oreillette dans leur oreille gauche. Je pensais fugitivement qu'ils ne leur manquait plus que des lunettes et un flingue pour parfaire leur look de 007, lorsque Mme Rivaze se retourna et me cracha au visage:

- De quel droit entrez vous dans mon bureau sans frapper?

- J'ai frappé trois coups en réalité, mais n'ayez crainte je crois que c'est un symptôme assez courant de la vieillesse, fis je tranquillement en observant les deux hommes.

- Taisez vous, cria t'elle, les joues cramoisies.

- Mais je vous en prie...

- Nous étions en train de parlez de vous et de ... d'une possibilité qui s'offre à vous.

- À moi, vraiment?

Avec la poisse que j'avais cela m'aurais étonné mais bon, ayez la foi, comme nous le répétait trente six fois par jour les bonnes sœurs.

- Et donc, repris je, qu'elle est cette possibilité comme vous l'appelait?

- Une possibilité de départ...

Je n'entendis pas la suite. Pardon? J'avais la possibilité de partir de l'Overlook Hôtel? Mes dix huit ans était dans trois mois mais chaque jour était une torture. La possibilité de partir sur le champ me fit revoir mes opinions sur l'existence d'un Dieu tout puissant. C'était oui tout de suite. Je bondis sur une chaise, redressai le dos, croisai les jambes.

Le plus jeune des deux hommes me souris avec gentillesse mais le deuxième me jaugea sévèrement du regard. Certes, ma sanction de ce matin m'avais pas mal fais rougir et transpirer. Je portai un jeans déchiré  et un vieux t-shirt trop grand. Mes cheveux étaient rassemblés en une queue de cheval lâche. En clair je ressemblai a poisson rouge asmatique hors de l'eau. Mais je trouvai ce regard déçu un poil désobligent. Il avais presque l'air choqué de mon apparence.

Ben mon vieux ta cas te joindre au club de Camille, elle t'accueillera à bras ouverts, pensai je.

Le plus jeune prit alors la parole:

- Mme Ramirez, je suis Mr Stanley. Enchanté, dit-il en me tendant la main.

Je la lui serrai fermement et en profitai pour lui glisser:

- Y'a quelqu'un qui vous parle là?

Je désignais son oreille.

- Ça c'est un secret, sourit-il en me faisant un clin d'œil.

Je lui rendis immédiatement son sourire, tout en me rasseyant. Décidément je le préférais à son collègue.

- Bien, Mme Ramirez, mon collègue et moi même sommes ici car notre patron, une personne assez... spéciale, souhaiterai vous adopter.

- Oui, répondis-je d'un ton surexcité. Continuez!

Une personne voulais m'adopter. C'était l'une des meilleures nouvelles que j'avais reçu en presque quatorze ans de vie dans cet endroit. La joie aurai dut m'envahir mais son expression tendue me coupa soudainement dans mon euphorie. Je ne comprenais pas pourquoi il tirai cette tête là. Son sourire semblait un poil plus forcé. Je jetai un coup d'œil à Mme Rivaze qui gardait ses lèvres pincées.

- Et bien, il s'agit de Mr Torrence qui est à la recherche d'enfants pour sa femme et lui et votre dossier lui a taper dans l'œil et ...

- C'est oui, le coupai je, j'accepte de partir.

Au diable mes doutes. Peu importe si ma prochaine destination était l'enfer, tout serai préférable que cet endroit de malheur. Et puis si je tombais sur un vieux maboul, je pourrai toujours m'enfuir à ma majorité.
La joie m'envahis pour de bon cette fois ci. J'allais partir. J'allais avoir de nouveaux parents, qui peut être m'inscrirai dans une vraie école, et je pourrai faire toutes ces choses dont j'avais été privée  en l'absence de ma famille. Un vieux rêve refit surface. Faire des études longues dans une université comme on en voyait dans les films, avec des gens souriants, à la pointe de la mode.

- C'est tout de même insensé, marmonna furieusement Mme Rivaze coupant court à mes rêveries.

Mr Stanley lui lança un regard lourd d'avertissement que je ne compris pas. Les joues de ma directrice devinrent pâles. Cette femme d'une cinquantaine d'années avaient les traits tirés et sévères. Son chignon stric et sa peau fripée n'arrangeait pas vraiment sa tête. Elle possédait un regard bleu tellement froid qu'il pouvais glacer le sang à tout esprit impressionnable. La ressemblance avec une chouette été frappante pour moi. C'était la première fois que je la voyais pâlir. Son expression me fit me sentir mal à l'aise.

- Minute, c'est quoi le problème avec ce gars?, intervint je.

Le vieux qui ne c'était toujours pas présenté se tourna vers moi:

- Mr Torrence est un très riche homme d'affaires qui cherche à adopter depuis le début de l'année. Sa femme et lui ne peuvent concevoir d'enfants. Vous et trois autres enfants avaient été choisis par le couple.

- Ah, fis je bêtement.

Leurs réactions avaient enclenché mon cerveau dans plusieurs théories folles et j'étais déçue. Je me serai plutôt attendu à un ancien taulard, un homme activement recherché par le FBI, même si il était peu probable qu'un homme dans sa situation cherche à adopter ou même encore la reine d'Angleterre tant qu'on y est. Mais non cet homme été juste riche. Ce qui signifiai peut être qu'il avait de nombreux ennemis et que je serai en danger ?

Mais je mentirais si je disais que cette offre ne m'intéressai pas. Ce serai même l'euphémisme de l'année. De plus si trois autres enfants étaient avec moi... j'avais la possibilité de recommencer une vie avec à mes côtés de frères et sœurs. Pour moi la question ne se posait pas.

- Ma réponse ne change pas, fis je, en me tournant vers Mr Stanley. J'irai habiter avec Mr et Mme Torrence.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et il sortit des papiers de sa poche.

- Vous faites le bon choix, Mme Ramirez.

Les fiancés des ténèbres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant