24. Épilogue

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Lake Placid, trois jours plus tard.

Je marchais à travers la foule de passants. Mon estomac grondait. Je n'avais pas mangé depuis des heures.

— Hé, attends ! N'oublie pas qu'on doit partir dans cinq minutes, d'accord ?

C'était la voix de Sebastian. Son visage exprimait ce sourire arrogant qui le caractérisait tant. Il était habillé de cette même chemise blanche immaculée, cette fine cravate noire et ce pantalon slim de même couleur. Mais cette fois-ci, il portait des lunettes de soleil. Elles lui conféraient une allure encore plus arrogante qu'à l'accoutumée. Mais j'en portais également. Je lui retournai son sourire.

— Je sais, mais j'ai la dalle. Je peux au moins me prendre un truc ici, non ?
— Si tu veux. C'est jour de marché, fais-toi plaisir, dit-il en haussant les épaules.

Je hochai la tête et reportai mon attention sur les légumes. Merde. Il n'y avait rien d'autre dans ce trou paumé où il m'avait traînée ? Tant pis. Il fallait que je mange. Je déambulai au hasard parmi les différents étals. Une femme me bouscula sans ménagement. Je baissai mes lunettes pour mieux voir : une vieille conne qui se frayait un passage parmi la foule à grands renforts de coups de coudes. Je lui lançai un regard profondément hostile, lui faisant comprendre qu'au prochain contact de ce type, je lui arracherais probablement la gorge à vif. Elle s'immobilisa, effrayée par ce que je dégageais, puis détala à l'opposé, son panier de courses en main. Je remis mes lunettes de soleil en place.

— Tu commences à maîtriser l'instinct. C'est pas mal pour un louveteau, me lança Sebastian d'un ton approbateur.

Je lui lançai un regard similaire, mais il se contenta de sourire.

— Pas assez affûté pour que ça fonctionne sur moi. Prends-toi quelque chose, il faut vraiment qu'on parte.

Je me détournai de lui pour piocher parmi les légumes. Des tomates, des courgettes, de la laitue... Ça ne nourrissait pas un loup, ça ! C'était de la viande qu'il me fallait. Je n'étais pas végétarienne.

— La voiture nous attend, magne-toi ! me pressa Sebastian.

Je lui lançai un vulgaire signe du doigt, bien décidée à prendre mon temps. Après tout, ce n'était que la veille au soir que Sebastian m'avait révélé ce qu'il en était de nous, les seuls descendants des lunes à s'être éveillés. Mais il en existait d'autres. Et nous allions les trouver.

Petit à petit, les pièces du puzzle avaient fini par se mettre en place quant aux actions de Nathaniel. Je reposai la carotte que j'avais prise en main sans réfléchir. Je comptais bien les récupérer, ces informations qui me manquaient. Et je comptais bien tuer celui par qui tout ça était arrivé. Je serais sans pitié.

Une senteur bien plus agréable que les autres me saisit tout à coup. J'enlevai mes lunettes. Elle provenait d'un autre étal. Je délaissai Sebastian, occupé à me crier de me dépêcher, pour suivre le parfum. Je passai parmi les étals, guidée par l'odeur agréable qui m'attirait. Et je finis par la trouver. C'était une échoppe de fruits. Parmi ceux exposés, il y avait des pommes. L'une d'entre elles, parée d'un rouge vif, attira immédiatement mon attention. Elle était pleine, et faisait envie à mourir. Envie de croquer dedans, pour sentir le jus sucré qui...

— Dépêche-toi, Blake. Il faut vraiment qu'on...

Sebastian avait posé une main sur mon épaule. Le jeune homme s'interrompit lorsque je me retournai. Il me dévisagea, interloqué.

— Mais... tu pleures ? s'inquiéta-t-il en enlevant ses lunettes de soleil. Qu'est-ce que tu as ?

Il existe dans mon esprit un rouage qui tourne différemment. À cause de lui, je suis incapable de ressentir les émotions comme tout le monde. Si elles existent, elles sont tapies au fond de moi. Ou alors, elles se manifestent autrement. Mais si quelqu'un y a jamais eu accès un jour...

— Je m'en souviens plus.

À suivre...

À suivre

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Undying #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant