Alors que nous marchons côte à côte jusqu'à ma chambre, j'aperçois son regard me détailler du coin de l'œil. Comme si c'était la première fois qu'il me voyait. Ou alors comme s'il appréhendait ma demande. Ce qui me fait sourire d'autant plus. Je n'ai jamais été aussi heureuse que maintenant. Je sens que les choses vont bientôt changer et j'ai hâte d'être aux premières loges. L'humiliation de mon père risque d'être très jouissive, j'ai hâte d'y être. Mais avant cela, il faut convaincre Rafael. Je ne sais pas s'il est assez proche de mon père pour savoir ce qu'il me fait endurer mais s'il y a rien qu'un petit espoir pour qu'il me suive et se retourne contre mon père, je suis prête à prendre le risque.
Arrivée devant ma chambre, je sors la clé de ma poche et ouvre la porte. Cette clé est presque inutile puisque mon père en a une également. Il est donc impossible pour moi d'être totalement tranquille dans ma chambre. Cependant, je ferme toujours à double tour car le bruit de la clé entrant dans la serrure lorsqu'il ouvre ma porte me laisse toujours quelques secondes pour cacher tout ce qu'il y a à cacher.
Je pénètre dans ma chambre et jette un coup d'œil à Rafael derrière moi. Il doit sûrement se répéter qu'un ordre est un ordre. Maintenant qu'il m'a ramené dans ma chambre comme un petit chien, il peut partir. Mais pas tant que c'est moi qui conteste les ordres de mon paternel. Je tire Rafael dans ma chambre, ferme la porte et tourne la clé dans la serrure. Pour le moment, mon plan se déroule sans encombre et c'est plutôt une bonne chose. Rafael hausse un sourcil et me regarde d'un regard attentif.
- Tu voulais m'aider non ? La trousse à pharmacie se trouve dans le placard au dessus du lavabo, dans la salle de bains.
Son regard se durcit de telle sorte que ses sourcils se toucheraient presque. Monsieur n'est pas content, c'est sexy. Il avance et je prends sur moi pour ne pas reculer. Son torse est si près de mon corps que la pointe de mes seins le touche, ce qui me fait inspirer brusquement. Il faut que je garde mon calme, il ne faut pas qu'il me déstabilise si facilement. Ses beaux yeux plongent dans les miens et le bleu si intense qu'il arbore habituellement est presque entièrement remplacé par une teinte plus sombre. Est-ce de la colère ou plutôt quelque chose qui me serait bien utile pour plus tard ? Et si je pouvais jouer de ça ? La partie serait déjà gagner d'avance.
- Qu'est-ce que tu mijotes ?
Je souris pour toute réponse et place ma main sur son torse. C'est à cet instant que je me rends compte qu'elle tremble. Impossible que je me prenne à mon propre jeu. Je me ressaisis à toute vitesse et déboutonne le premier bouton de sa chemise. Sa respiration s'accélère tandis que ses yeux sont toujours plongés dans les miens. Sa mâchoire et si serrée que j'ai peur qu'il se casse des dents de cette façon. Les boutons se succèdent et lorsque je décale les pans de sa chemise, ma bouche s'assèche immédiatement. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. Le haut de son torse est recouvert de tatouages tous plus impressionnants les uns que les autres tandis que de magnifiques abdos jonchent le bas de son torse. Mes doigts plongent vers ce dernier endroit et nous frissonnons tout les deux lorsque ma peau touche la sienne. Contre toute attente, il prend immédiatement ma main et la repousse durement avant de se retourner pour reboutonner sa chemise dans un mouvement brusque et sans délicatesse aucune.
J'avale ma salive difficilement et vais m'asseoir sur mon lit. J'espère que je n'ai pas tout foutu en l'air. Ce serait un énième échec à mon compteur. Décevant. Toutefois, il ne demande pas à partir. Au contraire, il se dirige vers la salle de bain et revient avec la trousse à pharmacie. Sa mâchoire est toujours aussi serrée et je me demande à quoi il pense. Il pose la trousse à côté de mes jambes avant de l'ouvrir et de sortir une compresse. Doucement, comme si j'étais la chose la plus fragile qu'il n'ait jamais vu, il place la compresse sur mes lèvres. Je n'avais même pas remarqué que je saignais à cet endroit. Je me suis sûrement mordu la lèvre lorsque mon père m'a giflée. Ses doigts posés sur ma joue pour maintenir mon visage me brûlent d'une façon très agréable. Le silence n'est pas gênant, nos respirations comblent ce dernier. Je suis si près de son visage que j'aperçois même les quelques taches de rousseurs qui parsèment son nez et le haut de ses pommettes.
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VIRGIE
RomanceFlore est vierge. Pas spécialement par choix, mais plutôt par obligation. Par ailleurs, elle n'a presque jamais vu d'hommes de sa vie. Ça aussi, ce n'était pas un choix. La raison de tout cela ? Son père. Mark Silver est un homme influent et importa...