Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1

Chapitre 45 - Quelques minutes d'inattention

Sonia

J'espère qu'il va m'attendre ou alors rejoindre les autres, s'il les trouve. J'ai eu une envie soudaine de me vider la vessie. Je me suis enfilée deux, trois verres depuis le début ce qui expliquerait pourquoi. Ces cabines, c'est la première fois que j'y viens depuis cette première fois.

Les toilettes sont toujours autant propres et n'ont pas d'odeur désagréables. Lorsque je finis de me laver les mains, j'entends des gémissements, venant d'une cabine pas loin. Je tourne mon regard aux alentours comme pour voir si c'est le fruit de mon imagination et si je suis seule à entendre ce bruit. Il y a un groupe qui discutent et d'autres filles toutes seules qui n'ont pas l'air d'avoir entendu.

Lorsque le groupe part, j'entends mieux les bruits et ce sont des pleurs. C'est une fille et je peux distinguer la tristesse qui l'empare quand je me rapproche de la cabine. Sensible à ce genre de chose, j'en ai le cœur qui bat. Je dois rejoindre Nathaniel, mais je ne peux m'empêcher de taper doucement contre la porte et de demander poliment :

— Excuse-moi de te déranger, je t'ai entendue pleurer et je voulais savoir si je pouvais t'aider.

J'ai vraiment l'air idiote. Un silence. Elle a arrêté de pleurer et moi, je suis là à attendre une réponse. Repensant à mon petit ami que j'ai laissé en plan, je me décide à partir quand j'entends :

— S'il te plaît...

Elle me supplie ?

Elle n'a pas besoin de me le dire deux fois. Une seconde plus tard, j'ouvre la cabine et je découvre une fille brune avec le visage dévastée par les larmes. Elle tremble presque et je suis choquée par cette image.

Qu'est-ce qui la met dans un état pareil ? Regardant autour de moi rapidement, je m'approche lentement puis m'accroupis à sa hauteur sans lui montrer ma surprise.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu peux me parler, tu sais.

Elle étale ses jambes par terre en s'essuyant les yeux et lève la tête vers moi. Les battements de mon cœur montrent à quel point je suis peinée par sa tristesse.

— Mon copain m'a plaqué.

J'en étais sûr que c'était quelque chose du genre. Ma main se pose sur son bras et je lui dis avec un petit sourire :

— Oublie-le et si tu veux, je t'emmène avec moi, danser avec mes amies, ça va te...

— Non, je... je suis tombée enceinte de lui par accident !

Elle me ferait presque sursauter à cause de son changement d'humeur. Mais je suis tellement pris par ce qu'elle me raconte que je me contente de rester immobile et d'ouvrir la bouche, sans rien dire pendant quelques secondes, le temps que je trouve quelque chose à répondre.

— Excuse-moi, je savais pas. C'est pour ça qu'il t'a quitté ?

Ma question est indiscrète, mais pour l'aider, j'ai besoin de savoir. Puis j'ai pas non plus le temps pour prendre des pincettes et la regarder pleurer.

— Oui, prononce-t-elle avec difficulté.

Quel lâche !

— Tu le sais depuis quand ?

Je remonte ma main et lui tapote tendrement l'épaule en m'approchant d'elle, me tenant en équilibre sur mes genoux.

— Une semaine environ.

— J'imagine que tu aimais ton petit ami. Je suis pas vraiment la meilleure pour te réconforter, mais tu surmonteras cela. C'est sans doute pour toi impossible d'envisager que cette tristesse disparaisse... C'était sûrement pas le bon, tu rencontreras quelqu'un qui te fera oublier ce pauvre type.