Chapitre 94 - Nouveau dans la famille

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Nathaniel

La prison où est Pierre est vraiment terrifiante. J'ai la nausée rien qu'en m'asseyant sur la chaise. L'adjudant Fossier se pose à côté de moi pour attendre sa venue. J'appréhende et mes jambes qui n'arrêtent pas de trembler sont la preuve de mon stress. Je me demande même pourquoi je suis là. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? D'habitude les personnes qui viennent rendre visite sont là pour prendre des nouvelles, moi c'est tout le contraire. J'en ai rien à faire de ce qu'il mange le midi et s'il s'est fait un ami dans sa cellule.

Comme il est un des plus dangereux prisonniers notre conversation sera surveillée. Je tiens déjà à ce qu'elle ne dure pas plus de deux minutes.

Soudain, je le vois, il entre, encadré par deux hommes, les mains en avant menottées. Pierre a le visage fermé, ses fidèles lunettes sur le nez, mais sa chevelure décoiffée. Il n'a plus aucune classe et il ne me fait pas peur. Mais le frisson qui me prend c'est parce que je repense à les messages qu'il a envoyé à Sonia. Ce connard voulait des nudes d'elle et il comptait sûrement se rincer l'œil devant. Le corps de ma chérie n'appartient qu'à moi, et moi seul !

Je sens la main de Fossier se presser autour de mon poignet. Il rapproche sa chaise jusqu'à coller son genou contre le mien.

- Reste calme, Nathaniel.

Je ne m'étais pas rendu compte mais j'étais en train de serrer fortement les poings. J'hôche durement la tête et attrape le téléphone avant de planter mes yeux dans ceux de Pierre. J'entends mon compagnon à côté faire la même. Le prisonnier me fixe sans aucune émotion, et décroche le téléphone lentement. Faut que je calme les battements de mon coeur.

- Qu'est-ce que tu veux, Jacott ? commence-t-il d'une voix glaciale.

À ma grande satisfaction, personne ne lui a informé de ma venue et celle de mon commissaire et il n'a pas son habituel sourire sarcastique. Il est même énervé, mais calme. L'ambiance est électrique alors qu'il n'a dit qu'une phrase. Je me rappelle qu'il ne faut surtout pas que je fasse appel à la moquerie, ni même la colère

- Je venais te voir une dernière fois.

Pierre ne dit rien, ne laisse rien paraître alors je continue :

- Je voulais que tu comprennes que... que je ne t'ai jamais voulu de mal. Entré dans ton gang était une erreur et je ne risquais pas de me rendre à la police après m'en être sorti jusqu'à ce que tu t'en prenne ensuite aux deux femmes de ma vie.

Je sens mes doigts trembler et avant qu'il ne s'en rende compte, je change de main. Dire ces mots m'apaisent, mais me mets dans une rage que je dois contenir.

- C'est la vie, rien n'est tout beau, tout rose, Jacott. Si tu t'attends à des excuses, tu n'as pas sonné à la bonne porte.

Et sans un mot de plus, il raccroche brutalement sans sourire, mais me lançant une lueur détaché, comme s'il n'en avait rien à faire de ce que je lui dis. Les hommes autour se pressent contre lui, mais il reste assit et me fusille du regard. Avec lenteur, je repose le téléphone et Fossier fait de même, mais me tient le poignet délicatement. Ce qu'il me dit fait bouillonner mon sang, mais comme m'a dit mon supérieur dans sa voiture : "S'il te cherche, n'y prend pas à coeur, ce mec a un ego surdimensionné. Il ne s'excusera jamais. N'attends rien en retour de lui, dis juste le fond de ta pensée. Il y repensera avant de mourir, crois-moi", je vais pas m'attarder sur ces paroles.

- Malgré ce que t'as fais, je vais avoir la plus belle des vies auprès de ma copine et d'un merveilleux enfant. Je surmonterai n'importe quel obstacle. Tu as choisi de bousiller ta seule vie en finissant en prison. Adieu, crié-je assez fort pour qu'il m'entende.

Une Première Fois [Amour Sucré Nathaniel] Réécriture T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant