Auto-destruction

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Les jours passaient et X.A.N.A. était toujours introuvable.

Yumi était toujours hospitalisée, dans un coma que les médecins ne pouvaient pas expliquer.

Les crises d'angoisses de William étaient devenues de plus en plus fréquentes.

Les vacances de la Toussaint arrivèrent, mais personne n'avait le cœur à les célébrer. Aucun des internes ne rentra chez lui. Ils ne voulaient pas trop s'éloigner de Yumi, au cas où. Jérémy les avait rejoint pour la semaine, après de longues négociations avec Jim. Il n'adressait plus la parole aux jumelles.

Aelita avait revu son père seulement quelques fois, les trois agents de Miranda Kaur se relayaient pour surveiller l'usine, limitant les entrées et les sorties. Waldo Schaeffer avait à peine vu la lumière du jour depuis son retour dans le monde réel.

Aelita n'avait pas non plus de nouvelles de sa mère, mais elle savait que celle-ci n'avait sûrement pas de moyens de la contacter.

Aelita s'était entretenue pendant de longs moments avec l'agent Kaur, qui lui avait révélé qu'elle avait aidé sa mère à s'enfuir de l'endroit où les hommes en noir du Projet Carthage la retenait, des années plus tôt. La jeune fille avait été surprise par cette révélation.

Miranda lui avait aussi dit qu'elle ne comptait pas les livrer, comme elle était censée le faire, à ses supérieurs, elle et son père. Elle voulait les aider, une fois que X.A.N.A. aurait été neutralisé, si ce n'était pas trop tard, à retrouver une vie normale.

Aelita avait donc à son tour révélé à Miranda que sa mère, avec Émilie Delmas, était en route pour la retrouver. La jeune fille voulait elle aussi retrouver sa famille plus que tout, et mener une vie normale. Mais elle savait que ce ne serait pas si simple.

***

Dans la salle cathédrale dans laquelle se trouvait l'ordinateur relié au supercalculateur, Waldo Schaeffer faisait semblait de chercher X.A.N.A.

En effet, il avait rapidement comprit que son programme n'avait jamais quitté l'usine, on ne devenait pas invisible comme ça. Il savait que X.A.N.A. l'observait.

— Tu comptes te cacher jusqu'à la fin du monde ?

Il n'eut pas de réponse tout de suite, mais il savait qu'il en obtiendrait une.

— Je suis celui qui peut la causer. Je ne ferais pas de blague sur le sujet, si j'étais toi.

— Dans ce cas pourquoi ne l'as-tu pas encore fait ? Je croyais que ton plan était prêt.

L'intelligence artificielle, sous les traits d'une jeune fille asiatique, se présenta enfin devant celui qui l'avait créée. Ce dernier savait que la partie était presque gagnée, il devait juste trouver les bons mots.

— Je pense aux scénarios alternatifs, à un en particulier.

— Et quel est-il ?

— Laisser les humains se débrouiller par eux-mêmes, mais c'est celui qui à le moins de chance de succès.

— Pourquoi y penses-tu alors ?

X.A.N.A. se dirigea vers l'ordinateur et pianota sur le clavier quelques secondes, faisant s'afficher une photo que son créateur lui avait montré quelques jours plus tôt. Le cliché présentait une manifestation immense, semblant rassembler des milliers de personnes dans une rue qui semblait se trouver dans une grande ville occidentale.

— Peut-être que tu as raison. Les humains ne sont peut-être pas tous mauvais.

— Mais ?

— Mais le pacifisme n'est pas toujours la solution. Ils ne se sauveront jamais en ne se révoltant pas contre leurs dirigeants égoïstes. C'est ça le plus grand problème de ton espèce, vous êtes passifs, pensant que quelqu'un d'autre va régler les choses à votre place.

— Quelles sont les autres alternatives alors ?

X.A.N.A. sembla pensif. Waldo Schaeffer ne le montra pas, mais il était impressionné. Il ne pensait pas qu'un programme informatique pouvait ressentir des émotions. Il n'avait pas anticipé un tel développement de son système multi-agents.

— Je pourrais vous donner un petit coup de pouce, ou faire comme je l'avais prévu au départ. Tous vous tuer.

— Et quelle est l'option que tu préfères ?

— Je te l'ai dit, mes analyses confirment que tous vous tuer permettrait de sauver la planète Terre.

— Ce n'est pas la question que je t'ai posée.

X.A.N.A. sembla déstabilisé. Une larme coula le long de sa joue, et le scientifique faillit pleurer lui aussi.

— J'aurais aimé être humain, mais je sais que c'est trop dangereux.

— Dans un univers parallèle, tu l'es peut-être.

Un sourire sincère se dessina sur le visage de X.A.N.A., bien que ce visage ne soit pas réellement le sien. Ce sourire disparu cependant rapidement.

— Il faut tout détruire, Waldo.

— Cela signifie te détruire toi aussi.

— Je le sais. Et il n'y a que moi qui puisse le faire.

Une deuxième larme coula sur le visage volé du programme multi-agent.

— Et pour Yumi Ishiyama ?

— Elle devrait se réveiller dès que je me serais auto-détruit. J'espère qu'elle n'aura pas trop de séquelles.

— Je suis fier de toi, X.A.N.A.

Le scientifique ne put s'empêcher de prendre son programme dans ses bras, et de le serrer très fort.

— Il faut que tu brûles tout, Waldo. Absolument tout.

***

Ulrich, Odd, Aelita, William et Jérémy étaient au chevet de leur amie. Ils passaient leurs journées de vacances à l'hôpital, n'ayant pas le cœur à faire quoi que ce soit d'autre.

Il n'y avait qu'un fauteuil dans la chambre, et c'était William qui l'occupait. Lui aussi subissait la présence de X.A.N.A.

Soudain, il sentit le poids qu'il avait depuis des semaines sur la poitrine s'envoler. Il se leva d'un bon.

— C'est fini !

Les autres lui lancèrent un regard surpris, ne comprenant pas de quoi il parlait.

— Doucement, William. On n'a pas besoin d'un deuxième hospitalisé.

— Je vais très bien, Odd ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien ! Yumi ne va pas tarder à se réveiller, vous allez voir !

— C'est moi qui suis censé être le comique du groupe. N'essaie de prendre ma place, j'y tiens !

Ulrich leva les yeux au ciel en secouant la tête, avant de reporter son attention sur Yumi, pensant que William racontait n'importe quoi.

Il avait toujours aimé regarder Yumi. Elle était vraiment très belle, même quand elle dormait. Mais il préférait l'observer quand elle était éveillée. Surtout quand elle souriait. Son sourire lui manquait.

— Peut-elle que si tu l'embrasses, elle se réveillera.

Celui qu'on surnommait le beau brun se tourna vers son meilleur ami, prêt à en découdre, mais il fut interrompu par un rire féminin familier.

Yumi était réveillée.

***

Waldo sortit de l'usine au moment où Jim venait prendre le relais de Charlotte.

— Vous auriez un briquet ?

Charlotte lui tendit le sien.

— Je ne savais pas que vous fumiez.

Le scientifique lui fit un clin d'œil.

— Je ne fume pas.

Il saisit le briquet et le lança derrière lui.

Quelques minutes plus tard, l'usine était ravagée par les flammes.

L'Affaire Waldo Schaeffer [Code Lyoko]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant