12. Le fruit défendu

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J'accélérai le mouvement de va-et-vient, de plus en plus fort, gagnant en vigueur à chaque fois que j'entrais plus profondément dans cet espace intime qu'elle me réservait. Je m'appuyai contre le sommier, et me raidis soudainement entre ses cuisses. La vague de plaisir me traversa entièrement, et m'arracha un râle de satisfaction qui me vida littéralement. Je retombai contre son épaule, à bout de souffle. Une main sur le front, Rain respirait par à-coups. Mon téléphone portable, seul signe du temps qui s'écoulait autour de nous, vibra sur la table de chevet. Quatre messages non lus. Peut-être plus. J'avais perdu le compte tout comme j'avais cessé de compter les fois où Rain m'avait emmenée dans son rush d'ivresse. Elle rit sous mon corps tendu par l'effort.

— Tu vois que je peux t'emmener où je veux... murmura le vampire aux yeux noisette en me caressant le dos.
— Arrête de délirer, répondis-je en me redressant sur un coude.

Rain repoussa la longue mèche de cheveux bruns qui me tombait dans le cou et sur les nombreuses traces de crocs qu'elle y avait laissé.

— Il faudrait que je te morde ailleurs, ou que je m'arrête. Tu vas finir par t'évanouir à force, estima-t-elle d'un air soucieux tandis que je me redressais complètement. Mais je n'en ai pas envie.
— Pourquoi, j'ai l'air fatigué ? demandai-je, moitié amusée, moitié vexée.

Je ne lui laissai pas le loisir de me répondre. Je l'embrassai avec vigueur, la goûtant pour une énième fois ce matin-là. Ou le soir, pour ce que j'en savais. J'ignorais combien d'heures avaient pu passer depuis que nous étions entrées dans mon appartement. Et je m'en fichais. J'étais en proie à une faim insatiable. Une faim que je n'avais jamais connue auparavant. Et ce désir ne se calmait pas. Entre deux baisers sauvages, j'examinai son corps : des traces de morsures, bien plus violentes que celles qu'elle pouvait bien me faire lorsqu'elle se nourrissait de moi, étaient visibles ici et là sur sa peau pâle. Au creux de son épaule, sur ses bras, ses hanches, le dessus et l'intérieur de la cuisse... Rain me prit le menton.

— Je te l'avais dit. Tu es bien plus animale que moi, rappela-t-elle.

Elle m'embrassa avant que je ne puisse répondre, et je dus me débattre pour le faire.

— Plus forte, tu voulais dire, corrigeai-je en haussant le menton pour me libérer de son emprise.

Rain s'adossa au sommier. Elle haussa le sourcil, amusée.

— Oh, vraiment ? Tu oublies le lien du sang.

Ses prunelles s'embrasèrent de cette lueur que je connaissais désormais mieux que personne.

— Je pourrais te donner n'importe quel ordre, jeune famuli... continua-t-elle avec un sourire ravageur. Elle passa une main nonchalante dans mes cheveux puis m'attira à elle. « Et tu m'obéirais. », finit-elle par dire lorsque nous ne fûmes plus qu'à deux centimètres l'une de l'autre.

Je pouvais l'embrasser sauvagement, je savais qu'elle adorait ça, mais je n'en fis rien. Je restai résolument stoïque. Ma réponse lui parvint en un souffle.

— Je n'obéis qu'à un seul maître : moi.

Avec un soupir de plaisir, le vampire aux yeux noisette se contracta sous mon corps. Elle devenait toujours un peu fébrile lorsque je restais à portée d'elle comme ça. Peut-être que les ondulations de hanches que j'avais recommencé à effectuer entre ses jambes y étaient aussi pour quelque chose.

— Et c'est pas toi qui disais qu'il fallait que je sois affaiblie pour que le lien du sang fonctionne ?
— C'est vrai, admit-elle le souffle court. D'ailleurs, comment se fait-il que tu sois autant en forme après toute cette dépense physique ?
— J'ai de l'endurance, répondis-je simplement en reprenant le suçon là où je l'avais laissé à peine quelques minutes auparavant.

Undying #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant