Réunion de crise

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En quittant le couloir afin de s'éclipser discrètement de l'établissement, Amina Bujart tomba sur son ancien collègue et ami, qui avait lui aussi vu Odd et Aelita se faufiler en direction des chambres.

L'agent Moralès lui attrapa le bras et l'attira dans un coin où personne ne pourrait les voir.

— Drôle de manière de saluer une ancienne amie, Jim.

— Qu'est-ce que tu fiches ici, Amina ?

— La même chose que toi. Kaur ne t'as pas prévenue ? Charlotte est là aussi.

— Oui, je l'ai vue, mais elle avait l'air d'être là pour un certain Ulrich Stern.

— Je sais, c'est sa couverture.

— Et quelle est la tienne ?

La femme devant lui haussa les épaules, un air malicieux se dessinant dans son regard.

— Je n'en ai pas. Enfin, je suis bien la psy de la sœur du petit Odd Della Robbia, mais il ne m'a jamais vue.

— La sœur de Della Robbia ? Mais quel est l'interêt ?

— Kaur pensait que ça pourrait nous aider à en découvrir plus sur lui, puisqu'il traine avec la fameuse Aelita, mais ils ne sont pas si proches que ça.

— Et Charlotte ?

— Stern n'est pas un enfant très bavard, ça n'a pas donné grand chose non plus.

— Et pourquoi vous êtes là toutes les deux aujourd'hui ?

— Réunion de crise en fin de journée. Il paraît que tu as mêlé une civile à l'Affaire.

Jim soupira, il regrettait d'avoir mêlé Suzanne à tout ça, il n'avait pas réfléchi et avait suivi son instinct.

— Bon, je ne peux pas rester ici, et je ne voudrais pas te déranger dans ton travail. On se voit tout à l'heure ! Ça m'a fait plaisir de te voir, Jimmy.

Et elle partit, laissant le surveillant en plan et un peu perturbé. Il verrait bien ce que donnerait la réunion qui aurait lieu quelques heures plus tard.



Amina partit ainsi faire un tour à l'usine désaffectée, se remémorant le rapport que lui avait envoyé sa supérieure. Elle avait été très contente d'avoir une excuse pour quitter le trou paumé où elle s'était retrouvé afin de suivre une gamine de seize ans.

Elle ne toucha à rien, elle n'y connaissait de toute façon pas grand chose aux ordinateurs. Son truc c'était plutôt de mettre une raclée à quiconque se mettait sur son chemin. Elle fut tout de même impressionnée par ce qu'elle découvrit. Waldo Schaeffer était vraiment fort pour avoir réussi à mettre en place une telle installation tout seul.

Elle se balada ensuite dans la petite ville de banlieue parisienne, jusqu'à ce qu'elle reçoive un message de Miranda Kaur, lui communiquant le lieu de la réunion.




La réunion de crise eut lieu dans une des salles de classe de Kadic, dans laquelle on ne pouvait pas les voir depuis l'extérieur. Jim fut surpris de constater que Suzanne Hertz avait été conviée.

— Bon, nous savons désormais que Waldo Schaeffer, connu ici sous le nom de Franz Hopper, a construit un ordinateur quantique. Nous ne savons pas encore exactement à quoi il pouvait bien servir, mais il y a de fortes chances qu'il s'en soit servi pour altérer l'effet du temps sur sa fille.

— Toujours rien sur l'endroit où il pourrait se trouver ? C'est quand même étrange qu'il ait laissé sa fille seule.

— L'hypothèse la plus crédible est qu'il soit récemment mort à cause d'une de ses expérience qui a mal tourné.

— Mais cela ne nous dit pas où lui et la petite étaient passé pendant dix ans.

— Ils vivaient sans doute terrés dans l'usine, elle est abandonné depuis la fin des années 1980, je crois que personne n'avait pensé à les chercher là-bas.

Suzanne avait du mal à comprendre ce qu'elle faisait là. Elle avait déjà du mal à se remettre du fait que Jim, le surveillant empoté, était un agent des services secrets, mais là, c'était autre chose.

Les deux autres femmes qui assistaient à la réunion s'étaient présentées au début de celle-ci, et il s'avérait que le petit groupe d'amis d'Aelita était très bien surveillé, même si les résultats étaient pour l'instant peu concluants.

— Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

— L'agent Bujart a surpris une discussion pour le moins surprenante dans la chambre de William Dunbar. Quelqu'un serait de retour mais coincé dans la « mer numérique ». On peut penser que c'est Schaeffer.

— Je ne suis pas d'accord, ils avaient clairement l'air de le craindre. Pourquoi Aelita aurait-elle peur de son propre père ?

— Peut-être qu'il est devenu fou à cause de ses expérimentations ? On parle quand même de manipulation temporelle.

— Le problème c'est que vous avez rallumé le supercalculateur, mais ça ils ne le savent pas. Et si il s'était encore échappé ? Retour à la case départ.

— On ne l'a allumé que quelques minutes.

— Parfois tout se joue en quelques secondes.

Cette dernière réflexion de Jim lança un blanc, sans que Suzanne ne comprenne pourquoi. Elle en profita pour prendre la parole pour la première fois depuis le début de la réunion.

— Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Les trois agents se tournèrent vers leur supérieure.

— On se tient prêt à intervenir.

L'Affaire Waldo Schaeffer [Code Lyoko]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant