Chapitre 80 - Trop d'émotions

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Nathaniel

L'adjudant Fossier m'a laissé partir pour me permettre de me rendre à l'hôpital. De toute façon, je ne pouvais pas continuer à travailler dans ces conditions. Je crois que je n'arrive pas à réaliser que j'ai failli taper mon supérieur, celui qui me permettra de m'offrir un vrai travail après mes études. Mais cette inquiétude n'est rien à côté de celle de l'état de Sonia.

— Nathaniel !

J'arrête d'insister à l'homme de l'accueil pour savoir comment elle va quand j'entends qu'on m'appelle. Je ne suis pas surpris de voir le patron du restaurant dans lequel Sonia travaille, autrement dit son oncle. Je me fige et remarque qu'il me regarde avec froideur. Je me tourne face à lui et lui demande d'une voix impuissante :

— Comment elle va ?

Il soupire, déglutis et m'invite à m'asseoir en salle d'attente près de lui. Le coeur gros, je m'excuse au près du garçon de l'accueil à qui j'ai dû faire peur. Mais il doit avoir l'habitude de voir des personnes désespérées et profondément angoissées comme moi.

— Dis-moi, jure-moi, je t'en supplie, que tu n'y es pour rien et que tu ne lui as fais aucun mal !

Quoi ? Il vient vraiment de me demander une chose pareille ? Il croit vraiment que je suis la cause de sa tentative de suicide ? Jamais, je ne lui ferais du mal même si elle venait à faire l'irréparable.

— Co... comment vous pouvez me demander ça, Alexandre ? lâchée-je d'une voix tremblante.

Les larmes me viennent. La simple idée que je sois la cause de tout ça me donne envie de vomir. Les pupilles de Monsieur Sandas tremblent et il suit des yeux mes larmes. Le coeur battant trop vite, je détourne le regard et m'essuie le visage.

— Jamais... jamais, vous entendez ! Si mon supérieur ne m'avait pas retenu, à l'heure qu'il est j'aurais déjà tué... le... l'enflure qui-

— Qu... qui ? De quoi tu me parles ? Quelqu'un lui a fais du mal ?

Mince. D'habitude, je garde le contrôle de mes émotions, mais là, je n'y arrive pas. En me laissant partir, l'adjudant Fossier m'a fait promettre de ne pas faire de connerie en me disant que Sonia n'aurait pas voulu que je la venge.

— Je suis désolé, je n'aurais pas dû.

— Son père arrive dans moins de deux heures, il faudra qu'il sache pourquoi sa fille a voulu mettre fin à ces jours. Ce n'est pas à moi de savoir, c'est vrai mais son père si. Mais comment tu sais ?

Je suis d'accord avec lui. Son honnêteté et sa loyauté envers son frère me rassure. Je n'imagine pas dans quel état doit être Mattew. Son enfant, sa petite fille...

— Je... j'étais au poste de police de Val en Pondoce quand mon lieutenant m'a appris pour Sonia. Un de ses collègues est venu nous remettre son téléphone. Je ne peux pas vous en dire plus, mais tout ce que vous devez quand même savoir c'est que Sonia a été harcelé par téléphone.

C'est son oncle, son parrain qui l'aime presque autant que son père donc c'est normal qu'il ait le droit à des réponses.

— Quoi ? Harcelée... Qui a pu bien faire une chose pareille !?

Quand il hurle sa question, je sais qu'il se le demande à lui-même. Je pense à son père... Je crois que lui a besoin de savoir toute la vérité. Une peur me vient et je le vois déjà m'ordonner de ne plus faire parti de la vie de Sonia parce que mon passé est trop dangereux. S'il me le demande, je comprendrai, mais je préfère ne plus faire parti de ce monde plutôt que d'effacer sa fille de ma vie.

Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant