L'Affaire Waldo Schaeffer [Code Lyoko]

« Dimanche 15h »

La semaine de cours venait de se terminer, sur une note positive pour une élève de seconde aux cheveux roses. Elle avait reçu un message d'un numéro masqué en début d'après-midi.

« Je t'appelle dimanche à 15h ».

Aelita ne pouvait s'empêcher de sourire en relisant cette courte phrase, c'était forcément de la part sa mère. Elle avait montré le message à Odd à l'interclasse, et celui-ci était visiblement très content pour elle. Cela faisait près de deux mois qu'Aelita attendait des nouvelles de sa mère.

Les deux adolescents rejoignirent Ulrich et Yumi, qui les attendaient dans la cour. Ils semblaient lancés dans une discussion animée, mais ils s'interrompirent en les voyant approcher. C'était Ulrich qui avait l'air le plus énervé, Yumi ayant simplement l'air agacée.

— Bah alors, les tourtereaux, il y a de l'eau dans le gaz ?

— Laisse tomber, Odd. C'est encore Ulrich qui s'inquiète pour rien.

En vérité, il ne s'inquiétait pas pour rien, mais elle n'avait pas besoin de ça. Elle préférait attendre des nouvelles de Jérémy avant de dire quoi que ce soit aux autres.

— Donc tu me confirmes que vous êtes bien des tourtereaux.

— Odd !

— Oh là là, on ne peut même plus plaisanter ! En tous cas, Aelita a une bonne nouvelle !

Ils se tournèrent vers la jeune fille aux cheveux roses, qui arborait un grand sourire. Elle se rapprocha un peu d'eux, pour ne pas que quelqu'un d'autre entende ce qu'elle s'apprêtait à lui dire. Elle était censée être orpheline, après tout.

— Ma mère m'a envoyé un message, elle m'appelle dimanche !

La mine renfrognée d'Ulrich disparut immédiatement, remplacée par un sourire.

— C'est super ça, Aelita !

— Mais ça veut dire qu'il va falloir que tu ailles à l'Ermitage, non ?

La jeune fille baissa un peu les yeux.

— Oui, mais je me demandais si vous vouliez venir avec moi. J'aimerais beaucoup que vous « rencontriez » ma mère. Et puis on est censés voir Jérémy, on sera au complet comme ça !

Yumi la prit dans ses bras, ils étaient tous émus par cette proposition.

— On viendra tous avec plaisir.

***

Aelita passa le début de la soirée avec William, l'informant de la nouvelle.

— Tu veux venir ?

— Non, j'ai déjà quelque chose de prévu avec Émilio. Et puis, je te rappelle que j'ai déjà vu ta mère.

— C'est vrai, mais sache que tu seras toujours le bienvenu, William.

***

Le surlendemain, après un samedi relativement calme, les cinq amis se retrouvèrent à quelques pâtés de maisons de l'Ermitage, au cas où. Ces précautions étaient inutiles, ils avaient été repérés depuis longtemps, mais ils ne s'en doutaient pas. Ils entrèrent tous un par un dans l'Ermitage, à quelques minutes d'intervalles.

Il n'était que 14h30, il leur restait trente minutes avant l'appel d'Anthéa. Ils avaient déjà mangé ensemble dans le fast-food le plus proche et s'étaient racontés les dernières nouvelles.

Yumi avait besoin de parler à Jérémy. Odd aussi. Et Jérémy avait des choses à leur dire.

La situation la plus urgente était bien évidemment la possible survie de X.A.N.A. et Hopper. Jérémy prétexta un besoin d'aide dans pour un devoir de français pour se mettre à l'écart avec Yumi. Son excuse surprit un peu les autres, il n'avait jamais eu besoin de personne sur le plan scolaire, mais il y avait une première fois à tout.

Les deux amis se rendirent à la cuisine, Yumi prétextant une soudaine soif.

— Alors ?

— Je ne sais pas quoi te dire, Yumi. J'ai fouillé internet de fond en combles depuis ton appel de mardi, mais je n'ai rien trouvé concernant une quelconque activité de X.A.N.A. J'ai toujours de quoi l'identifier dans mon ordinateur portable, je te passe les détails, mais je ne l'ai détecté nul part après ton appel.

La jeune brune soupira, ça commençait mal.

— Mais ?

— Mais je pense que j'ai une piste sur le Projet TGM. C'est probablement un acronyme pour « Troisième Guerre Mondiale ».

Yumi leva les yeux.

— Super, du grand X.A.N.A.

Ils ne purent pas en discuter davantage, ils entendirent Aelita les appeler. Il était déjà 15h.

La connexion s'établit rapidement, et les cinq adolescents découvrirent le visage de la mère d'Aelita. Elle ressemblait beaucoup à sa fille.

— Aelita ? Tu peux me voir et m'entendre ?

— Oui, maman. Tout fonctionne bien de notre côté !

— Niquel, ici c'est tout bon aussi. Je vais malheureusement devoir faire vite, comme la dernière fois. On n'est jamais trop prudent.

— Je comprend, j'espère qu'on pourra un jour se voir en vrai sans devoir garder un œil sur la montre.

— On pourra bientôt se voir autant que tu le veux, ma chérie. Nous allons bientôt vous rejoindre en France. Je ne sais pas encore comment, mais c'est prévu.

— « Nous » ?

— Oui, elle ne devrait pas tarder. Mais je vois que toi non plus tu n'es pas toute seule, tu ne me présente pas ?

— Si, si, bien sûr. Maman, je te présente mes amis, qui m'ont aidé à revenir dans le monde réel : Jérémy, Yumi, Odd et Ulrich.

— Bonjour, madame !

— Je vous en prie, appelez-moi Anthéa. Je vous remercie de prendre soin de ma fille, les enfants. J'ai hâte de vous rencontrer en chair et en os.

Une voix se fit entendre derrière la mère d'Aelita, et un autre visage féminin apparut à l'écran. Jérémy et Odd ne purent retenir leur surprise.

— Madame Delmas ?

Les autres leur rejetèrent des regards interrogateurs. Les deux blonds avaient prononcés ces deux mots d'une manière parfaitement synchronisée.

— J'ai l'impression que certains d'entre vous savent déjà qui je suis. Vous devez connaître ma fille.

Aelita, Yumi et Ulrich échangèrent un regard confus.

— Votre fille ?

— Sissi ?!

— En effet, je suis la maman d'Elisabeth. Mais je pense que nous n'avons pas le temps de tout vous expliquer. Les cinq minutes sont déjà bientôt écoulées.

— Oui, nous allons devoir raccrocher. Aelita, je ne sais pas si nous pourrons vous recontacter avant d'être en France. On se dit à bientôt.

— À très bientôt, maman.

— Je t'aime, ma chérie. Prenez bien soin de vous.

Et l'appel se termina. Aelita, Yumi et Ulrich se tournèrent vers Jérémy et Odd.

— Vous avez des explications à nous donner tous les deux.