Je me mouchais bruyamment à nouveau. Mon mouchoir que m'avait tendu l'homme aux côtés de Damon était dans un piètre état. Je ne le connaissais pas et je n'arrivais pas à déterminer s'il était du genre sympa ou du genre de Chris... Oui j'aurais clairement une dent éternelle contre ce Chris. Son visage était neutre et bientôt il alla à l'avant de l'appareil me laissant seule face a Damon et Katharina qui me regardait l'air dégoûté.
- Quoi tu n'as jamais vu une fille pleurer, lui lançai d'un ton fatigué.
- Oh si mais...
Son dernier mot plana dans l'air, tel une insulte.
- ... on ne s'attendrait pas à ça venant d'une personne... de ton espèce.
- Être un demi mutant me retire le droit de chialer, ricanai je à travers mes larmes et ma gorge obstruée.
S'il pensait que j'allais être la tête forte et courageuse des héroïnes qui pouvait retenir leurs larmes jusqu'à être seules, ils se trompaient lourdement. Personne ne pouvait réfréner ses émotions éternellement.
- Un demi mutant, répéta la jeune fille choquée.
- Autant pour moi un mutant à part entière, vu que en fait je n'ai pas une goutte de sang humain dans le corps.
Un rire hystérique m'échappa. Mes mains tremblaient encore de ce qui venait de se produire.
- Eh, tu devrais te reposer, me suggéra Damon en me pressant le bras.
Je m'étais détachée de lui quand j'avais put retrouver un semblant de sang froid. Je contemplai sa main fixement. J'acquiesçais l'air fatigué, alors que la seule pensée qui me traversait l'esprit à cet instant présent était d'une tout autre nature. La main de Kallias m'avait également touché. Seulement effleurée... Le cœur au bord des lèvres, je remarquai que, alors que celle de Damon solidement agrippée à moi ne me faisait rien d'autre que des frissons, celle de Kallias avait provoqué un véritable séisme dans mon épiderme jusqu'à mon cerveau. Je fermais les yeux. C'était son coup de sorcier. Il l'avait fait à chaque fois que nous nous étions vu. En souriant, parlant et jurant qu'il n'y était pour rien. Tout ça pour quoi ? En fait je n'en savais toujours rien. Ce n'était même pas sûr que les autres hormis moi ne sachent qu'il était un traître. Il nous avait tous manipulé. Je me rendais bien compte de ce que cela impliquait. Je supposais que tout le monde était relativement proche dans cette maison. Que lorsque nous arriverons à la capitale, tous se regardaient choqués que l'un des sorciers promis puisse être un traître. Qu'ils crieraient au scandale. Qu'un vent de panique soufflerai sur tous.
- Qu'est ce qui c'est passé, demanda abruptement Katharina. Pourquoi n'était tu pas avec les autres ?
- Kath, on a été séparés, intervint Damon. Hera c'est presque sacrifié pour nous.
- Pourquoi tu douterais de ses paroles, la questionnai je sur mes gardes.
- Pour rien.
Je regardai à travers mes yeux pleins de larmes, son air hautain et... suspicieux. J'ouvris la bouche et la refermai. Elle ne pensait tout de même pas que je puisse être aussi une traîtresse ? Je ne savais même pas que traitre il y avait et ni quelles étaient les motivations de ces gens. Par tout les dieux. Ce qu'elle était stupide. Je fermai les yeux et me laissai aller en arrière. Ma tête se posa sur la paroi en métal derrière moi et je me laissai complètement aller à mes émotions. Je n'avais plus rien à faire de ceux qui m'entourait. Je voulais juste le rouler en boule et dormir pendant un moins deux mois.
Je restai dans cette position durant je ne sais combien de temps. Mes mains tremblaient encore. Si j'avais sut ce qui m'attendait, jamais je n'aurai accepté. Quoique m'auraient ils seulement laisser vivre ma vie ? Je souris avec amertume. Je les revoyais dans le bureau de Mme Rivaze jouant leur rôle à la perfection. De tenter de me faire peur, de cultiver cette part de suspens. Alors que leur venue n'appelait même pas une répondez de ma part. Seulement un ordre jeté qui devait tous nous ramener à bon port. Et alors même que je me réconfortais avec ce que je pouvais trouver... Ils étaient tous devenus si étranges. Rien n'allait et là seule personne à qui j'avais commencé à accorder un tant soit peu de confiance... Elle venait de me poignarder dans le dos. Mon cerveau ne se raccrochait plus qu'à ces trois personnes qui étaient dans le même bateau que moi. La douceur de Drew, les blagues de Kols et le sérieux pince sans rire de Damon. J'entrouvris les yeux et ma main vint lui presser le bras. Sa tête se tourna et il m'observa a travers ses mèches noires. La vive inquiétude que je vis dans ses yeux me réchauffa le cœur. Je lui souris faiblement et il en fit autant. Ma main retomba mollement et ma tête roula pour regarder vers l'extérieur. Si depuis quelque temps déjà, seul un noir abyssal n'était distinguable, je clignais des yeux devant les vives lumières qui jaillirent brusquement. Nous traversâmes comme une onde étrange, une membrane qui ne fut discernable qu'une fraction de seconde et sous mes yeux une véritable ville apparut. Même derrière mon état de choc, mes deux neurones encore en état de marche, se secouèrent pour m'inciter à regarder. S'il y avait bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'était de me retrouver face aux villes qu'on voit dans ces films futuristes ou des gratte ciel gratte réellement le ciel et ou des bagnoles volantes fusent dans tout les sens. Mes yeux s'agrandirent. Les maisons semblaient somme toute banales, jusqu'au centre de la ville. Là elles prenaient des dimensions et des allures fantasmagoriques. Les formes, les matériaux, tout ne rentrait absolument pas dans les codes du monde humain. Toutes étaient éclairées d'une lumière qui semblaient surnaturelle. Et le tout entourait, comme une corolle le ferai avec sa fleur, une gigantesque tour de verre qui s'élançait vers le ciel encore obscur. Je voulus pencher la tête, pour l'apercevoir dans toute sa longueur. Bientôt l'appareil se mit à grimper et je compris que c'était l'endroit où nous allions. Le cœur même de la ville.
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Les fiancés des ténèbres
ParanormalÉtiquette de surdouée. Étiquette de folle dingue. Ça j'y étais habitué. Grandir dans un orphelinat perdu où les seules personnes que je côtoyais étaient des bonne sœurs et d'autre enfants qui m'ont toujours rejetés... La moindre occasion est bonne p...