Chapitre 91 - Avoir la conscience tranquille

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Nathaniel

- Nathaniel.

Je ferme mon casier après avoir pris mon sac à l'intérieur et me tourne vers la voix. C'est l'adjudant Fossier, encore en tenue qui s'approche vers moi. J'étais en train de me presser pour rentrer chez moi, hâte de me reposer au près de Sonia et de son père après avoir passé une longue journée à finir deux affaires, en plus de mes cours. J'espère que mon supérieur ne va pas me reprocher de m'être précipité dans les vestiaires quand mon service s'est finit.

- Oui, adjudant Fossier ?

Il s'arrête lorsqu'il est à quelques petits mètres de moi et ne me quitte pas du regard. Depuis l'instant où il m'a annoncé la tentative de suicide de Sonia, nous nous sommes rapprochés et il a ce regard protecteur envers moi, comme un peu celui de Matthew. Il me demande constamment comment je vais, ajoutant aussi que si je ne me sens pas concentré dans le travail, je peux me poser quelques minutes pour me détendre. Il sait qu'entendre constamment parler de l'affaire de Pierre au sein du poste de police m'épuise mentalement et me rappelle chaque fois l'histoire. D'autant plus qu'en ce moment, les venues forcées des dealers circulent dans le poste sans arrêt. Je ne m'occupe pas de l'enquête, mais je ne peux m'empêcher de me poser des questions. Je me renseigne au près de Marc pour savoir l'avancée et c'est en bonne voie. Demain Sonia viendra porter plainte avec son père, elle va venir ici.

- Je sais que tu tiens à ne pas faire parti du dossier de Pierre Aliguar, mais je pense que pour ta conscience, avant que ce bougre soit envoyé dans une prison plus sécurisée dans un autre pays, il ne vaudrait pas mieux que tu ailles lui rendre visite pour lui dire tout ce que tu gardes en toi ? lance-t-il sans prendre de pincettes, le regard dur et réfléchi.

Mes mains se figent et je lâche la lanière de mon sac. Celui-ci tombe au sol dans un bruit qui résonne dans la pièce. Aller le voir, derrière ses barreaux ? Je l'imagine déjà, rire narquoisement ou m'insulter en expulsant sa rage. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée parce que je ne suis pas sûr de contenir mes émotions si je l'ai face à moi, derrière une vitre ou même derrière des barres de fer.

- Je viendrai avec toi, si tu le souhaites. Bien sûr, tu peux refuser.

- Je ne sais pas. Pour être honnête, je ne pense pas rester calme si je le vois.

Il n'est pas surpris de ma réponse, il semblait même l'attendre. Son hochement de tête me le prouve.

- Si je te fais cette proposition, c'est pour te confronter à lui sans cries, ni injures. Tu pourras lui dire au revoir et lui souhaiter de mourir au fond de sa cellule. Il faut que tu ais pris du recul sur ce qui s'est passé pour tirer un trait sur lui.

Il fait ça entièrement pour moi, pour ma conscience. Il veut mon bonheur. Je suis touché par ce qu'il me propose.

- Après la plainte de Sonia, il partira le lendemain. Autrement dit, mardi il ne sera plus dans la région, mais bien loin. C'est la seule opportunité que tu as pour soulager ta conscience. Et comme je te l'ai dis, je pourrais être là, à côté si tu en as l'envie.

Les arguments de Fossier me poussent à accepter. En plus, je sais que je me sentirai mieux s'il est à mes côtés. Je ne perds rien et gagne la liberté de lui expulser tout ce que j'ai jamais pu lui dire. Pour toutes ses victimes, pour ma sœur et pour Sonia, je ressens déjà la force de les venger par des mots. Je ne veux pas lui faire comprendre que c'est un enfoiré qui mérite de mourir, mais pour lui raconter à quel point, je vais avoir une belle vie, entourée de celle que j'aime et d'un merveilleux enfant. Il n'a pas gagné, c'est moi qui a remporté la victoire bien qu'il y ait des conséquences...

Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant