Chapitre 2

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La liberté. J'avais oublié à quel point cette sensation est si agréable... Dans le ciel, tu te sens tellement bien. Plus rien ne compte. Ton esprit s'envole et un sentiment de bonheur t'envahit. Je vole sans but en ne pensant à rien. Le vent qui s'engouffre dans mes plumes me portent à chaque fois un peu plus haut dans le ciel étoilé. L'air caressant mon corps me provoque de doux frissons. J'ai enfin l'impression d'être à ma place.

Mes yeux se portent naturellement vers la terre et je commence à observer la petite ville endormie. Quelques maisons sont encore éclairées par des bougies. J'aperçois les gardes sur les remparts une torche à la main en train de faire leur ronde habituelle. Quelques habitants marchent encore dans la rue. Je peux aussi apercevoir la petite échoppe de Samuel et la taverne mal famé à coté bondé de monde. Le vent m'apporte alors le doux son des quelques ivrognes chantant des chansons obscènes une pinte à la main. Des femmes de joie tentent t'attirer des clients en dévoilant leurs plus beaux atours.
Je continue mon chemin au rythme du vent. Il m'amène au-dessus du château, étrangement paisible comme d'habitude. Il faut dire que le seigneur qui vit ici est un vieillard rabougrit qui ne sort jamais plus loin que son balcon. Il ne me semble d'ailleurs jamais l'avoir vu. Des rumeurs disent qu'il est fou et malade. Cela explique pourquoi il ne sort jamais de sa forteresse. En revanche, ses gardes sont toujours là pour relever l'impôt ou surveiller les habitants.

Je ne sais pas combien de temps je reste à survoler la petite ville en observant chaque détail mais je fini par rentrer fatiguée. Demain est mon jour de repos et je compte bien en profiter pour aller faire une petite balade avec Storm.

Vous vous demandez sûrement qui est-il ? C'est un peu compliqué, mais je vais vous expliquer. Storm fait partie de moi, c'est un morceau de mon âme. À notre naissance, un petit morceau de notre âme s'incarne dans un animal lié à notre espèce. Il se trouve que nous sommes lié au chevaux. Chaque personne en possède un. Les hommes ont un étalon et les femmes une jument.
Lors de la naissance d'un enfant, la jument de la femme donne naissance à un poulain du même sexe que le nouveau-né. Il se peut parfois que la nature se trompe ce qui a été mon cas.

Le jour d'orage ou je suis née un magnifique poulain noir est née. Storm lui va plutôt bien comme nom finalement. Au fur et à mesure que chaque enfant grandit notre animal grandit aussi. Si tout se passe bien seul la mort sépare l'homme de son compagnon. Malheureusement, beaucoup de guerre ont eu lieu et beaucoup ont perdu cette partie de leur âme. Une fois rendu leur dernier souffle, ils disparaissent complètement laissant un grand vide. Beaucoup ne le supporte pas est sombre dans l'alcool ou pire encore, se suicide. Je ne veux même pas imaginer à quel point se serait dur de perdre mon familier.

Le pire c'est que les enfants qui naissent alors que leurs parents ont perdu leur affilié, ne sont pas lié à un animal et vivent toute leur vie sans compagnon. Mais l'avantage est que leur âme reste intacte. Ils n'ont donc pas peur de subir cette perte un jour.
J'ai de la chance d'avoir Storm encore à mes côtés. Je ferme à peine les yeux en rêvant d'un galop avec mon compagnon dans la plaine, que Morphée m'emporte déjà avec lui.

Le jour se lève doucement et dans un grognement je me retourne en rabattant la couverture sur ma tête. Pourquoi faut-il toujours que les gens crient et s'agitent dans la rue. Y en a qui essaie de dormir bordel ! Je m'étire et sort de mon lit énervée. J'attrape un vieux haut troué et un pantalon. Je mange un morceau de pain et un bout de viande séché avant de sortir. J'ai hâte de voir Storm ! Cela fait plusieurs jours que nous ne nous sommes pas vue et c'est fou à quel point il me manque. Vous savez, c'est le même sentiment qu'un alcoolique sans sa bouteille. C'est comme s'il y avait un gros vide dans mon cœur. Nos âmes ont qu'une envie c'est de se retrouver !

En sortant, un vent frais parcours mon corps et me fait frissonner. Je me mets à courir dans la rue, le soleil caresse ma peau. Encore une belle journée qui s'annonce ! Alors que je regarde le ciel, je heurte quelqu'un s'en faire exprès, il me cri de regarder où je vais. Je m'excuse et continue mon chemin vers la grande porte de la ville. La rue est bondée, des gens se pressent dans les diverses échoppes. Vêtements, victuailles, poterie, arme et bouclier, la rue commerçante offre un large choix pour les passants. D'ailleurs, je devrais peut-être m'acheter une nouvelle épée ? Enfin quand j'aurai l'argent... Mes yeux se pose sur une magnifique lame. La poignée en cuir noire avec un fil doré se termine sur un pommeau magnifiquement forgé. La garde est tout aussi bien travaillé et de jolies motifs la parcours. La lame fine et tranchante à l'air d'être légère. Le soleil ce reflète sur celle-ci. Je détourne le regard quand je vois le prix de cette épée. Va me falloir des années avant que je puisse en avoir une aussi belle. Je continue mon chemin un peu déçu.

L'oiseau de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant