L'Affaire Waldo Schaeffer [Code Lyoko]

Les jumelles Kaur

Jérémy ne s'en doutait pas, mais Camila et Elena avaient tout entendu de son appel avec Yumi. Les deux jumelles avaient en effet mit leur ami sur écoute, comme leur avait conseillé leur mère. Ce n'était de plus pas un hasard si elles s'étaient retrouvées dans la même classe que le jeune blond.

— Il faut le dire à Maman.

— Et lui dire quoi, au juste ? C'est assez peu clair ce qu'ils se sont dit là.

— Oui mais Hopper, ça ne peut être que lui, non ?

— Oui, logiquement. Mais attendons encore un peu avant de lui dire quoi que ce soit.

Les deux jeunes filles ne savaient pas exactement pourquoi leur mère leur avait demandé de garder un œil sur un adolescent de leur âge, officieusement, dans le cadre d'une enquête pour son travail.

Camila et Elena Kaur ne savaient pas exactement en quoi concernait le travail de leur mère, mais elles se doutaient qu'elle n'était pas un simple diplomate, comme elle le disait.

Avant la rentrée à l'Académie, leur mère leur avait fait un petit briefing, leur expliquant que le jeune Jérémy Belpois savait peut-être des choses sur un certain Waldo Schaeffer, également connu sous le nom Franz Hopper. Elle leur avait bien fait comprendre que c'était important, et les deux filles lui avaient promis de faire tout leur possible pour en découvrir davantage.

Elles se sentaient parfois un peu coupable au regard des motifs qui les avaient poussées à entamer une amitié avec le jeune homme, qui était vraiment très gentil. Elles n'avaient même pas eu à faire semblant de s'intéresser à lui, c'était un garçon qui sortait du lot, même à l'Académie.

Les deux filles ne durent pas attendre longtemps avant de réentendre parler de Hopper. Le lendemain, après les cours, Jérémy leur demanda s'il pouvait leur parler. Il avait eu l'air préoccupé toute la journée. Les deux jeunes filles acquiescèrent.

Ils se dirigèrent vers la chambre que partageait les jumelles, pour être sûrs d'être tranquilles. Jérémy ne s'entendait pas tellement avec son camarade de chambre. Lui qui avait eu droit à l'une des rares chambres individuelles à Kadic, partager son espace avec quelqu'un s'avérait plus compliqué que prévu.

Arrivés à destination, Jérémy s'assit sur le lit d'Elena, pendant que cette dernière s'asseyait sur le lit d'en face avec sa sœur. Voyant que le jeune homme ne disait rien, elles commencèrent un peu à s'inquiéter.

— Ça va, Jérémy ?

— Oui, oui. Enfin non, pas vraiment. Je ne sais pas, c'est compliqué.

Les jumelles échangèrent un regard.

— Tu sais que tu peux tout nous dire, Jérémy. Nous sommes tes amies.

— Je sais, j'ai juste peur que vous me preniez pour un fou.

— On sait déjà que tu l'es, ne t'inquiète pas.

La remarque Camila parvient à faire sourire le jeune homme, qui sembla un peu se détendre.

— J'ai besoin de votre aide, les filles. Mais pour ça, il faut que je vous raconte tout depuis le début.

Et c'est ce qu'il fit. Il leur dit tout, absolument tout. Sa découverte du supercalculateur, Aelita, X.A.N.A, Lyoko, la matérialisation, Carthage, Hopper, leur victoire finale, il ne passa sous silence aucun détail. Son récit dura plus d'une heure.

Les deux filles étaient suspendues à ses lèvres, même si elles étaient perplexes face à certains éléments, comme le retour vers le passé.

Jérémy avait fini son récit depuis quelques minutes, et avait les yeux rivés au sol, trop inquiet de la réaction de ses amies. Celles-ci étaient en train d'assimiler tout ce qu'il venait de lui dire. La seule chose dont elles étaient vraiment sûres, c'est que ça ferait un bon livre.

Camila fut la première à prendre la parole.

— Admettons. Mais je ne comprend pas pourquoi tu veux notre aide. Vous l'avez battu, non, ce X.A.N.A ?

— C'est ce que je croyais, en effet, jusqu'à hier. Yumi, celle qui se battait avec éventails, m'a téléphoné et ce qu'elle m'a dit m'inquiète. J'ai bien peur qu'on ne l'ai pas totalement vaincu.

Les deux filles feignirent la surprise. Il ne leur apprenait rien, elles avaient tout entendu la veille, à son insu.

— Et c'est pour ça que tu as besoin de notre aide ? Je ne comprend pas bien comment on peut t'être d'une quelconque assistance. Si tu as pu manipuler sans problème un ordinateur quantique permettant de remonter dans le temps, je vois mal ce que deux jeunes filles comme nous peuvent t'apporter.

— Elena, Camila, vous êtes les deux personnes les plus intelligentes que je connaisse. Je ne vois pas à qui d'autre je pourrais demander de l'aide, mais je comprend très bien que vous ne vouliez pas être impliquées.

— Il faut qu'on y réfléchisse, Jérémy, ça fait beaucoup d'informations à analyser.

— Bien sûr, bien sûr. Je comprend. Je vais vous laisser, on se voit demain.

— Bonne nuit, Jérémy.

Quand le jeune homme eut quitté leur chambre, les deux sœurs se regardèrent, perplexes. Elles qui devaient trouver des informations sur ce fameux Waldo Schaeffer, elles étaient servies.

— Il faut qu'on le dise à Maman, non ?