54 : Le combat final, partie 2

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Ixikriss, écrasé sous la force de son frère d'acier et de flammes, dégagea son crâne hors de son emprise.

« Qu'est-ce que tu fais, Varlok ? couina-t-il. J'étais en train de jouer, tu le vois bien !

Le Second posa le regard sur les "jouets" de son frère. Paulin, Aliénor, Méturis et Sélénie étaient tétanisés par la fureur que dégageait le Dragon de la Guerre.

— Tu m'as fait mentir, accusa Varlok en se retournant vers son frère. Tu m'as fait transgresser mon Code d'Honneur, tout ça pour un de tes stupides jeux !

— Mais ton Code d'Honneur est encore plus stupide que mes jeux ! râla Ixikriss, se débattant encore.

Varlok appuya de plus belle sur le corps de l'Agent du Mensonge, lui arrachant un gémissement de douleur.
— D'accord ! piailla-t-il. Je retire ! Je retire ! Mais voilà : j'ai mes jeux, tu as les tiens, d'accord ?

— Tu m'as fait mentir ! rugit à nouveau le Second, hors de lui.

— Je ne t'ai pas fait mentir ! Je t'ai demandé de l'aide pour mon jeu, et tu as dit oui ! Je t'ai demandé de me disposer un Reliquaire pour mon jeu, et tu l'as fait ! Je t'ai demandé de simuler ta défaite face à mon personnage principal, et tu as accepté ! Si tu ne voulais pas mentir, tu n'avais qu'à pas aider l'Agent du Mensonge !

Ixikriss se délogea de l'emprise de Varlok, le poussant en arrière. Il garda cependant la tête basse en signe de soumission, évitant de possibles représailles de la part de son frère.
— On en a déjà parlé, ajouta cependant le Dernier. Tu ne veux pas que je m'immisce dans tes jeux de stratégie et de guerre, tu ne veux pas que je réduise les forts des Blanches et les Hautes-Terres à néant. Et moi, je ne veux pas que tu m'empêches de jouer et de réaliser mes histoires ! Alors d'accord, je ne demanderai plus ton aide pour aucun de mes projets, mais en échange laisse moi tranquille !

Varlok expira, et les flammes qu'il dégageait perdirent lentement en intensité. Il jeta un œil aux pauvres âmes que son frère avait choisi pour cette histoire-ci. Celles-ci semblaient implorer son aide.
Il reconnut parmi elles le bretteur Paulin, personnage principal de cette mascarade.

— Nous en reparlerons pour la Lune de Sang, très cher frère... » grogna-t-il enfin en détournant le regard, à contrecœur.

Ses colossales ailes se déployèrent, et Varlok s'envola vers la tour d'Ovilath dans une traînée de sable.
Les quatre jouets du Dernier observèrent, impuissants, leur unique espoir s'éloigner.

Ixikriss se retourna vers ses proies, courroucé.
« Ah, les grands frères... Quand je pense à la difficulté que j'ai eu pour impliquer un Reliquaire dans l'histoire, et qu'il a presque tout fait foirer à la fin... Je n'ai même pas pu caser le grandiose duel fratricide...
Enfin, tout s'est bien passé, finalement. Vous avez même fait une de mes meilleures histoires, je crois bien.

— Pourquoi ? explosa Méturis. Pourquoi faites-vous ça, bon sang ?!

— Parce que cela m'amuse, répondit Ixikriss en pivotant sa tête vers le prestre comme un serpent pointerait sa proie.
Il dévisagea le médecin un instant, intrigué, puis un grand sourire déforma ses mandibules. Les petits yeux fourbes du Dragon avaient aperçu Sélénie dans sa loge.
— Tiens tiens tiens ! Elle est encore là !

Avant que quiconque n'aie eu le temps de réagir, Ixikriss avait fondu sur le prestre, l'avait empoigné dans l'une de ses grandes pinces, puis pioché Sélénie avec délicatesse et vivacité.

Jetant Méturis sur le côté comme un sachet vidé de ce qui le rend intéressant, le Dragon éleva la fée juste devant lui.

— Lâche-moi, démon ! ordonna-t-elle en se debattant.

Ainsi qu'il fut ÉcritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant