Chapitre 65 - Malade

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Sonia

J'ai l'impression d'être poussée de tous les côtés dans un four. Mais lorsque j'ouvre les yeux, je discerne un mur, une fenêtre et un meuble grâce à la lueur de la lune et des étoiles. Le manque de rideau dans la pièce m'aide à y voir quelque chose.

Le corps de Nathaniel contre moi et ses mains sur mon ventre ne m'aident pas à faire redescendre la forte température de mon corps. Dans une tentative de survie, j'essaie de bouger, mais dans ce lit étroit il m'ait impossible de changer de position. D'autant plus que je ne désire pas réveiller Nath.

Sa respiration lente dans mon cou me confirme qu'il est plongé dans un sommeil agréable. Tandis que moi, je me sens au bord de la crise. C'est comme si mon ventre tremblait sous une énorme chaleur et tentait d'essayer de respirer, mais qu'une mauvaise bête bougeait dans tous les sens. Mes yeux me piquent. Je me demande même si j'ai pas une petite bestiole coincée dans mon cerveau qui tape mon front de l'intérieur. Une minute de plus et je vais plus tenir. Me sentant désagréger de l'intérieur, je me lève difficilement en me précipitant vers la porte, manquant de frôler la mort à plusieurs reprises.

J'en peux plus. Jamais j'aurais imaginé que je finirais dans cet état après cette soirée. Je supporte sûrement mal l'alcool et les grands bruits. Pourtant, j'ai passé plusieurs soirées avec bien plus de bruitages.

Arrivée dans les toilettes, je bouscule la porte entrouverte, appuie sur l'interrupteur et tombe sur mes genoux vers les toilettes, veillant tout de même à ne pas plonger la tête la première dans la cuvette. Dans un profond râle féminin, je supplie mon corps d'ordonner au contenu de mon estomac à se manifester. Au bout de quelques minutes, -qui me semblent interminables- un liquide horrible finit sa course dans les WC dans un bruit dégoûtant.

Automatiquement, je me penche et me laisse vomir. C'est une libération, mais le goût dans ma bouche est à peine supportable. Plus jamais, je bois. Plus jamais, je mange. Comme toutes les personnes vivantes sur cette terre, je déteste vomir. Mais qu'est-ce que ça fait du bien. Lorsque je jette un coup d'œil derrière moi après m'être redressée, ayant fini de dégueuler, je discerne une grande silhouette.

— So... Sonia ?

C'est Nathaniel. Mince. Je l'ai réveillé. Pas étonnant vu le boucan que j'ai fais en me levant.

— Excuse-moi, je... je vais bien. Tu peux allez te recoucher... Puis de toute façon, c'est pas beau à voir.

Le rouge me monte aux joues. C'est sans doute la première fois qu'il me voit dans mon plus beau avantage. Même s'il m'a vu tout à l'heure vomir aussi, là je suis carrément au dessus des toilettes, dominée par mes vomissements.

— Tu viens de vomir et tu veux me faire croire que tu vas bien ?

Ce qu'il vient de me dire n'est pas une question, mais plutôt une affirmation. Sa voix inquiète et à la fois ferme me touche et me déstabilise.

— Je...

— T'excuse pas de m'avoir réveillé, je m'en fous.

Il semble un peu endormi ce qui expliquerai pourquoi il parle avec froideur. Assise un peu n'importe comment, je l'observe pendant qu'il s'approche vers moi.

— C'est peut-être pas la meilleure chose que j'ai vue, mais je vais pas te laisser seule la nuit, à gerber. Si je sors avec toi, je dois aussi voir les mauvais côtés.

Avec un sourire, il me dit tout cela d'une humeur philosophique. Il est bourré ou quoi pour partir sur un débat pareil ? Même en pleine nuit, il reste galant. S'il n'est pas parfait, je peux aller me pendre alors. J'aime cette facette de lui directe et autoritaire.

Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant